La Coupe du Monde 2023 commence vendredi prochain. Elle s’ouvre avec un France-Nouvelle-Zélande qui fait trembler, vibrer et rêver… et elle s’annonce somptueuse.
La coupe du Monde est un évènement jeune – à peine 36 ans – et elle est pourtant devenue le 3ème évènement sportif mondial, juste derrière les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de Football, évènement plus que centenaire pour les jeux olympiques (1896) et presque centenaire pour la Coupe du Monde de Football (1930).
Je conseille à toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire de cette Coupe du Monde de Rugby d’aller voir l’exposition organisée par la ville d’Agen dans la magnifique Eglise des Jacobins (La Coupe du Monde de Rugby : Une histoire Agenaise - détails en cliquant ici) tant il est vrai que dans les salons de l’International Rugby Board (IRB), comme sur les terrains de sa première édition en Nouvelle-Zélande et en Australie en 1987, les Agenais Albert Ferrasse, Marcel Martin, Daniel Dubroca, Philippe Sella, Dominique Erbani, Abdelatif Benazzi en furent des acteurs de premier plan.
Nous avons tous la tentation de regarder le passé et l’Histoire comme inéluctables et donc la Coupe du Monde de rugby comme une évidence. En 1987, ce n’était absolument pas le cas. Le rugby était encore pour l’essentiel un sport d’anglo-saxons, amateur, strictement réservé aux hommes, avec des règles compliquées voir incompréhensibles pour le commun des mortels et une réputation sulfureuse quant à sa dangerosité et aux risques pour l’intégrité physique des joueurs. Le vote dans les instances de l’International Rugby Board d’abord en défaveur de la Coupe du Monde ne se retourne que de peu grâce à une alliance novatrice entre la France et l’Afrique du Sud. Il aurait pu rester un sport d’Anglais ou des nations de culture anglaise, comme le cricket ou un sport local comme le football américain.
Ce n’est pas ce chemin qui a été choisi en 1987 et quel chemin parcouru depuis 36 ans ! Le rugby s’est professionnalisé et mondialisé. Sur les vingt nations qui se disputeront la Coupe du monde, huit sont clairement en dehors du très anglo-saxon giron initial : Géorgie, Italie, Portugal et Roumanie pour l’Europe, Argentine, Chili et Uruguay pour l’Amérique du Sud et enfin le Japon pour l’Asie !
Le rugby s’est résolument ouvert au rugby féminin. Il a su faire de ses matchs de vrais spectacles et il y aura sans doute plus de 5 milliards de téléspectateurs pour cette 10ème édition de la Coupe du Monde.
Le rugby passionne parce qu’il est quasiment unique comme sport de combat (c’en est un !) à être un sport collectif mobilisant des profils physiques et mentaux très différents. Il y a à peu près autant de différences entre un pilier et un arrière qu’entre un lutteur et un sprinter sur 400m…
Le rugby passionne parce qu’il est encore plus imprévisible que tous les autres sports. Chaque match est un évènement à cause de l’importance des dynamiques collectives en jeu déterminantes pour la performance de l’équipe. Ce caractère aléatoire est accentué et symbolisé par un ballon ovale aux rebonds eux-aussi imprévisibles.
Le rugby passionne parce que c’est un sport violent qui pose une frontière forte entre une violence autorisée pour éprouver, user l’adversaire et une violence interdite parce que dangereuse pour les joueurs adverses. C’est d’ailleurs cette dimension du jeu, celle de la sécurité des joueurs, qui reste clairement le point faible du rugby moderne !
La Coupe du Monde, elle, va passionner non seulement parce que nous allons y voir des gestes incroyables fait par des athlètes et des virtuoses exceptionnels (waouh ! la pression sur le capitaine tricolore, Antoine Dupont, un des meilleurs demi-de-mêlée du monde !) mais aussi parce que le rugby pratiqué par chacune de ces vingt sélections nationales sera aussi différent que le sont les cultures nationales de ces vingt pays.
Et puis, la Coupe du Monde 2023 nous passionne, nous Français, parce qu’elle se passe chez nous en France, ce qui nous donne un avantage incontestable dans un sport aussi psychologique (le public, fameux 16ème homme de l’équipe) et qu’en même temps, le rugby français a produit une génération de joueurs qui peut faire des étincelles. Bref, il y a quelque chose dans l’air de ce mois de Septembre 2023 en France, quelque chose qui rappelle le mois de Juillet 1998.
Allez ! Tous devant nos télés Vendredi prochain à 21h00 pour ce France-Nouvelle Zélande de nos rêves au Stade de France, cerise sur le gâteau !
Passion obligatoire !
Allez les Bleus !
@ +,
Jean Dionis
Maire d’Agen