Est-ce que vous avez vu l’entretien donné par Mathilde PANOT sur BFMTV à propos de ce qui pourrait être fait en matière de sécurité dans les municipalités gagnées en 2026 par LFI ?
Sinon, il faut absolument le voir. Merci à vous de cliquer sur le lien ici.
Et je vous invite aussi à visionner notre petit montage qui est très parlant en cliquant ici.
Dans cet entretien véritablement sidérant, Mathilde PANOT, qui n’est pas n’importe qui (elle est députée LFI, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale), y affirme deux énormités, tranquillement :
Premièrement, LFI et ses alliés supprimeront les caméras de vidéosurveillance dans les villes dont ils auront la responsabilité.
Deuxièmement, LFI et ses alliés, dans un premier temps, désarmeront la police municipale, puis chercheront à la faire réintégrer au sein de la police nationale.
Pour justifier ces énormités, Mathilde Panot avance trois arguments :
-Tout d’abord, la vidéosurveillance ne serait pas efficace.
- Ensuite, la vidéosurveillance serait intrusive par rapport à la vie privée des citoyens.
- Enfin, il conviendrait d’arrêter la spirale répressive et d’investir massivement dans la prévention, notamment par le biais du tissu associatif.
Comment une des responsables nationales de LFI en est-elle arrivée à une position aussi aberrante et dangereuse ?
La première explication est quand même l’ignorance crasse de Mathilde Panot sur ce sujet aussi important pour nos concitoyens. Mathilde Panot aurait dû avoir la simple humilité de se demander pourquoi tous les maires de villes importantes ou moyennes, quelle que soit leur sensibilité politique, ont déployé des parcs importants de caméras de vidéosurveillance. À titre d’exemple, à Agen, la ville dont je suis maire, la municipalité y gère un parc de 120 caméras.
Or, à ce jour, LFI ne gère aucune municipalité importante ou même moyenne. Est-ce trop demandé à Madame Panot d’aller un petit peu sur le terrain, d’échanger avec des collègues maires avant de dire des bêtises XXL ?
Un minimum d’instruction intellectuellement honnête aurait permis à Madame Panot d’entendre quelques vérités qui structurent l’activité quotidienne des maires et des élus :
1 – Notre système judiciaire est un système qui réclame des preuves, et c’est heureux ainsi. La vidéosurveillance permet fréquemment de fournir ces preuves et d’identifier les délinquants, et donc ensuite de les sanctionner.
À titre d’exemple, à Agen, le déploiement de la vidéosurveillance s’y est fait sur à peu près 10 ans et, pendant cette période, j’ai vu le taux d’élucidation des faits de délinquance gagner 10 points et passer de 20 % à 30 %. La vidéosurveillance a joué un rôle important dans cette amélioration.
L’analyse des images de vidéosurveillance, tout comme l’écoute des conversations téléphoniques, fait non seulement partie des outils efficaces d’enquête pour nos polices nationales ou municipales, mais elles sont reconnues, quand elles sont suffisamment nettes, comme des preuves de culpabilité par nos tribunaux. Vouloir débrancher les caméras de vidéosurveillance, c’est priver nos policiers d’un de leurs outils les plus efficaces. Et, par là même, renoncer à identifier les délinquants, à aller les confondre devant les tribunaux et à les faire sanctionner.
2 – Il est mensonger de dire que la vidéosurveillance porte atteinte aux libertés publiques. Il faut un mandat judiciaire pour avoir accès aux images produites par la vidéosurveillance et, sauf avis contraire du juge, ces images sont détruites sous un délai de 15 jours.
3 – Quant à nos polices municipales, là encore, un minimum de sérieux aurait appris à Mathilde PANOT que le maire a des pouvoirs de police propres sur certaines politiques publiques : le stationnement, la circulation, l’usage du domaine public, le bruit… Depuis des siècles, les maires de France ont des pouvoirs de police et dirigent une police municipale pour pouvoir faire respecter leurs décisions en la matière. En conséquence, l’idée d’une réintégration de nos policiers municipaux à l’intérieur de la police nationale est une idée folle, sans même évoquer les problèmes de finances publiques auxquels elle se heurte.
Comme est folle l’idée de désarmer nos policiers à un moment où le crime organisé, notamment celui de la drogue, progresse partout dans nos villes, porté par des gens violents, armés et dangereux.
Mais la sortie médiatique de Mathilde PANOT ne peut pas s’expliquer uniquement par le manque d’expérience et l’angélisme. Si Mathilde PANOT a pris le risque d’une position qui heurte profondément les Françaises et les Français, c’est aussi parce que son parti, LFI, y a un intérêt électoral froid et cynique. Le logiciel électoral de LFI est connu. C’est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui l’a exprimé clairement : les jeunes et les quartiers. Le reste des citoyens français ne l’intéresse pas.
Et Mathilde Panot avait clairement en tête, lors de sa provocation, les primaires aux municipales qui se profilent dans les banlieues parisiennes, lyonnaises, marseillaises, qui opposeront le Parti socialiste et LFI. Et, pour le coup, Mathilde Panot oublie délibérément l’intérêt général pour un opportunisme froid en direction de la cible électorale de son parti.
Une chose est maintenant claire : en matière de sécurité, la gauche « LFI » est disqualifiée. Et la gauche « LFI », ce n’est pas uniquement LFI, mais c’est aussi toutes les alliances où la gauche de gouvernement s’est compromise en alliance douteuse et opportuniste avec LFI.
C’est le cas chez nous à Agen. Pendant des années, Laurent Bruneau, tête de liste de la gauche « LFI » chez nous, n’a pas arrêté de critiquer la vidéosurveillance – effet plumeau, patati, patata… – et subitement fait de la surenchère opportuniste, sans avoir jamais reconnu publiquement qu’il s’était trompé. (Regardez le petit montage que nous avons fait à partir des déclarations de celui-ci. Édifiant.)
Ajoutez à Laurent Bruneau des militants LFI alignés sur la position de Mme Panot. Et vous aurez la recette pour que la ville ne soit plus tenue.
Mais j’ai confiance. J’ai confiance dans le bon sens des Agenaises et des Agenais, des Françaises et des Français. Ils savent, ils sentent que la gauche, lorsqu’elle se compromet avec LFI, est définitivement disqualifiée en matière de sécurité.
Merci, Madame Panot. Depuis votre intervention, c’est beaucoup plus clair.
@+
Jean Dionis, Maire d'Agen