Mesdames, messieurs les Tontons flingueurs,
Qu’il est touchant, votre chœur des vierges, la main sur le cœur, se lamentant de « l’immobilisme de Bayrou et du gouvernement », de « l’absence de réformes structurelles », de la France qui est « en panne », qui s’enlise, etc…
Mais c’est vrai, ça… Qui n’a pas envie d’un gouvernement et d’un parlement marchant la main dans la main et travaillant pour le bien commun et l’intérêt général de la nation ? Qui n’a pas envie d’une France rassemblée, prospère, avec des finances publiques solides ?
Sauf que vous, le chœur des vierges, vous êtes en réalité un sacré bal de faux-culs… Oubliés les 33 % du RN et de ses alliés aux législatives de 2024, oubliée l’Assemblée nationale explosée en trois blocs irréconciliables : 180 députés pour le Nouveau Front populaire, 143 pour le Rassemblement national, 163 pour le camp présidentiel…, oublié l’échec de Michel Barnier à survivre à une censure aussi injuste que précoce.
Franchement, chers amis tontons ou tatas flingueurs de Bayrou, vous faites preuve d’une sacrée couche d’hypocrisie et de mauvaise foi à confondre sciemment l’élan et le souffle politique qu’il peut y avoir après une première élection présidentielle, appuyée par une majorité claire au parlement, et la situation de crise politique grave dans laquelle nous nous trouvons.
Alors moi, du fin fond de mon Lot-et-Garonne, en tant que maire d’Agen (32 000 hab.) et président de l’agglomération du même nom, quel bilan je fais, quel regard je pose sur les six premiers mois de François Bayrou comme Premier ministre ?
D’abord, je lui dis merci.
Je lui dis merci d’abord pour un État et un gouvernement qui marchent, avec un budget adopté par le parlement et mis en œuvre sans problème majeur.
Minimum syndical pour vous, les flingueurs ? Pas du tout. C’est sur ce vote clé que Michel Barnier est tombé. François Bayrou a su, lui, faire revivre, dans ce parlement fracassé, le front républicain responsable, victorieux de la défaite du Rassemblement national, notamment en passant avec le Parti socialiste un accord de non-censure. Et s’il a réussi là où Michel Barnier a échoué, c’est parce que l’ensemble de son parcours politique le rendait légitime à incarner le front républicain.
Je lui dis merci, enfin, pour le travail législatif et réglementaire. Fort de mon expérience de deux mandats parlementaires, j’ai essayé de faire un bilan rapide des lois adoptées depuis l’arrivée de Bayrou à Matignon : plusieurs lois sur l’agriculture, un texte d’urgence sur Mayotte, un autre sur la sécurité dans les transports en commun, une loi sur la parité dans les petites communes, la loi sur les narcotrafiquants… et surtout des textes majeurs sur le point d’aboutir, comme les deux textes sur la fin de vie. C’est un bilan respectable pour cinq mois de travail parlementaire, et je trouve pour ma part que le gouvernement s’est habilement adapté à la réalité de l’éclatement du parlement. Il valorise les propositions de loi issues des parlementaires en y apportant sa contribution finale… C’est plutôt bien joué.
Enfin, avec des mines attristées et compatissantes, vous regrettez que François Bayrou soit « englué », « enkysté », « ensablé » (quelle belle floraison littéraire !) dans l’affaire Betharram.
Mes très chers tontons flingueurs, bienvenue dans la vraie vie politique de la France en 2025 ! Après l’audition de François Bayrou devant la commission d’enquête parlementaire, je crois qu’il est devenu clair pour tout le monde que ladite commission contre les violences scolaires était surtout une commission contre… François Bayrou.
Eh bien, pour ma part, j’ai apprécié la combativité de François Bayrou, qui a fait face aux méthodes infamantes et mensongères de Mediapart et de LFI, fidèles à leur stratégie insensée de chaos pour accélérer la route vers la lutte finale entre le RN et… le leader máximo, Jean-Luc Mélenchon.
J’ai déjà dit dans une chronique précédente (lire ma précédente chronique à ce sujet en cliquant ici) ce que je pensais de cette affaire importante, douloureuse pour beaucoup, y compris pour François Bayrou.
Mesdames et messieurs les tontons flingueurs, sur cette affaire, il est temps, grand temps de vous intéresser un peu plus aux victimes de cette affaire et aux mesures de fond à prendre contre le harcèlement et les violences scolaires en 2025, et non pas en 1995.
Je vous vois déjà, avec un petit sourire en coin, disqualifier ma lettre ouverte comme celle d’un « proche » de François Bayrou.
Moi, j’assume avec fierté être un ami de François Bayrou et le reconnaître comme le chef de ma famille politique.
Parce que vous, mesdames et messieurs les flingueurs, vous êtes sans doute des anges désincarnés, sans peur et sans reproche…
Allez, en bon démocrate-chrétien, je vous… pardonne.
@+
Jean Dionis, Maire d’Agen