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21/07/07 - Mémorial du bataillon Néracais et de la résistance française dans la vallée de la Gueyse

Publication : 22/07/2007  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour m’avoir invité à ce mémorial qui me permet, avec vous, de pouvoir rendre hommage à nos combattants et nos résistants de la seconde guerre mondiale.

Je veux tout d’abord remercier M. Charles pour les précieuses informations qu’il m’a transmises.

Je souhaite ensuite adresser un très prompt rétablissement à M. Bezançon, nous sommes de tout cœur avec lui.

Venons en aux faits…

Alors que tous les jours, durant la période 1940-42, le vent de l’histoire soufflait aux allemands d’excellentes nouvelles, qu’est-ce qui fait qu’un certain nombre de jeunes offrent leurs 20 ou 30 ans à leur pays pendant que d’autres restent au chaud chez eux en attendant que la guerre se termine ?

Pour moi, les héros, ce sont bien eux : les résistants. Aussi bien Jean Moulin, que le Maréchal Leclerc ou, naturellement, le Général de Gaulle. Mais ce sont également chaque homme et chaque femme qui, jour après jour, peine après peine, ont œuvré pour que la France retrouve son visage et ses enfants.

Et aujourd’hui, je veux aussi rendre hommage au bataillon des Néracais et au Corps Franc-Pommies, à ce peuple ancré sur nos terres qui a contribué à notre histoire.

Fondé par M. Pradeu, Paul Charles et dirigé par la suite par M. Lapeyrusse, ancien maire de Nérac. Ce bataillon, composé de 1100 personnes, était composé de plusieurs compagnies qui se sont illustrées lors de batailles telles qu’à Gueyse ou Damazan.

Le 6 Juin 1944, a eu lieu la tragédie de Nérac où sept Lot-et-Garonnais ont été tués. Chaque année a lieu un recueillement à Nérac en hommage aux fusillés.

Enfin, certains se sont engagés et ont rejoint l’armée de Lattre.

Je veux aussi rappeler le rôle et la détermination du Corps Franc-Pommies.
Fondé le 17 novembre 1942 au titre de l’Organisation de résistance de l'armée dans la région Sud-Ouest par le "Chef" André Pommiès et majoritairement constitué de volontaires originaires de notre région, dont quelques militaires d’active ou de réserve, mais aussi de quelques jeunes volontaires espagnols.
Le Corps Franc Pommiès disposait d'un bataillon sur Agen dirigé par Michel Ribourt.
Plusieurs étapes relatent le courage, la détermination et la bravoure de ces hommes :
Tout d’abord de 1942 à 1944, ils vivront dans la clandestinité et appartiendront au maquis.
Le 6 juin 1944, alors que le Commandement Français de Londres donne l'ordre de passer à l'insurrection générale; les quelques 3 000 combattants du C.F.P. lancent la guérilla contre l’armée allemande; l’insurrection générale est lancée sous l’autorité du Colonel RAVANEL.
Le 7 Juin deviendra ensuite tristement célèbre puisque c’est à cette date qu’a lieu la tragédie de Laclotte, à Castelculiers.
Un groupe de maquisards a pris possession des lieux qui, bien dissimulés au milieu des bois, offrent de multiples solutions de replis. Mais dénoncés à la Gestapo, ils vont ce jour-là subir l’impitoyable assaut des forces allemandes. Le combat est bref. Vers les onze heures, les maquisards décrochent grâce aux sacrifices de deux d’entre eux qui couvrent la retraite et abattent un officier SS. Le château de Laclotte et la ferme de la famille AFFLATET seront brûlés par les Allemands.
N'ayant rien trouvé, La colonne se dirige ensuite vers Saint-Pierre-de-Clairac et cerne le village. Parfaitement renseignés, une liste de noms en main, les SS rassemblent les résistants. Quelques minutes plus tard, onze corps jonchent la route et les champs alentours.
Le 10 février 1945, après le regroupement dans la région de Saulxures, le Corps Franc Pommiès devient le 49ème R.I pour franchir le Rhin le 3 avril et marcher sur Stuttgart.
Le 8 mai 1946 le régiment défilera avec les Alliés pour le premier anniversaire de la paix retrouvée.
C’est donc un long chemin, parsemé de pièges et de trahisons, qu’ont parcouru ces combattants pour la France.

Je voulais aussi relater cette chaîne humaine solidaire et fraternelle, composée d’anonymes, qui redonne à la France la lueur d’espoir dans un univers terrible. Il y a cette secrétaire de mairie qui fournit des papiers à des familles juives, et convainc les habitants du village de partager leurs tickets d'alimentation : le courage d'une seule personne a cristallisé la générosité de tous. Il y a ce couple d'hôteliers qui trouve sur le pas de sa porte un homme échappé d'une rafle, affamé et épuisé : ils l'hébergent pendant deux de ces années terribles. Il y a ce boulanger qui reconnaît un adolescent arrêté et avertit la direction de son école : prévenu, un officier de gendarmerie, membre de la Résistance, libère le jeune homme.
Nous devons tous, et je m’adresse aussi aux plus jeunes, mesurer la force de leur engagement et de leurs convictions qui les ont conduits à risquer leur vie, mesurer l'étendue des sacrifices qu'ils ont consentis pour notre propre liberté.

Souvenons-vous et transmettons ce souvenir pour que les générations futures n'oublient pas.

Je veux terminer ce discours en prononçant une citation tirée du discours d’André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon : « Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France... ».

Je vous remercie.

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