Je vois venir ce mois de janvier et ses cérémonies de vœux avec un sentiment étrange, un mélange fait à la fois du bonheur de retrouver des amis, de rencontrer des gens, d'échanger avec eux et en même temps de lassitude sur le caractère mécanique et artificiel de ce rituel.
Comme tous les élus locaux, j'y consacre beaucoup de temps et ce rite des vœux me renvoie immanquablement à une réflexion plus profonde sur le caractère très cyclique et répétitif de nos activités humaines. Et après tout c'est vrai… qu'est ce que c'est qu'une année ? Un tour d'orbite de plus de notre petite planète terre autour du soleil ?
De l'Ecclésiaste à Blaise Pascal, les plus grands de nos penseurs ont fait le rapprochement entre ce caractère cyclique et répétitif de nos vies et la vanité de nos projets. Et donc nos bonnes résolutions de début d'année seraient ainsi forcément condamnées à être broyées par les pesanteurs des cycles dans lesquels nous sommes prisonniers.
Est-ce si sûr que cela ? À côté du caractère massif et évident des cycles qui nous structurent, il existe dans l'histoire de l'Humanité une espérance tenace dans une Histoire qui a un sens, dans le Progrès, et l'évidence du Progrès dans notre monde d'aujourd'hui est au moins aussi massive que celles des lourdeurs du passé.
C'est peut être Charles Péguy qui en a le mieux parlé « Que ces pauvres enfants voient comme ça se passe aujourd’hui et qu’ils croient que ça ira mieux demain matin. Ça c’est étonnant et c’est bien la plus grande merveille de notre grâce ».
Il nous faut donc croire dur comme fer que demain peut être meilleur qu'aujourd'hui, d'abord pour nous mêmes et c'est le sens de ces fameuses bonnes résolutions.
Non, il n'est pas vain de les prendre à condition bien sûr qu'elles soient sensées et fortes. Et il n'est pas neutre de se souhaiter entre parents, entre amis, entre voisins, entre citoyens une bonne année, si cela s'inscrit dans cette détermination farouche de progresser.
Prenons un exemple de bonne résolution, politique pour faire simple.
Je nous souhaite, à nous centristes, que 2017, soit à la fois pour nous une année de victoire électorale dans le cadre de notre alliance avec les Républicains, et qu'à cette occasion, le Centre se donne enfin une maison commune solide en construisant ce parti du Centre uni et costaud dont nous sommes tous orphelins qui porterait fièrement nos valeurs libérales, sociales et pro-européennes.
Sommes nous condamnés par nos pesanteurs de centristes à être à jamais « brouette de grenouilles sautillantes », « marais dormant » et autres épithètes dont on nous affuble généralement ? Et bien je ne crois pas à cette fatalité ! Je nous souhaite enfin l'unité et la force.
Bonne année les centristes
Bonne année à vous toutes et à vous tous.