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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Adieu au Pape François

Publication : 22/04/2025  |  07:11  |  Auteur : Webmaster

Le pape François nous a quittés un Lundi de Pâques après s’être une dernière fois adressé à la Ville et au monde, Urbi et Orbi, et après avoir salué les fidèles, Place Saint-Pierre… un peu comme s’il avait voulu être fidèle au Christ jusque dans ses derniers actes et paroles, et prononcer lui aussi dans son dernier souffle : « Tout est accompli ».

Simple coïncidence ? Signe de la Providence ? L’événement, quelle que soit notre conviction, a bouleversé des millions de personnes bien au-delà de la communauté catholique mondiale.

C’est peu de dire que le pape François était extraordinaire.

Premier pape jésuite,

Premier pape sud-américain,

Premier pape non européen depuis plus de mille ans,

Premier pape à choisir de s’appeler François en mémoire de Saint François d’Assise, le « saint des pauvres ».

Le pape François a amené l’Église catholique loin, très loin de ses sentiers battus.

Dans un discours aux cardinaux prononcé peu avant son élection, il avait déjà souligné que : « Le Christ frappe à la porte de l’Église, mais il frappe de l’intérieur ! Il veut qu’on ouvre les portes en grand, pour le laisser sortir. Pour aller rencontrer le monde et l’humanité ».

Apprenant la nouvelle de sa mort, je suis « rentré en moi-même » et me suis demandé quand l’enseignement du pape François est venu me percuter personnellement.

« Où sont nos larmes ? » C’est d’abord son cri lors de sa visite de l’île italienne de Lampedusa, devant les drames des accidents mortels en Méditerranée frappant les immigrants africains, qui m’avait bousculé (relire ma chronique de 2015 en cliquant ici). Ce cri m’avait ouvert les yeux et le cœur.

La France a un droit souverain de définir qui elle accepte ou refuse sur son sol. Mais en aucun cas, elle ne doit laisser l’étranger devenir le bouc émissaire de tous nos malheurs et de toutes nos faiblesses.

Puis, ce fut le choc heureux de Laudato si, véritable discours théologique de rencontre de l’écologie et du christianisme.

Dès 2014, le pape François a travaillé sur cette encyclique de l'« écologie de l'humanité ». Cette encyclique, Laudato si', datée du 24 mai 2015, a été officiellement rendue publique le 18 juin 2015. C'est la première encyclique qui porte sur la sauvegarde de la Création (son sous-titre est « sur la sauvegarde de la maison commune »), l'écologie intégrale et le développement durable. Le pape y aborde la question du réchauffement climatique, qui devait être discutée lors de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21) en novembre/décembre 2015. Il y développe le concept décisif d’écologie intégrale, refusant notamment, dans les relations humaines, la « culture du déchet », aboutissant trop souvent à la marginalisation des plus faibles, des plus âgés.

De façon plus personnelle, je veux dire, au pape François, un triple merci.

Un premier merci en tant que croyant : par son enseignement, par Laudato si, le pape François a contribué à réinstaller, dans nos cœurs, Dieu, comme créateur légitime de l’univers qui s’impose à nous, par son immensité, par son histoire et son âge. L’univers nous apparaît comme « tenu » et obéissant, dans son évolution, au projet de son créateur. Mon Dieu, tu es grand, tu es beau, chantons-nous avec François, et avec tous les croyants du monde…

Un deuxième merci en tant que chrétien : merci d’avoir porté l’enseignement du Christ et celui de son commandement nouveau « Aimez votre prochain comme vous-même », comme celui du Messie, de l’envoyé de Dieu, achevant sa révélation aux hommes.

Un troisième merci comme catholique : par votre ministère, j’ai compris que l’Église ne pouvait pas se réduire à une Église nationale, fût-elle fervente et fidèle. L’Église doit être universelle, sens premier de « catholique », et nous devons porter ensemble les visages de nos réalités multiples. Le « Notre Père » ne se dit justement qu’à l’échelle de notre humanité tout entière.

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Et pour finir par un souvenir plus proche, plus humain, je garde en mémoire le formidable film Les Deux Papes, film réalisé par Fernando Meirelles, sorti en 2019.

La scène finale nous fait revivre la finale de la Coupe du Monde de 2014, regardée ensemble par les deux papes, gagnée (1-0) par Benoît XVI l’Allemand… et perdue, non sans mauvaise humeur, par François, l’Argentin.

À Dieu, pape François !

J’ai bien aimé le message du Vatican nous informant que vous aviez rejoint la « Maison du Père ».

@+

Jean Dionis, Maire d’Agen

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