Réussir ensemble le nouveau stade Armandie

Je l’ai dit dans un de mes tweets de la semaine dernière. Il y a des semaines où le boulot de maire est « sympa ». Après deux mois de gestion de la cité dans l’extraordinaire et l’inédit de l’épidémie du Covid-19 où le maître mot était résilience, voici enfin revenus les jours heureux du mouvement et de l’imagination. Enfin, nous lâchons le frein à main après deux mois d’hibernation…et la même journée, nous lançons un plan vélo où Agen affiche une belle ambition de « Ville cyclable » et surtout nous présentons le lauréat du concours d’architecture pour notre projet du nouveau stade Armandie.

Faire le nouveau stade de rugby de sa ville, de sa vie, de son enfance dans une ville aussi profondément marquée et passionnée par le rugby que peut l’être Agen, c’est un rêve de Maire, pourquoi le cacher ?

Ce nouveau stade Armandie nous l’attendions, nous les 116 000 agenais et Lot-et-Garonnais qui forment son public régulier annuel, nous les supporters, les supporters fidèles de notre club qu’ils gagnent qu’ils perdent année après année, nous les 2 500 licenciés de la plaine d’Armandie que nous soyons amoureux et pratiquant de la pelote basque, du football, du tennis, de l’athlétisme ...nous les 400 jeunes filles et garçons licenciés du SUA rugby .

Et ce rêve devient lentement, patiemment réalité tout au long de l’avancement du projet et nous avons vécu avec émotion la semaine dernière le jury en charge de sélectionner celle ou celui qui aurait la chance et la responsabilité de concevoir ce lieu si particulier de notre vie sociale agenaise et Lot-et-Garonnaise…Alors voir et choisir le projet architectural de ce qui auparavant n’est qu’une volonté politique sans incarnation esthétique, c’est un peu comme assister à la première image échographie de votre enfant en devenir.

Dans cet instant très fort, j’avais d’abord en tête ce que j’avais écrit lors d’une de mes dernières chroniques « Armandie, le SUA LG et …nous »  (lire  http://jeandionis.com/blog/armandie-sua-lget-nous ).

Le rugby à Agen, c’est plus qu’un sport favori, c’est plus qu’un art de vivre ou une culture. C’est un symbole :

«    Qu’est ce qu’un symbole ? Le mot « symbole » est issu du grec signifiant « mettre ensemble». Le SUA LG fait partie de ce patrimoine Lot-et-Garonnais dont nous sommes fiers et qui nous permet de vivre ensemble fièrement.

Michel Serres précise cette valeur symbolique dans sa fameuse phrase : « Je suis d'Agen par le XV d'Agen, c'est mon totem, moi et mon appartenance, mon groupe et moi ensemble, notre religion, notre histoire et nos Dieux ! »

Et cette charge symbolique vaut aussi pour le Lot-et-Garonne. Car toutes celles et tous ceux qui connaissent l’histoire du SUA, savent que c’est une belle histoire Lot-et-Garonnaise qui passe par Houiellès et Pierrot Lacroix, par Sainte-Bazeille et Daniel Dubroca, par Bourran et Philippe Sella, par Duras et Jeannot Crenca, par Casteljaloux et Mathieu Lamoulie… ».  Puissent nos élus au Conseil départemental enfin comprendre cette dimension symbolique et fédératrice d’Armandie !

Notre nouveau stade Armandie devra avant tout continuer à être un symbole de la vie sociale agenaise et Lot-et-Garonnaise. Il devra nous rassembler. Il devra nous aider à faire mémoire de notre passé prestigieux et la réponse du lauréat, François de la Serre, avec sa rue des Légendes est à la hauteur de cette exigence symbolique. Il devra nous aider à aspirer à rester dans l’élite nationale et c’est tout le sens du pôle associatif au service des 2 500 sportifs amateurs qui se partagent la plaine d’Armandie.

Alors, oui, j’ai été touché par les mots du lauréat lors de la conférence de presse : « Nous voulons faire pour Armandie, pour Agen, un stade pour nulle part ailleurs… » .Ce nouveau stade Armandie, il doit porter la belle signature et la fierté agenaise en 2020. Beau défi, belle ambition…

Reste à relever ce défi et à être à la hauteur de cette ambition ….A l’échographie, le bébé est beau, mais la route est longue jusqu’à l’accouchement, l’inauguration.

Nous avons pour cela de solides atouts. Le lauréat et son projet, bien sûr, François de la Serre et ses associés japonais Azusa Sekkeï ont gagné parce qu’ils avaient le meilleur projet au point de faire, rarissime, l’unanimité. Mais ce choix crée, de manière un peu exceptionnelle, une formidable équipe d’Agen : avec la Mairie d’Agen comme maitre d’ouvrage, le Sporting Union Agenais comme utilisateur principal, et François de la Serre, fils d’Agen, figure du talent agenais, comme architecte.

Quelle chance ! ….et je repense à une autre de mes chronique qui était une « une lettre ouverte aux architectes et aux urbanistes Agenais » ( lire : http://jeandionis.com/blog/lettre-ouverte-aux-architectes-urbanistes-agenais-aux-autres )

Dans cette chronique, je me posais une question qui me taraude depuis longtemps: « Pourquoi le dialogue entre élus, véritables commanditaires des ouvrages publics et leurs maîtres d’œuvre est-il si pauvre ? » et un passage du livre de Bernard Quirot, « Simplifions », catalyseur de cette chronique, m’avait touché au cœur (p.62) :« Disons simplement que pour faire un bon bâtiment, il faut quelqu’un qui le désire. C’est rarement le cas lorsque votre interlocuteur n’est que le représentant du véritable commanditaire qui se réserve la cérémonie de la première pierre et celle de l’inauguration pour se manifester et proférer quelques bonnes paroles sur le développement durable. Il se peut qu’il croise son architecte à ces rares occasions. Mais, bien souvent, il ne le connait même pas ».

Terrible, mais assez vrai en règle générale. Pour Armandie, ce ne sera pas le cas. Je connais et apprécie François de longue date et les Agenais, et leur maire en tête, désirent un beau stade.

Alors, j’en prends l’engagement, la ville d’Agen et son maire assumeront toutes leurs responsabilités de maîtres d’ouvrages et trouveront pour cela et la disponibilité et l’énergie nécessaires.

J’ai conduit trop de projets publics importants pour me raconter des histoires sur les difficultés qui nous attendent : difficultés réglementaires (inondations, urbanisme, sécurité de chantier,….), difficultés budgétaires (quelle sera la réaction des entreprises en sortie de COVID ? ), difficultés entre les parties prenantes (a ville, le club, l’Etat, les autres sections sportives…). Rien de tout cela ne nous sera épargné.

 Mais…on va y arriver ! Je vous le signe, aujourd’hui, dans cette chronique !

L’enfant sera beau ! il arrivera à l’heure, en septembre 2022 !

Vous doutez ? je parie, avec vous, un bon repas chez mes amis Christiane et Eric Mariottat, à Agen, bien sûr…

Nous, les Agenais, allons réussir, ensemble, notre nouveau stade Armandie.