Agen poursuit son travail d’anticipation et de prospective que nous avons appelé « Agen 2030 ». Mercredi 4 juillet, nous vivrons notre deuxième débat du temps des experts. Après la mobilité avec Eric CHAREYRN, Directeur de la Prospective chez Kéolis, voici le numérique avec Florence DURAND-TORNARE, Expert en internet citoyen et numérique urbain !
Vous trouverez le programme complet de cette soirée sur notre site dédié « Agen2030 » https://www.agen2030.fr/fr/1/5/22/Journee-Agen-2030-sur-le-numerique.html
L’entrée est libre et quelques soient vos convictions ou vos connaissances sur ce sujet, vous y êtes les bienvenus !
Le numérique est maintenant tellement présent dans nos vies (pensons à nos portables, à nos tablettes, à Facebook, à Google….) que nous en oublions que c’est une innovation récente. L’arrivée d’Internet, de loin l’innovation la plus décisive de la fin du siècle précédent, c’est 1995, si près de nous… La première anticipation que nous devons faire, c’est d’abord nous convaincre que nous allons continuer à vivre sur un rythme d’innovation aussi élevé, voir plus élevé que celui que nous avons connu depuis 1995.
Que va changer le numérique de nos jours à 2030 ? Nous le pressentons, la bonne réponse est connue : « tout ». Tout, l’éducation, la santé, le commerce, etc… et cette vague de fond posera de redoutables problèmes éthiques et donc politiques et législatifs. A titre d’exemple, quel équilibre trouver entre la mise à disposition de données publiques, véritable matière première de la croissance de notre époque et la protection de nos données personnelles ? Débat central à traiter à Paris, à l’Assemblée Nationale et au Parlement Européen.
Certes, certes, mais ici à Agen, en ville, dans notre vie quotidienne urbaine, que va changer cette vague numérique ? Je n’aurai pas la suffisance aveugle d’essayer d’être exhaustif. Mais, pour lancer le débat et en mesurer le potentiel, je vous propose d’ouvrir le débat dans deux domaines très différents de la vie municipale : le commerce et la gouvernance municipale
Le commerce d’abord. Fernand Braudel, dans son livre référence « L’identité de la France » définit la ville comme un ensemble de commerces et de services à destination d’un territoire environnant… Et de fait, Agen pendant des siècles, cela a d’abord été un ensemble de commerçants et de magasins au service de cette fameuse Moyenne Garonne. En 1950, cette fonction commerciale est concentrée au centre-ville pour plus de 70 % de l’activité générale commerciale. Cette fonction a fondu au soleil sous les coups de la grande distribution… et d’internet. Aujourd’hui, nos magasins du centre-ville ne représentent plus que 15 % de cette activité générale commerciale Agenaise.
Alors, la montée du commerce en ligne, que nous sentons tous inévitable, va-t-elle sonner le glas de la fonction commerciale de nos villes ? (En 2017, les Français ont dépensé en ligne 81,7 milliards d'euros, en croissance de 14,3%, grâce à une clientèle élargie, l'augmentation de la fréquence d'achat et les nouveaux comportements d'achats sur mobile).
Et bien je fais le pari contraire.
D’abord parce que la part du e-commerce dans le total du commerce de détail reste encore faible, à 9% avec une modeste progression de 1 point sur un an, montrant l’attachement des Français au commerce « en face à face».
Ensuite parce que le numérique va balayer certains freins qui pénalisent ce commerce ! Adieu, très bientôt, aux parcmètres incompréhensibles et même à nos cartes bancaires. Bientôt, nous gérerons nos achats de stationnement ou d’autres biens avec notre smartphone, véritable couteau suisse des années à venir.
Enfin, parce que les clients du futur viendront chercher une expérience, une ambiance, des conseils, des rencontres pour les sortir de leur face à face déshumanisant avec leurs écrans ou avec les galeries marchandes froides et anonymes de la périphérie. Et face à ses nouvelles exigences, nos villes et leurs cœurs de ville ont une belle carte à jouer, elles qui ont déjà en leur sein restaurants, cultures, services publics…
Bref, l’avenir commercial des villes pourrait être beaucoup plus souriant qu’on ne l’imagine… si, car, il y a un si. Il faudra aménager la géographie des villes parce que les clients voudront, de la part des commerçants, une qualité de service s’approchant de celle dont ils auront pris le goût sur le Net : Livraison à domicile, retours après-vente avec remboursement immédiat… Passionnant, non ?
Oublions le commerce ! Et pensons maintenant gouvernance municipale… Et si la vague du numérique permettait le grand retour du citoyen.
La ville d‘Agen est déjà en chemin avec son application « TellMyCity » (lire http://www.agen.fr/detail-une-actualite?id_actualite=12209 ). Elle mobilise chacune et chacun pour lui signaler les dysfonctionnements des services publics et de la gestion municipale… et ça marche….
Mais le numérique doit nous permettre d’aller plus loin dans « le bon gouvernement municipal ». Gestion participative de chaque projet municipal, référendums municipaux pour les sujets engageant pour plusieurs générations l’avenir de la ville, transparence et contrôle en temps réel sur la gestion municipale. Oui, le numérique va permettre, à l’échelle municipale, de faire cohabiter la démocratie représentative (les élus, le Conseil Municipal……) avec la démocratie participative des citoyens, des administrés, des habitants….
J’ai la profonde conviction que les Smart cities seront les laboratoires du futur de la démocratie dans notre pays……..
Bref, cela mérite d’y réfléchir et d’en débattre une soirée ……entre citoyens Agenais !
A mercredi donc !
Pour mémoire France-Uruguay, c’est vendredi……Tout va bien ……