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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Viva Castilla y León…y Portugal !

Publication : 16/09/2019  |  12:39  |  Auteur : Jean Dionis

Je suis de retour d’un voyage de onze jours fait avec ma femme en Espagne (plus exactement dans la partie occidentale de l’Espagne où nous, Français, allons si rarement) et au Portugal où je n’étais jamais allé auparavant.

Pourquoi avoir choisi cette destination ?

D’abord, parce ma femme et moi avons une réelle affection pour les Portugais de France que nous avons eu la chance de côtoyer, y compris celles et ceux qui ont travaillé, chez nous, dans l’exploitation arboricole de mon père : durs au travail, fiers de leur Portugal et, en même temps, respectant la France, leur pays d’accueil.

Ensuite, parce que j’étais intrigué par l’histoire de ce « petit » pays (10 millions d’habitants, le 1/6ième de la France). Comment s’étaient-ils construits en tant que Portugal ? Comment avaient-ils résisté à une assimilation-annexion de leur unique et surpuissant voisin Espagnol ? Quel était le combustible de ce fameux élan Portugais du début des années 1500 qui fera d’eux d’extraordinaires marins, aventuriers, découvreurs de « Nouveaux Mondes » ?

Nous y sommes allés en voiture. Et c’est un bon choix compte-tenu de l’excellence des réseaux routiers espagnols et portugais et parce que ce choix est celui de la liberté, liberté des étapes, liberté des horaires, liberté du point départ et d’arrivée (chez nous, au Passage en l’occurrence).

Notre voyage a commencé et s’est terminé par l’Espagne, celle de l’immense plateau de la Castilla y León, de ses paysages, jaunes brulés et ciel d’azur, si représentatifs de cette Espagne de l’intérieur, celle des « neufs mois d’hiver et des trois mois d’enfer », celle de Cervantès et de Don Quichotte. Une Espagne très mal connue des voisins Français que nous sommes et qui nous concentrons sur Madrid, l’Andalousie et surtout la côte méditerranéenne de la Péninsule Ibérique.

Nous avons pu y visiter Burgos à l’aller et Salamanque au retour, le temps d’avoir le souffle coupé par le patrimoine de ces deux villes hautement symboliques, avec chacune des cathédrales aussi immenses que magnifiques. Cette Espagne gagne à être connue tellement elle est belle. De là à y vivre, c’est pour moi une autre histoire, tellement elle est rude et austère.

Puis vint le Portugal…nous y avons fait un tour de neuf jours avec pour étapes Porto             (2 jours), Aveiro, Viseu, Coïmbra, Nazaré, Obidos, Lisbonne (3 jours) et Evora. Pour les photos, je me permets de vous renvoyer à mon compte Twitter : @jeandionis.

Sur le fond, je retiens d’abord que nous sommes nuls en histoire européenne. Notre culture générale, quand elle existe, est strictement nationale. Point de salut en dehors de l’histoire de France. J’ai donc pris du plaisir à composer la carte d’identité de ce fameux Portugal : Romain pendant 500 ans, Wisigoth pendant 300 ans, Arabe pendant 400 ans, puis Portugais pendant 800 ans, fièrement, farouchement.

De cette fierté, est né un fait national (avec sa langue, sa culture, son organisation politique autonome…) si vivace que tous ceux qui ont voulu s’y frotter (les Espagnols à la fin du 14ème siècle, les Français au 19ème siècle) s’y sont cassés les dents.

Formidable histoire que celle du Portugal, qui termine sa Reconquista sur les Maures 200 ans avant les Espagnols, bat les Espagnols de Castille venus les envahir à la fin du XIVème siècle, s’élance à la découverte du Nouveau Monde au début du XVIème, se met sous parapluie anglais dès le XVIIème et le tour est joué. Le Portugal moderne est né. J’ai la solution à la question politique qui me taraudait et j’ai compris enfin pourquoi le Portugal n’avait pas été avalé par …ses voisins espagnols.

Le patrimoine, les sites naturels, et même la gastronomie sont magnifiques et pour tous ces aspects, o combien importants, je vous renvoie à l’indépassable « guide du Routard ».

Malheureusement, nous n’avons pas trouvé le temps de nous rendre dans l’Algarve au sud du Portugal, là où les eaux, passablement fraîches sur la côte atlantique, se réchauffent, véritable côte d’azur Portugaise….

Reste le Portugal moderne, tout juste sorti d’une récession économique douloureuse, à laquelle il a fait face avec courage, devant affronter une crise démographique parmi les plus sévères de l’Union Européenne (seulement 1,2 enfant par femme en âge de procréer…), avec une tradition d’émigration (en Europe, mais aussi au Brésil…).

Bref un beau récit national, qui nous a enthousiasmés.

Retour chez nous et à nouveau débat avec nos enfants sur les voyages. Le voyage, anti-écologique ?  J’ai défendu bec et ongles l’utilité sociale du voyage (lire ma chronique http://jeandionis.com/blog/voyage-maires-47-aux-usa-vive-culture-generale ) même au temps de la transition écologique.

« Think global, Act local » proclament les activistes écologistes. Et ils ont raison. Reste que pour penser Global, rien ne vaut les voyages, l’immersion complète, la mise en situation.

Nous ne connaissions pas le Portugal. Nous le connaissons et l’apprécions un peu mieux, un peu plus après ce voyage.

Et si c’était, aussi, un peu cela être citoyen du monde ?

 

 

 

 

Les réactions

Belles photos , belle évocation, vous avez su nous faire partager votre voyage . Merci, je connais surtout l'Espagne bien entendu vu mes origines et j'ai maintes fois traversé, les régions que vous avez évoquées. J'ai un peu voyagé ce matin..... Quel plasir !!!

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