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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Plan de rigueur Fillon: que faut-il en penser ?

Publication : 14/11/2011  |  00:52  |  Auteur : Jean Dionis

François Fillon a dévoilé en début de semaine un nouveau plan d’austérité visant à économiser 7 milliards d’euros en 2012 et 17,4 milliards sur la période 2012-2016.

Pourquoi ce plan ? La prévision de croissance pour le budget 2012 était fixée à 1,75%, or elle a été revue et ne serait plus que de 1%, conséquence de la crise économique. Or les recettes de l’Etat sont pour certaines d’entre elles (TVA, Impôt sur les sociétés, ..) directement liées à la croissance. Baisse de la croissance, Baisse automatique des recettes de l’Etat. Pour contenir le déficit de l’Etat à sa prévision 2012, il devenait inévitable de faire de nouvelles économies.

En effet, La France ne peut plus se permettre de laisser filer son déficit sous peine de voir sa note triple A immédiatement dégradée par les agences de notation. Les conséquences sont connues et seraient aussi immédiates que dangereuses : des taux d’emprunt qui augmentent immédiatement et qui alourdissent mécaniquement les intérêts d’emprunt que doit payer notre pays. L’actualité de la Grèce nous rappelle quotidiennement le drame d’une nation quand elle ne maîtrise plus sa dette souveraine. Aujourd’hui le constat est clair et partagé par tous : nous avons vécu pendant des années au-dessus de nos moyens, nous devons absolument réduire nos déficits et revenir, le plus tôt possible à l’équilibre budgétaire. Les Centristes de Raymond Barre à François Bayrou et H.Morin ont été bien seuls à dire les dangers de ce laxisme budgétaire. Seuls contre tous, ils avaient raison. Il est bon de temps en temps de rafraîchir la mémoire de ceux prompts à nous donner des leçons !

Je suis donc, dans leur ensemble, en faveur de nouvelles mesures d’économies annoncées par le Premier Ministre. Elles sont indiscutablement nécessaires. Ceci dit, il est légitime de débattre des choix ponctuels effectués par le Premier ministre.
Revue de détail :
- Un coup de rabot sur les niches fiscales avec la suppression du dispositif Scellier et le recentrage du prêt à taux zéro sur l’immobilier neuf. Gain : 2,6 milliards d’euros d’ici 2016. Honnêtement, avec les dispositifs De Robien, Borloo et Scellier, le secteur de l’immobilier a bénéficié de dispositifs fiscaux avantageux pendant des années qui ont permis la rénovation du parc immobilier français et le lancement de nouveaux programmes de construction. Ils ont bien fonctionné et ont relancé le marché de l’immobilier. Mais Il est logique que de tels mécanismes temporaires prennent fin.

- La majoration de 5% en 2012 et 2013 de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 250 millions d’euros. Gain : 1,1 milliards d’euros. C’est une bonne mesure qui met à contribution les plus grosses entreprises qui bénéficient d’autres avantages fiscaux comme la fameuse niche Copé sur les filiales. En temps de crise, les plus riches – que ce soit des entreprises ou des particuliers - doivent participer plus : ainsi on est dans la rigueur juste, la seule capable d’être acceptée par tous et de mobiliser la nation toute entière en vue du redressement des finances publiques.

- Le gel du barème de l’impôt sur le revenu au niveau de 2011 jusqu’au retour en dessous de 3% de déficit public et le gel du barème de l’impôt de solidarité sur la fortune et des tarifs et abattements en matière de droit de succession et de donation.
Gain : 3,4 milliards d’euros, dont 1,7 milliards en 2012. Là encore ce sont les populations les plus aisées qui sont mises à contribution. Là encore, on est dans la rigueur juste….rien à dire

- En outre, le gouvernement propose d’accélérer la mise en œuvre de la réforme des retraites en appliquant le passage de l’âge légal à la retraite à 62 ans dès 2017, et ce pour une économie de 1,3 milliards d’euros en 2016 et la réduction de l’endettement de 4,4 milliards d’euros d’ici 2016. Il ne faut pas oublier que la réforme est une des clés qui a sauvé la France des crises traversées par la Grèce, l’Italie et le Portugal. Nous vivons plus vieux, nous devront cotiser plus longtemps. C’est aussi logique que responsable. Ce qui est irresponsable c’est la proposition du Parti Socialiste de revenir sur la réforme des retraites et l’âge légal de départ à 60 ans.

- Concernant l’assurance maladie, le gouvernement prévoit de ramener la progression des dépenses à 2,5% dès 2012 au lieu des 2,8% initialement prévu. Cela représentera 500 millions d’économies. Je deviens là plus dubitatif. Soyons optimistes et imaginons même que l’objectif de 2,5% soit atteint. Ce que le président du Conseil de surveillance du CHR Saint-Esprit (L’hôpital d’Agen) sait aussi parfaitement, c’est qu’à 2,5%, il est probable que l’hôpital d’Agen soit en déficit à fin 2012 ….et qu’il faudra bien que l’Etat par le biais de l’Agence régionale de Santé compense ce déficit.

- Pour les prestations sociales (et notamment les allocations logement et allocations familiales), le gouvernement envisage une revalorisation, hors minima sociaux et revenus de remplacement, un gel à 1% en 2012 et 2013, soit le niveau de la croissance révisée, et ce pour une économie de 500 millions d’euros. Indexer la revalorisation de ces prestations sociales sur la croissance plutôt que sur l’inflation me paraît être une injustice sociale. Cette mesure touche directement les familles et les classes moyennes et modestes déjà sérieusement secouées par la crise économique. Je me battrai pour l’annulation de cette mesure et proposerai la substitution d’une mesure autrement plus efficace et moins contestable socialement (voir ci-dessous)

- Un relèvement du taux de TVA réduit à 5,5% à un taux intermédiaire à 7% sur tous les produits et services à l’exception des produits de première nécessité tels que les produits alimentaires. Gain : 1,8 milliards d’euros dès 2012. Cette mesure mérite une explication. La loi européenne autorise les Etats à disposer de trois taux de TVA différents. En France, nous en avons deux : 19,6 et 5,5 mais nous n’avons pas de taux intermédiaire. Il en avait été question en 2007, nous en reparlerons dans le futur car le mécanisme de la TVA sociale représente l’avenir du financement de la sécurité sociale. Que la restauration soit concernée, je peux le comprendre, elle a profité récemment de la baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5.5%. Monter à 7% ne devrait pas mettre trop en danger ce secteur d’activité. En revanche, c’est une autre histoire pour le secteur du bâtiment. Secteur pourvoyeur d’emplois, à l’effet d’entraînement majeur sur le reste de l’économie, ce qui est rare en temps de crise, secteur tenté par l’économie souterraine dès qu’il est trop chargé…..je me battrai pour qu’il soit préservé.

- Enfin, les salaires des ministres et du président de la République seront gelés jusqu’au retour à l’équilibre des finances publiques. C’est peut-être symbolique, mais en temps de crise le symbole, ça compte et c’est pour cela que je soutiens l’amendement Luca qui propose de baisser de 10 % les salaires des députés.

- J’entends déjà votre remarque pertinente : « Facile, Jean, de te faire le chevalier blanc des allocations familiales et logement, ainsi que du maintien du taux de TVA à 5,5% dans le secteur du bâtiment…mais que proposes-tu pour compenser ces suppressions ? » « objection pertinente, je propose de financer ces suppressions par le resserrement des exonérations de charges sociales sur les bas salaires. Nous passerions d’une fourchette qui va de 1 SMIC à 1,6 SMIC à une fourchette plus resserrée de 1 à 1,4SMIC. Economie attendue en année pleine :2Mds €

- Pour conclure, ce nouveau plan de rigueur est nécessaire et j’en approuve l’essentiel des mesures. Je le voterai donc dans l'hémicycle. J'en conteste certains choix précisément (TVA Bâtiment, allocs logement et familiale…) et je propose leur substitution par un resserrement des dispositifs d’exonérations .. et Pour une fois, la campagne de 2012 ne pourra pas être le temps des promesses, elle devra être celui de la responsabilité.

@+

Les réactions

arretez

sur les 8 points que vous citez :
- 4 mesures concernent des hausses d'impôts et non des économies
- deux concernent des baisses de dépenses sociale qui ne sont pas intégrées aux comptes et aux dettes de l'états ( retraites et santé )
- une concerne une économie symbolique, et encore il ne s'agit aps d'économie mais de gèle de dépense.
- une seuleest une maitrise des dépenses pour 500 M€ ( non précise mais sur deux ans j'imagine)

Donc l'état continue a faire ce qu'il fait depuis toujours, c'est augmenter les dépenses et les niveaux de prélèvement, mais comme dire qu'on augmente les impôts ne se fait pas et ne s'assume pas on nous dit que des économies sont faites

travail illegal

Le travail de beaucoup d'artisans et petits industriels est concurencé par le travail non déclaré.
Conséquences de cela:
Concurence déloyale qui empêche les entrepreneurs de se développer et d'embaucher
Perte pour l'état des cotisations sociales, de la TVA, et des impôts
Quand mettra t'on des fonctionnaires en nombre suffisant pour faire la chasse au travail illégal. Ce serait un investissement très rentable pour l'état qui pourrait récupérer énormément d'argent en faisant acte de justice sociale.
En tant qu'entrepreneur j'en ai marre de payer la sécurité sociale de ceux qui ne sont pas déclaré.
Personnellement je voterai pour le candidat qui déclarera ouvertement la chasse au travail illégal.
Dans mon travail (bois de chauffage) j'estime que la moitié du bois vendu provient de personne qui travaillent de façon illegale. Sans charges sociales et sans payer d'impôts ces personnes peuvent casser le marché et empêchent les professionnels de se développer et d'embaucher.
Faites quelque chose, monsieur le député, pour que cela cesse! Vous ferez rentrer facilement de l'argent dans les caisses de l'état.
Merci

continuer à diviser....

le budget de l'état est, toute proportion gardée le budget d'un ménage; quand au fil des ans, on n'a pas trop su le gérer, arrive un moment où les restrictions sont obligatoires....à mon humble avis, chaque membre d'une famille et à son niveau, doit en prendre sa côte, du plus petit au plus grand, du plus "costaud" au plus faible....donc, les restrictions sont obligatoires...mais doivent être justes, non pas toujours diviser(pour me régner???) prenons l'exemple éternel du public opposé au privé; une fois encore!!!je n'ai jamais travaillé dans le public, mon conjoint non plus; donc, je ne me permettrai pas, à ce jour, de critiquer gratuitement une partie de la population, et suis m^me persuadée que les problèmes y sont présents; mais si vous permettez, je peux vous parler du "privé", nous y avons travaillé, en couple, durant plus de 40 années; je ne vous parlerai pas des périodes chômage que nous avons pourtant connues, mais seulement de ces petites structures, où les CE n'existent pas, où le patron ne joue pas toujours le jeu.... j'ai souvent vu mon conjoint, refuser ou ne pas présenter un arrêt de travail, non pas pour faire du zèle, mais pour éviter, en fin de mois, à notre jeune ménage 3 jours de moins..(au risque d'une santé à ce jour chancelante...)..de mon côté, les arrêts de travail pour compenser les "petits rhumes" ou les "toux nocturnes des enfants" n'existaient pas.... pas de "jours enfants malades".....depuis, la 5ième semaine est arrivée, les RTT, ensuite...cela permet peut être à certains de pouvoir jongler.... mais rajouter un 4ième jours!!!!lil existe et heureusement, une majorité de personnes qui ne profite pas de certaines situations, ou ne prennent pas d'office leur dû"...et cette grande majorité est une fois de plus doublement penalisée.. il faut le dire haut et fort!!!!. pourquoi ne pas parler par contre des AF,qui ont été crées au départ pour les familles "modestes"...l'allocation de rentrée est distribuée à une certaine catégorie de famille, tout le monde est d'accord; pourquoi ne pas agir de m^me avec les allocations; je sais, monsieur le député, votre avis pour avoir encore en mémoire une de vos interventions (vous n'étiez pas encore député) sur le sujet il y a de cela quelques années....à l'époque déjà, beaucoup d'entre nous, n'étaient pas d'accord avec vous...le temps a passé, la situation est critique..re discuter de cette éventualité serait une bonne chose....les allocations familiales n'ont pas pour but, de servir uniquement d'argent de poches....pas de tollé, svp, simplement, pensons-y ;sincèrement, ck

Bilan fiscale de la législature ... encore tout à faire !

Message : Quelques remarques (professionnelles) sur les lois de finances votées au cours de cette législature …

En tant que fiscaliste professionnel, je suis (autant que je subis !) quotidiennement les mouvements de balancier de la politique économique et fiscale de nos gouvernants bien-aimés … Certes, la volonté de François Fillon de restreindre le budget de l’Etat est une excellente chose mais, outre le fait qu’elle arrive trop tard (mais avec les socialistes, cela eût été pire : elle n’aurait jamais eu lieu !), elle ne revêt pas la double caractéristique qui eût été logique : réforme de la fiscalité, réduction des dépenses publiques.

Que la majorité actuelle ait retouché la fiscalité, on ne saurait le nier, mais les « réformes » menées depuis 2007 participent de véritables cautères sur des jambes de bois ou (pour reprendre l’admirable expression de Frédéric Mitterrand au sujet de l’empire austro-hongrois) d’injections de camphre à un cadavre … :

- réformes fiscales » de la loi TEPA ? De petits pas qui n’ont pas modifié grand-chose ;

- « réforme de la taxe professionnelle » : un grand bravo pour nous avoir débarrassés de cette taxe absurde mais, encore une fois, remplacée par une nouvelle imposition qui brille par sa complexité ;

- « réforme de la fiscalité du patrimoine » ? Pas de suppression de l’ISF (Incitation à Sortir de France), renforcement de l’imposition sur les plus-values, maintenue à un taux proportionnel aussi illogique qu’injuste …

On pourrait ainsi égrener les lois de finances, avec la création de taxes, retaxes et surtaxes (notamment les taxes d’urbanisme sur les terrains constructibles) qui démontrent que, à droite comme à gauche, il n’existe aucune volonté de réformer efficacement notre système de prélèvements obligatoires. Quant au « rabot » des niches fiscales : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi faire logique quand on peut faire absurde ? Pourquoi ne pas prendre le temps d’élaguer et de simplifier quand on peut laisser touffu et incompréhensible ? L’impératrice Marie-Thérèse disait : « une bonne loi doit pouvoir être comprise pas un paysan de Galicie » … je vous dis : « un bon impôt doit pouvoir être compris pas un paysan de Lozère ».

M. Fillon nous annonce une refonte de la fiscalité pour 2012 ? En cette période de Noël, et en vue des prochaines promesses électorales de tous bords, à quoi peut-on rêver ?

- simplification de l’impôt sur le revenu (élargissement de l’assiette de l’impôt, maintien du quotient familial, suppression des mécanismes corporatistes de réductions et crédits d’impôts) ;

- allégement de l’imposition des successions (réduction des taux d’imposition, élargissement de l’exonération au profit des descendants) et du patrimoine (réintégration des plus-values immobilières dans le barème de l’impôt sur le revenu) ;

- simplification des (nombreux) régimes en matière de plus-value professionnelle ;

- suppression des taxes nombreuses et variées en matière économique (taxe sur les huiles, taxe sur les fruits et légumes, taxe de l’aviation civile, taxe d’aéroport, taxe de séjour, contribution annuelle sur les ventes de produits alimentaires réalisées dans le secteur de la restauration …) et rationalisation du financement des organismes concernés (dont plus de la moitié mériterait certainement d’être supprimée) ;

- suppression du mille-feuilles de la fiscalité locale et de la fiscalité nationale (répartition de l’impôt sur le revenu et de la TVA entre l’Etat, la sécurité sociale et les collectivités).

Reste le second volet d’une réforme efficace des finances publiques, indispensable en cette période de crise : REDUCTION DU COUT DE L’ETAT …. Puisque nous autres, pauvres électeurs contribuables, devons nous serrer la ceinture, pourquoi l’exemple ne viendrait-il pas de haut :
- réduction du nombre de membres du gouvernement ;
- réduction du nombre de collectivités locales (prenons exemple sur l’Allemagne, où les communes ont été fusionnées) ;
- réduction du nombre de fonctionnaires, du train de vie de l’Etat ;
- suppression de tous les « Hauts conseils, Hautes autorités, Commissions Théodule … » qui ne servent à rien sauf à présenter, chaque année, des rapports que personne ne lit (combien de tonnes de papier gaspillées ?)
- suppression des privilèges financiers et sociaux …
- et, tant qu’on y est … réduction du nombre des parlementaires ?

Voilà un beau programme pour les prochaines élections et de beaux sujets d’amendements !

Monsieur Dionis, plutôt que de revêtir le suaire de Joseph Caillaux, endossez plutôt la panoplie du Père Noël … même si plus personne n’y croit vraiment … !

Mme ou Mr CK, bravo.

Tout à fait d'accord, encore une fois pas d'actions sur les dépenses et les gaspillages maintes fois pointés par la cour des comptes et la presse économique et pourtant c'est cela que tout le monde attend.
On attend aussi une juste réforme des retraites (par points) et de la Sécu avec pour ces deux organismes des administrateurs élus par tous les intéressés avec de bon gestionnaires et plus par des syndicats élus par des minorités en général du secteur public.
On attend encore des gestions rigoureuses de tous les organismes redistributeurs de richesses dilapidées de ci et de là pour avoir la paix sociale et surtout des votes.
Lorsque l'on verra poindre de telles réformes on pourra dire que notre pays commencera à se relever, pour le moment c'est loin d'être le cas, on ne tape pas là où il faudrait, on repousse des applications à plus tard et on continue d'emprunter aux yeux et au su de tout le monde.
C'est grave, on va se planter !

ERRATUM

Mon message ci-dessus ne fait pas suite à celui de "CK" mais bien à celui d'Emmanuel Cruvelier, fiscaliste.
Donc, bravo à Mr Cruvelier
Je vous prie de m'en excuser et de rendre à César ce qui est à César.
Michel SANTIN

point de vue

Beaucoup de choses me frappent dans votre exposé, M. DIONIS DU SEJOUR. En particulier, l'incapacité des élus comme des nommés – Ministres, conseillers ceci cela – à diagnostiquer une situation, en vue d'y répondre.

-Pour commencer, les gouvernants – et j'entends par là aussi bien les politiques nationaux que les instances bruxelloises ou internationales type FMI – ne comprennent pas que nous face à une crise de confiance envers la zone euro et non face à une crise des dettes souveraines ou/et d'endettement.

En effet, si le problème était d'ordre budgétaire – les États se voyant sanctionnés par les investisseurs pour leur mauvaise gestion publique – chaque pays se verrait accoler une note (et donc des taux d'intérêt) en lien avec cette gestion budgétaire.

Or qu'observe t on ? Le Japon, pourtant beaucoup plus endetté que l’Italie, emprunte à 1 % contre 7 % pour l’Italie ! Et de son coté, le Royaume-Uni emprunte à un peu plus de 2 %, alors que son budget est nettement plus en déséquilibre que celui de l’Espagne, qui emprunte à près de 6 % !

En conséquence, prétendre que de nouvelles coupes budgétaires seront à même de rassurer les marchés (investisseurs, personnes d'influence, etc.) est assez ahurissant, dès lors qu'on s'aperçoit que ladite gestion budgétaire des États ne pèse guère dans la décision des prêteurs.

Si, aujourd'hui, la zone euro fait face à des questions sur l'endettement de ses membres, ce n'est pas parce que ceux ci ont (eu) une gestion budgétaire contestable – comme le prétend l'Allemagne – mais parce que la zone euro a préféré contaminer tout le monde (en ouvrant la boite de Pandore de la solidarité payante et illégale !) avec les actifs grecs, au lieu de mettre la Grèce en quarantaine.

En créant un lien de solidarité financier – interdit par les traités, pas grave ! – en contraignant la BCE a des décisions contraires aux traités (une fois de plus) les membres de la zone euro, en voulant à toute force singer les États Unis (« il nous faut une FED européenne ! Il nous faut un plan PAULSON ! Il nous faut plus de centralisme européen ! »)...Ont favorisé la propagation de la maladie et son corollaire : la panique !

Si l'on s'était contenté, en haut lieu, de respecter les traités, la Grèce aurait fait banqueroute – et non faillite – et les États membres auraient pu, à la suite d'élections dans le pays, lui apporter une aide conséquente, gratuite. Au lieu de çà, au lieu de traiter un patient, ce sont tous les patients de la zone qui sont suspectés d'avoir été contaminés. Pour arranger les choses, l'ensemble des gouvernants, font en sorte que cette suspicion soit crédible ! Ainsi, plus l'on fait des plans de rigueur ou/et des sommets européens, plus on crédibilise la panique irraisonnée des investisseurs !

Ce ne sont pas les agences de notation ou les investisseurs qui menacent le triple A français. Ce sont les gouvernants, par leurs actes...Mais aussi par leurs propos. Quand M. FILLON, dit que nous sommes au bord du précipice, il ne fait pas acte de courage...Il donne du crédit à ceux qui pensent (à tort ou à raison) que la France ne mérite pas sa note d'excellence ! Quand la BCE baisse ses taux d'intérêt, elle envoi comme message : récession proche ! Ce qui valide les pronostics les plus sombres ! Faut il donc s'étonner que les investisseurs, loin d'être rassurés, paniquent encore plus ?

M. FILLON devrait lire l'Histoire de son pays. Il saurait que NECKER a restauré la confiance...En prenant des décisions populaires ! Que FOUQUET a redonné la confiance des marchés à la France...En se portant garant personnellement ! Que NAPOLEON BONAPARTE a remis les comptes en ordre...Grâce à un discours célèbre commençant par « la Révolution est terminée »...Que Jacques Coeur, pour le compte de Charles VII, a rendu sa prospérité à la France en lui redonnant confiance en elle même !

Et Charles V - confronté à rien de moins qu'une crise civile assortie d'un conflit avec les Anglais - n'a pas rendu confiance au pays en se targuant d'être à la tête d'un "pays en faillite" mais en agissant à contrario de tous les pronostics, en manifestant une confiance absolue en la France ! Lire ses "lettres" à ses sujets est à cet égard des plus éclairants ! Et en cherchant, en toute occasion, le soutien du pays : traité de Brétigny évacué grâce aux Etats, création de l'impôt permanent, réception somptuaire de l'Empereur d'Occident, etc.

On pourrait en dire autant des hommes de 1870, qui n'ont pas répondu à la desespérance française par la résignation...Mais bien par l'edification d'une République solide, basée sur l'Ecole, une Institution nouvelle, nécessitant des capacités financières incroyables...Mais qui expliquent le retour de la France sur la scène internationale dès...1880 !

-Deuxième chose frappante : les gouvernants ajoutent à leur incapacité à bien diagnostiquer les choses, le mépris du genre humain. En témoigne le fond du plan en tant que tel.

De toute évidence, les gouvernants pensent – sinon en public, du moins en privé – que les investisseurs, les personnes d'influence (sur la Société), et les membres de la Société elle même, sont des crétins finis. Il est, en effet, question, dans ce plan, d'augmenter les impôts. Notamment ceux indirects. Et de fragiliser, un peu plus, le pacte générationnel. Le tout, nous est présenté comme une convergence vers le « modèle » allemand.

M. FILLON nous explique donc, par ce plan : qu'il est un incapable (1) puisqu'il nous explique que le courage consiste à retarder jusqu'à l'année prochaine les mesures que lui a évité depuis son arrivée à MATIGNON (!), qu'il ne sait pas penser par lui même (2) puisqu'il considère que le modèle allemand, fondé sur l'export, peut convenir à un pays qui tire sa croissance...De sa consommation intérieure (augmenter la TVA n'a aucune incidence en Allemagne, en France, si !) Surtout, M. FILLON nous prend tous pour des idiots (3) en prétendant agir dans une symétrie allemande alors qu'en Allemagne on ne cotise pas autant (32 ans au lieu de 42) et que la TVA ne monte qu'à 19% au lieu des 19,6% et parfois plus des produits français ! Quant à prétendre que geler les déficits c'est les résoudre...Si je vais voir mon banquier, je ne suis pas sur qu'il me fera des sourires avec une telle approche ! Comment voulez vous restaurer la confiance dans ce cas ?

M. FILLON ayant expliqué qu'il était impuissant à résoudre quoi que ce soit et par ailleurs un pleutre - chose qu'il confirme en bataillant pour avoir une circonscription parisienne - on ne peut que comprendre que son "plan" ait fait l'effet d'un coup d'une épée dans l'eau !

-Troisième et dernière observation frappante : l'histoire des symboles. Aucun gouvernant ne semble comprendre l'importance de ces derniers. Je veux dire sur le plan non pas symbolique – le geste – mais économique, social, sociétaire ! Manier les symboles est un art, quelque part, alors qu'ici on dirait que c'est le petit sacrifice nécessaire pour obtenir la paix sociale !

Pourtant, la France, plus que tout autre pays, peut se targuer de savoir l'importance d'un symbole ! Cela peut faire gagner une guerre, un symbole...La lettre de Louis XIV aux Français, est à cet égard, exemplaire ! Cela peut motiver les troupes d'une manière incroyable, comme le suggère l'épopée de Jeanne ! Cela peut changer le monde un symbole...Comme le 14 juillet nous le dévoile ! Cela peut aussi contribuer à rétablir l'ordre un symbole...N'est ce pas la nuit du 4 août 1789 qui a mis fin à la Grande Peur ?

Mais un symbole n'est pas toujours positif. En fuyant la Capitale, à l'image de Louis XVI, les députés de 1940 ont un lourd tribut dans la défaite française. En faisant partir, durant le combat, ses fils, Jean le Bon a favorisé la panique dans son armée...Et permis sa capture.

En arguant du "populisme" pour éviter tout débat sur un effort personnel de leur part, les députés se sont, automatiquement, mis dans les pas des aristocrates honnis, qui refusaient tout débat sur une contribution fiscale de leur part...Au nom des "traditions". Un motif qui aurait pu avoir du sens...Si ces exonérés fiscaux n'avaient pas "oublié" qu'ils ne payaient plus, depuis longtemps, l'impôt du sang et des prières !

Geler ou baisser - ce qui n'est pas la même chose - sa rémunération doit avoir un sens politique. Ce que ne semble pas avoir compris M. FILLON et M. SARKOZY, qui considèrent leur "geste" (apparemment) comme un grand sacrifice sans vertu économique, sociale et fiscale.

Ce qui est une erreur, car un symbole, s'il a vraiment une finalité, a ces grandes vertus.

Ce n'est pas pour rien que Jeanne "embranlait" le "moral" des troupes anglaises...Tout en boostant celui des françaises ! Parce qu'elle était en tête, parce qu'elle semblait porter par la foi, elle donnait un élan foudroyant à l'armée française (ou plutôt aux troupes éthéroclites de Charles VII)...Et au pays ! La chevauchée "miraculeuse" de Charles n'aurait pu être possible sans le "signe" qu'était Orléans ! Orléans fut l'espoir...Reims la victoire ! Et si Paris fut un échec, c'est parce que les Parisiens ne pouvaient ouvrir les portes de la ville, sans avoir l'assurance que le roi venait y séjourner !

Ce n'est pas pour rien que Louis XVI portait, à la boutonnière, une pomme de terre...En s'en faisant "l'homme sandwich" il espérait "convertir" ses sujets à cet étrange légume du diable (car poussant sous terre).

Et si Louis XIV ne refusait jamais de se mettre en avant dans les guerres, c'est parce que, à l'ex de Saint Louis qui guerroyait avec un casque en or (qui ne le rendait guère invisible) ou de Napoléon (à Austerlitz) il savait qu'en se "donnant" au pays...Il obtiendrait le soutien entier du pays.

La présence au "front" des parlementaires, l'exemplarité des élus "donnant" leur pécules à "l'emprunt national", et même la fermeté d'un Robespierre face à l'Europe coalisée...Sont des symboles (positifs) d'une grande importance. En ce qu'ils unifient, d'abord, le pays. En ce qu'ils apportent aussi, un grand espoir qui a pour conséquence le retour de la prospérité économique et social.

Un symbole est une impulsion, une réaction contre l'ordre établi aussi. Et ses conséquences, quand il est bien utilisé, sont phénoménales !

Je le vois à mon niveau. En annonçant la baisse de mon salaire...Ce sont mes employés qui sont venus, spontanément, me demander de baisser le leur ! Ce "petit geste" personnel - car il faut que cela soit personnel. Faire supporter à l'entreprise, comme les députés font supporter à l'Assemblée des dépenses moindres n'a pas d'effets aussi grands - a eu pour conséquence une unité totale de mes employés, une confiance réactivée envers moi...Et un soutien de mes fournisseurs et clients dans cette "traversée" au regard du sacrifice consenti par moi même et mes employés.

Récemment, j'ai augmenté le salaire de tout le monde. Le mien de manière moindre et celui de mes employés plus que leur paie initiale, avant "sacrifice". Mes employés y ont vu une reconnaissance pour leurs efforts - Angie Merkel fait la même chose en ce moment en Allemagne - et un espoir dans l'avenir. Car si j'augmente les salaires...C'est que les choses vont mieux, non ?

Conséquence immédiate ? Moral en hausse ! Qui dit moral...Dit sourire ! Qui dit sourire dit acceuil plus chaleureux envers les fournisseurs et les clients. Qui dit meilleur acceuil et conversation autre que "ha la crise"...Dit "comme les choses s'améliorent, je vais vous prendre plus de chose". Donc consommation supérieure, qui suggère production supérieure...Qui signifie retour de la confiance chez les investisseurs (et banquiers : le mien m'a accordé un prêt que la semaine précédente il se refusait encore !) dit plus de consommation et moins d'épargne ! Donc croissance ! Donc production etc. Au final...Je table sur un CA qui aura doublé sur l'année !

Sans prétendre avoir retrouver toutes mes marges de 2006/2007, les choses "bougent" parce qu'une petite étincelle - appelé l'espoir - s'est remise à briller. Pour preuve...Mes fournisseurs m'ont annoncé qu'ils allaient, aussi, augmenter leurs salariés et que, depuis qu'on sait que "je vais bien" ils ont plus de commande, de chez moi, mais aussi des autres entreprises du secteur ou d'ailleurs !

Et si on essayait la méthode, au niveau national ? En agissant à contrario du "film" on suscitera (au moins) la curiosité, sinon un "tilt" positif. Ce qui ne signifie pas qu'il faut dépenser à tort et à travers - des efforts sont possibles puisque la "crise" n'explique qu'à moins d'un tiers son essor exponentiel entre 2007 et 2011 dixit la Cour - mais qu'on peut très bien suivre une méthode gagnante, et française...Pour changer.

Avec l'espoir et la crédibilité. Puisque jadis, ces "méthodes" de "agissons à contrario" ont plutôt bien fonctionné ! Un jeune homme de 18 ans (Charles V), un Général (Charles de Gaulle), un magicien du commerce (Jacques Coeur) et quelques autres (Napoléon Bonaparte, Talleyrand, les parlementaires de la III République, le Conseil de la Résistance mais aussi Saint Louis ou l'inconnu (mais très populaire) Louis XII) nous ont montré la voie...Pourquoi ne pas la suivre ?

Singer l'étranger nous a toujours désservi. Pourquoi ne pas respecter la France et agir avec ses atouts et ses faiblesses, surtout en mettant en avant ses atouts ? Nous avons un pays fabuleux. Une "entreprise" de rêve. Qu'attend t on pour lui redonner goût en elle même ?

Sans oublier - au passage - que la France est...Une "femme" ! Ce qui veut dire qu'on ne peut lui restaurer confiance en elle même - parce que si elle n'a pas confiance en elle, comment pourrait elle inspirer pareil sentiment ? - si l'on ne lui dit pas combien elle est belle. L'amour, dit on, embellit, donne confiance.

Au lieu d'échafauder des plans de rigueur, qu'attend M. FILLON pour dire aux Français que la France, loin de devoir être enterrée vivante, doit au contraire être aimée, mise en valeur, défendue...Comme chaque Français honorable le ferait pour sa compagne, quel que puisse, au demeurant, être les faiblesses d'icelle.

Quand la France aura confiance en elle...A l'image de mes employés qui avaient besoin qu'on leur donne un futur pour l'entreprise...Elle retrouvera, naturellement, la confiance d'autrui.

C'est çà la confiance. Une "contagion" de l'amour de soi vers l'amour qu'autrui nous porte.
















Bilan fiscale de la législature ... le train fou continue sa course !

Dans le cadre de son "plan de rigueur", notre Premier Ministre vient de déposer à l'Assemblée nationale son 4ème projet de loi de finances rectificative pour 2011 .... Un record, on n'avait jamais vu cela depuis 1958 (comme quoi, avec Sarkozy, tout devient vraiment possible !) ...

De nouvelles mesures fiscales seront proposées, à partir de mardi, à nos députés :
- augmentation des taux du prélèvement forfaitaire libératoire sur les revenus du capital ;
- exonération des plus-values de cession de droits de surélévation d’immeubles existants – au privé comme au professionnel (jusqu’au 31 décembre 2014, vendez votre terrasse en franchise de plus-value ! … l’acquéreur qui ne construit pas paiera une amende de 25% du montant du prix de cession) ;
- majoration exceptionnelle d’impôt sur les sociétés ;
- création d’un second taux réduit de TVA à 7% (continuons dans la simplicité !) ;
- suppression de la taxe de 2% sur les nuitées à l’hôtel (EXCELLENT !!!! mais pourquoi alors l’avoir créée il y a 3 mois de cela ?) ;
J’en passe et des meilleures ….

Le train fou des réformes fiscales tous azimuts continue sa course, et il devient de plus en plus urgent de siffler la fin de la récréation ! Dites NON à l’ensemble de ces mesures, et exigez une VRAIE REFORME FISCALE, REFLECHIE ET COHERENTE pour l’année prochaine … soyez tranquille, la terre ne s’arrêtera pas de tourner parce que ces « mesurettes » auront été rejetées. Retournez à l’expéditeur ce monstre qui ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau
Comme le dit avec juste raison dirait Seb, ci-dessus, nos gouvernants sont incapables de diagnostiquer une situation, en vue d'y répondre … et cet énième avatar budgétaire en est la preuve …

Ayez donc le courage politique de vous y opposer afin que l’on puisse vraiment réformer nos finances publiques (aux recettes, comme aux dépenses).

Je ne me prononce pas sur la « réforme des retraites », qui n’est pas de mon domaine d’action, mais la gabegie y est voisine ….

plan de sauvetage réussi

Merci pour le compliment ! Personnellement, je pense que nous pouvons très bien nous en sortir. Cela demande simplement un minimum de sang froid et de crédibilité. Deux choses qui manquent incontestablement à notre classe politique, tant nationale qu'européenne. C'est pourquoi les projets pseudos fédéralistes – en réalité centralisateurs à la française – ne suscitent guère, chez moi, l'enthousiasme.

En effet, comment croire que la zone euro (l'UE plus généralement) puisse être crédible...Alors que ses Institutions – en premier lieu la Commission Européenne – a trahi ses devoirs de gardienne des traités ? Si le viol des engagements de Maastricht (pour ex) est une initiative nationale...Il a bien fallu que la Commission se laisse corrompre pour ne pas réagir !

M. SARKOZY et Mme MERKEL mijotent une révision des traités...Alors qu'ils ont applaudi, l'un et l'autre, la violation des engagements européens consentis par leur pays respectif ! Comment espérer qu'à l'avenir, ils soient plus respectueux de documents qu'avec le soutien des instances européennes et la complicité des Parlements nationaux, ils peuvent tordre à loisirs ?

Dans ces conditions, comment voulez vous que les citoyens ou/et les marchés (investisseurs, personnes d'influence) puissent avoir confiance dans les acteurs politiques d'une zone euro discréditée par ses membres – en ce qu'ils ont manqué et continuent de manquer à leur parole et engagements – alors que rien n'est proposé pour contraindre (réellement) ces acteurs à respecter les promesses qu'ils font et les actes qu'ils signent (ou votent) ou/et ratifient ?

Ce n'est pas tant les dettes qui inquiètent...Que la récidive ! Le seul moyen de parer à la méfiance généralisée des acteurs financiers, économiques, sociétaires...C'est de rétablir la confiance des citoyens et des marchés à l'endroit de la classe politique nationale et européenne. Ce qui passe nécessairement par le changement des politiques en place ou/et par la manifestation de signes tangibles de rédemption sincère et durable.

D'ailleurs, si l'on pouvait jusqu'à présent, émettre quelques doutes, sur ce constat que c'est la crédibilité des politiques qui est le problème et non l'endettement...Les attaques sur la dette allemande démontrent (s'il en était besoin), par leur caractère illogique que ce n'est pas la (mauvaise/bonne) gestion qui est problématique (la vertueuse Allemagne se trouve dans le même panier que la dispendieuse France) mais bien les politiques ! Avez vous remarqué – moi oui ! – que plus les acteurs politiques Allemands cèdent à la tentation de violer plus hardiment les traités...Plus la côte de leur pays est menacée ?

Ceci étant clair et entendu...Voyons maintenant comment restaurer la confiance.

A défaut d'élections et de licenciements collectifs de l'équipe de bras cassés européens – M. BARROSO a fait couler son pays, l'actuel président de la BCE est l'ancien patron de la banque qui a aidé la Grèce (et consorts) à truquer ses statistiques, le PE ne sert à rien, M. SARKOZY est un pantin, Mme MERKEL n'a plus aucun cap – nous devons nous rabattre sur l'envoi de signes, en direction des citoyens (1) et des marchés (2).

Pour cela, nous avons une source d'inspiration inépuisable dans l'Histoire de notre pays. Le plus fort étant, sans conteste, la délivrance d'Orléans, même si la prise de la Bastille tient la corde !

Dans la situation présente, le signe à envoyer doit avoir pour but de lever l'hypothèque d'un écroulement désordonné du secteur bancaire, source de chaos pour la zone euro, mais pas que. Comme jadis, Orléans symbolisait le retour de la France en tant que Nation Souveraine et la prise de la Bastille la fin de l'Ancien Régime. Pour retrouver la concorde...Il nous faut donc user d'un signe apte à créer un élan d'enthousiasme et d'espoir dans 17 pays (au moins).

Après, on pourra s'occuper des comptes publics en tant que tels. Mais pour l'heure, ce signe est un préalable ! Comme Orléans le fut pour Reims ou la nuit du 4 août avant la DDHC ! Sans Orléans, pas de chevauchée miraculeuse vers la ville du sacre et (en conséquence) pas de restauration de l'unité du Royaume et son corollaire la caducité du traité de Troyes !

En 1789, les parlementaires ont arrêté la Grande Peur grâce à la Nuit du 4 août. Alors pourquoi ne pas suivre leur ex, en procédant de même ? Les parlementaires disposent d'un outil qui détient un grand pouvoir, même s'ils en usent à tort et à travers : la loi. Pourquoi ne pas présenter (et voter) une loi de gestion ordonnée des faillites bancaires (réponse aux marchés)...Sans implication du contribuable (réponse aux citoyens) ?

L'opération nécessite un week-end et à l'avantage de ne produire aucun risque politique, aucun transfert de souveraineté...Et de limiter, largement, la casse...Sur le plan financier et économique, sans parler du social...Et on peut même lui attribuer une valeur morale en ce qu'il redonne du sens à l'instrument législatif : la loi n'est elle pas censée protéger ceux qui la respectent et sanctionner ceux qui contreviennent à ses règles ?

Nous avons même quelqu'un pour réaliser l'opération. Il s'agit de l'ancien gouverneur de la banque centrale slovaque, qui connaît bien le principe...Puisqu'il l'a testé, grandeur nature, dans son pays, avec un succès certain. Et à sa suite, un grand nombre de pays dits « de l'Est ». S'il a pu le faire...Pourquoi pas nous ?

Alors, que doit on faire concrètement ? Et bien, au fond, c'est très simple : les banques qui, malgré cette conversion des dettes financières, présentent un bilan trop dégradé pour pouvoir continuer, se voient liquider par la banque centrale de chaque pays. (Ou la BCE) La banque déchue est fermée et les comptes des déposants sont transférés pour une période courte à la banque centrale qui honore les instruments de paiement simples (virements électroniques, chèques) et permet des retraits en liquide limités (1000 euros), le déposant ayant trois à six mois pour indiquer à l'autorité vers quelle nouvelle banque, cette fois assainie, transférer ses avoirs.

Quitte à devoir intervenir, l'État pourrait forcer, en cas de quasi-faillite constatée d'une grande banque, des accords dette contre capital, par exemple sur la base de la conversion automatique de 20% des dettes en capital au dernier cours coté. Les actionnaires, de toute façon lessivés par la perspective d'une faillite, se consoleraient en partageant une petite partie de la peine avec les créanciers.

Certes, une telle procédure ne serait pas sans poser quelques problèmes éthiques, car pas exactement respectueuse du droit de propriété. Mais lorsque l'alternative consiste à faire payer aux contribuables les fautes de gestion des mauvaises banques, la morale...!

Les avantages d'une telle restructuration ne s'arrêteraient pas à la solvabilité des banques : en prenant acte que l'État (ou la zone euro) n'interviendrait pas pour racheter des actifs toxiques, les banques gestionnaires de ces actifs, principalement des MBS, devraient tout mettre en œuvre pour en rendre moins opaques le contenu. Ainsi, elles pourraient trouver des acheteurs prêts à faire de bonnes affaires, notamment chez les Hedge Funds qui le peuvent encore. En effet, si l'État reste passif, une grande partie des prêts composant les MBS seront remboursés jusqu'à leur maturité, le taux de faillite personnelle des emprunteurs restant somme toute raisonnable, à quelques pour cent. En rachetant ces titres de dette pour 50 à 60% de leur nominal, voire moins, un bon négociateur peut s'assurer des rendements bruts supérieurs à 10% sur la durée du prêt.

On le voit, il existe des moyens de sauver les banques – et donc les États – qui ne creusent pas les déficits publics et n'imposent pas de contraintes indues à des contribuables qui n'en peuvent plus, tout en étant bénéfiques socialement !

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