Commençons par l’urgence : vous donner un petit conseil d’amis. Ne ratez pas « Garonne en fête 2019 » samedi prochain, le 24 Août. C’est notre fête du fleuve, à nous les Agenais : montgolfière au dessus de Garonne, trail et vélo, éco-randonnée, marché fermier, feu d’artifice… franchement, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. Prenez le temps de lire le programme (www.agglo-agen.net/mes-loisirs/garonne-en-fete-533.html) et de faire votre programme, « perso », adapté…
Mais, entre nous, le must, c’est la descente de Garonne en canoë en traversant l’agglomération d’Agen de Saint-Sixte à Saint-Hilaire (si vous voulez faire plus court, c’est possible avec le trajet « court » de Saint-sixte à Passeligne). Inscrivez-vous en ligne www.linscription.com/garonneenfete2019canoe ... Et découvrez votre petite patrie Agenaise, du lit de Garonne, comme vous ne l’avez jamais vue ! C’est juste magique… la météo est annoncée comme étant magnifique… En tout cas, moi j’en serai avec ma femme et mon fils Paul,… je vous y espère !
Et quand vous serez au milieu du lit de Garonne, je suis sûr que vous penserez à elle et à tous ce qu’elle représente pour Agen et ses habitants.
Garonne, c’est pour beaucoup d’entre nous encore, un objet de crainte avec ses fameuses inondations. Depuis plus d’un demi-siècle, les Agenais et leurs partenaires – l’Etat, le Conseil départemental, la Région – ont fait des travaux d’Hercule pour se protéger le mieux possible des colères de Garonne (digue, élargissement du lit, urbanisme adapté …..) et d’ailleurs tous ces efforts payent et Agen a ainsi pu faire face, sans trop de peine, aux dernières inondations, celle de 1952, de 1977 et de 1981…. Est-ce que nous n’avons pas été parfois trop excessifs dans cette défense légitime ? je pense que oui et que la décision de prendre comme crue de référence la crue de 1875 et non pas celle de 1930 a été un fiasco technocratique (données 1875 trop parcellaires, trop de modifications socio-économiques postérieures à cette date, etc.……). Il est vraiment temps qu’en matière de prévention des inondations, nous redevenions raisonnables (lire ma chronique de 2013 à ce sujet . Elle n’a pas pris une ride http://jeandionis.com/blog/barrage-beauregard-ravages-ecologie-rousseauiste )!
Garonne, ensuite cela reste une frontière, un obstacle depuis des siècles. Au temps de la guerre des Gaules, c’était LA FRONTIERE, bien plus que les Pyrénées, séparant les Celtes (les Nitiobroges, nos ancêtres) en rive droite sur l’ermitage, et les Vascons sur les coteaux de Gascogne en rive gauche. Aujourd’hui, encore, Garonne reste L’Obstacle à franchir pour unifier notre territoire. Il manque clairement un pont à Agen et c’est tout le défi que représentent pour nous le pont et le barreau de Camélat. Sans cela, l’énorme trafic Rive droite-Rive gauche d’Agen se concentre et se congestionne sur le pont et le barrage de Beauregard… Saurons-nous faire du mandat 2020-2026, celui du troisième pont d’Agen ? Saurons-nous faire de ce mandat, celui de la redéfinition du barrage de Beauregard et d’une nouvelle passerelle de Beauregard « piétons-vélos » ? Pour atteindre ces objectifs d’intérêt d’agglomération, je mettrai toute ma détermination et mon énergie.
Garonne, c’est ensuite l’eau de notre vie quotidienne. Vous avez été nombreux à me demander pourquoi nous avions baptisé la filiale de la SAUR, à qui nous avons délégué la gestion des eaux potables et usées de l’agglomération, du beau nom d’ « Eau de Garonne » . Et bien, dans un but pédagogique très simple : que jamais nous n’oublions que l’eau que nous buvions venait de Garonne et que l’eau usée que nous rejetions, retournait à Garonne ……Nous devons avoir comme ambition d’être tout simplement exemplaires dans notre gestion de l’eau – quantitativement et qualitativement – à Agen. Franchement, avec la nouvelle équipe « Eau de Garonne », c’est bien parti !
Garonne, enfin, cela renvoie à notre identité Agenaise dans ce qu’elle a de plus beau et de plus éternel. Quand vous serez dans votre canoë au milieu de Garonne, alors vous prendrez conscience de la beauté très particulière de ce paysage composé de la plaine de Garonne, du fleuve et de la chute des coteaux de Gascogne. C’est notre responsabilité collective de nous réapproprier les berges et le lit du Fleuve et d’en faire à nouveau un site de bonheur pour nous les Agenais d’abord et pour celles et ceux qui viennent chez nous ensuite… comment ?
En retrouvant nos plages d’antan en Garonne rendues possibles par un barrage de Beauregard qui atténuera le courant en amont de celui-ci et recréera un véritable plan d’eau….
En récupérant les berges de Garonne au niveau du Gravier à Agen quand enfin la RN21 aura enfin pour tracé le Pont et le barreau de Camélat.
En dotant les berges de Garonne d’une véritable piste cyclable « Garonne à vélo » (nous commençons en 2020 avec le tronçon Saint Hilaire-Colayrac Saint-Cirq) et du sentier de randonnée qui va avec…
Vous allez m’objecter que tout cela prendra du temps, de l’argent, des combats administratifs, politiques. Vous aurez raison. Mais je vous le signe dans cette chronique. Tout cela constitue une véritable stratégie de réappropriation de Garonne par les Agenais. Rien ne l’arrêtera.
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En attendant, je vous souhaite de ressentir tout simplement, Samedi prochain, le bonheur de l’enfant de Garonne que fut Michel Serres et qui parlait avec justesse et émotion poétiques de ses bains dans son fleuve :
« Le fil de l’eau nous servait de drap et de couverture, les peupleraies de mur, les graviers de salon et le ciel pastel de toit »
Adishatz, Michel !
Et vous :
A Samedi, en Garonne ! Promis ?