C’est parti. J’ai annoncé ma candidature à l’élection municipale d’Agen, en Mars 2014, Mardi dernier. La campagne municipale va donc progressivement se mettre en place. Nous avons le privilège de vivre en démocratie, y compris à tous les niveaux de notre vie locale. A nous donc de vivre intensément ce moment de décision citoyenne…..
Justement, qu’attendent les citoyens de cette campagne municipale ? J’ai beaucoup réfléchi sur la nature même de l’élection municipale. Quel est son rôle ? Mettre en place le gouvernement de la ville pour 6 ans, certes….et cette dimension, celle de la composition de la liste de chacun des têtes de liste passionne à juste titre nos compatriotes. Ils ont raison…pour une raison de fond, le parcours personnel et politique de chacun des candidats parle plus justement d’eux que tous leurs discours. Mais la sélection d’un conseil municipal et de son « capitaine » épuisent-elles la raison d’être d’une élection municipale ? Je pense que non et que les temps anciens où on donnait aux élus les clés de la Ville en leur disant en substance : « Faites-en le meilleur usage possible ! Nous les récupérons dans 6 ans lors de la prochaine élection municipale. Si cela s’est bien passé, nous vous les rendrons. Sinon, nous les confierons à d’autres… » Ces temps anciens sont définitivement résolus…..
Notre époque, beaucoup plus interactive, peut-être aussi plus consumériste et moins citoyenne, exige que cette élection permette aussi de fixer une direction, un cap, des objectifs pour l’action du Conseil municipal pendant son mandat. Bref, les citoyens attendent – de plus en plus et c’est une bonne nouvelle – un programme ….Tiens, un programme… mais qu’entend-on vraiment par là , si on gratte le vernis des mots et des postures ?
Ne nous cachons pas derrière les mots : Il y a deux écoles sur le contenu du programme électoral.
La première école voit dans le programme un exercice de communication à usage strictement électoral. L’objectif est de gagner les élections et la fin justifiant les moyens, le programme sera pour l’essentiel un ensemble de messages ou « d’engagements » répondant aux aspirations immédiates des électeurs. Les sondages nous disent qu’en 2014, exaspérés par la politique fiscale nationale, nos concitoyens veulent des impôts locaux stables, de la sécurité et des actions pour l’emploi….et bien, le programme leur donnera, de manière agréable, tous ces ingrédients là avec…si possible le minimum de précisions. Un exemple ? Mon concurrent socialiste à Agen annonce un programme d’agglomération de gauche ? Il le fait très clairement à destination de l’électorat de gauche sans se soucier des difficultés majeures posées par ce concept (Comment fait-on avec des maires qui sont légitimes dans leur commune et qui sont de sensibilité différente ? Tous ceux qui ont réfléchi sérieusement au problème savent que l’essence même de l’intercommunalité exige une gestion consensuelle) …Pas grave….Car, pour les tenants de cette école de gouvernance, les choses sérieuses ne commencent qu’après l’élection. Là, seulement, pourront être faits les études et audits sérieux à la fois sur le bilan et sur les perspectives de la Ville. Là seulement, pourront être prises les décisions impopulaires inévitables que la gestion de la ville exige…..Bref, c’est la thèse des pragmatiques qui flirtent avec la ligne jaune du cynisme….
J’appartiens clairement à la deuxième école : celle qui élève le programme électoral à la dignité d’un véritable contrat passé entre le peuple souverain et les représentants qu’il se donne pour gouverner la ville pendant une période donné et cette décision change tout dans une campagne électoral….et après.
Pendant la campagne électoral d’abord, il faut se retrousser les manches et travailler.... ce que nous faisons à Agen avec nos huit groupes de travail et les soixante personnes qui travaillent à faire pour la mi- Janvier un projet de programme : Quelles contraintes extérieures ? Quelles sont les tendances lourdes qui s’imposeront à nous ? Quels engagements concrets et vérifiables sommes-nous prêts à prendre ? Nous porterons ensuite ce projet de programme devant les Agenais pendant 2 mois et demi de campagne lors de tous les évènements de cette campagne (porte-à-porte, réunions, réseaux sociaux et nous le ferons ainsi évoluer dans toute cette période de dialogue citoyen que doit redevenir la campagne. Enfin, nous nous engageons à faire approuver ce programme dès la première séance du conseil municipal nouvellement élu pour qu’il devienne très officiellement le programme de mandat de la Ville d’Agen.
Mais le travail ne s’arrête pas à la campagne électorale. Il ne fait que commencer. Et il faut après avoir la volonté farouche de respecter le contrat électoral et de tenir parole. Pour cela, il faut donner aux citoyens les moyens de vérifier par eux-mêmes si le contrat est tenu. D’où l’impérieuse nécessité de rendre compte régulièrement de la tenue de vos engagements. C’est crucial pour la crédibilité de l'action publique. Nous l’avons d’ailleurs fait régulièrement pour les 103 engagements que nous avions pris en 2008 en publiant chaque année un rapport d’avancement sur chaque engagement.
Deux critiques sont souvent faites à cette approche contractuelle. La première la considère comme impossible, car l’avenir serait trop imprévisible et incertain. C’est une objection forte à la quelle il faut répondre. Nécessité fait loi et à l’impossible, nul n’est tenu. Nos proverbes français disent bien que des évènements de force majeure peuvent, bien entendu, percuter un cap politique. Les citoyens le comprennent très bien. Encore faut-il, lorsque cela arrive, s’en expliquer avec eux…
Enfin, cette méthode tuerait la nécessaire concertation dans la conduite des projets. Non, cent fois non. Mais elle remet la concertation absolument indispensable pour faire de bons projets à sa place. Le peuple souverain tranche par son approbation du programme-contrat un certain nombre d’arbitrages politiques. Les parties prenantes d’un projet optimisent les projets dans le cadre fixé par le vote populaire.
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La politique traverse en France une crise terrible de crédibilité. Des élus, nombreux et de toutes sensibilités politiques, y ont contribué en dévalorisant la notion de programme et d’engagement et la fameuse phrase affirmant « que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » a fait un mal terrible à notre démocratie. Pour regagner cette crédibilité perdue, il n’y a pas d’autre chemin que celui, escarpé, difficile de réapprendre à tenir parole. Programme-contrat, engagements vérifiables, tenir parole, voilà à la fois la méthode démocratique et le chemin pour la reconquête de la crédibilité politique. A Agen-même 2014, notre équipe municipale, nous nous y engageons avec passion.
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
municipales
Le 26 novembre 2013
Une histoire vraie.
Je vais vous raconter une histoire de notre Garonne, du barrage de Beauregard.
Depuis 5 ans, j’entretiens la tombe d’un ami d’enfance au cimetière de Gaillard, « la maison repos » du lieutenant Jacques Ségarra, saint cyrien mort au combat à 24 ans pendant la guerre d’ Algérie en grande Kabylie dans le massif du Djurjura sur le plus haut sommet Lalagridja.
A l’âge de 13 ans nous étions sur le même banc à l’école Jasmin avec de bons instits à l’époque, Labourguigne, Couffignal, madame Joffre. Puis Jacques nous a quitté, étant pupille de la nation, il s’est engagé aux enfants de troupe donc perdu de vue. 11 années plus tard nous nous sommes retrouvés dans la galère en embuscade de nuit en Kabylie.
Chaque fois que l’on se voyait, il me disait vivement que l’on aille se baigner au barrage. Il est mort dans cette guerre fratricide inutile, en emportant la vision d’un beau barrage utile pour une immense faune aquatique variée. A l’époque l’entreprise de pêche de monsieur Marseille du passage pêchait l’alose en bateau, ils avaient même ramener dans les filets un esturgeon. Présentement à part ces oiseaux tueurs , destructeurs, les cormorans, plus personne ne s’intéresse au barrage, plus de pêcheurs, bientôt en été moins d’eau potable, c’est le nouveau social de la France; là aussi c’est comme le présent les pour, les contre, tout le monde se retrouvera puni.
Dans l’année 1994 tout aurait dû être réglé, les deux maires pour Boé monsieur Saint Martin, pour le Passage le Docteur Lapoujade avaient trouvé la meilleure sauvegarde du barrage, solution bénéfique aux deux communes. Dès 1983 ils avaient émis un très grand programme, une micro centrale, bassin unique en France pour l’époque; depuis d’autres ont réalisé; Une fois de plus la bêtise des humains, de la politique en a décidé autrement pour un résultat catastrophique.
Vous, sachez analyser, évitez d’attraper cette maladie grave l’amnésie; sachez reconnaître les grandes valeurs de ces quelques rares hommes qui s’emploient à faire évoluer votre ville afin de ne pas la laisser succomber dans une léthargie mortuaire.
Une chose compte, les résultats, les réalités; la ville d’ Agen s’est complètement métamorphosée et va continuer si vous faites à nouveau confiance au grand bâtisseur Dionis. Enclavée entre les deux grandes métropoles Agen se devait de savoir grandir.
Attention danger, ne vous laissez pas chloroformer par ces faux anesthésistes manipulateurs maléfiques aimant partager ce qui ne leur appartient pas.
C’est l’histoire, notre histoire d’hier et d’aujourd’hui qui nous parle.
Le Gascon
Enfant de Garonne.