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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Pourquoi je n'ai pas digéré les voeux de F.Hollande

Publication : 05/01/2014  |  23:40  |  Auteur : Jean Dionis

Comme de très nombreux Français, j’ai écouté les vœux du chef de l’Etat. Je le fais tous les ans. Je connais les limites de l’exercice (durée courte : 10mn - phrases rituelles incontournables, etc…). Mais, je sais aussi que c’est, pour le chef de l’Etat, l’occasion de donner un cap, une direction à la communauté nationale pour l’année à venir.

Cette année, les vœux de F.Hollande étaient assez prévisibles et pour tout dire très « professionnels » sauf ….sur l’essentiel, c'est-à-dire la fixation des objectifs de notre pays, la France.

En fait, sur les 10 mn de vœux, je n’ai réagi qu’à deux reprises :

* La première, lorsque le Président de la République faisant allusion au secteur du numérique, que je connais bien, nous a passé la main dans le sens du poil en nous gratifiant d’un magnifique : « je pense au numérique, où nous sommes également les meilleurs » ???Incroyable ! Bien évidemment c’est faux. Quelque soit le critère employé, c’est faux. Les Américains sont largement devant nous en matière d’innovation technologique et commerciale (pensons juste quelques secondes à Apple, Google, Amazon, Microsoft, toutes sociétés américaines …). Les Coréens sont – très – largement devant nous en matière d’équipement (fibre optique, etc.…) ….Bref, ces vœux n’étaient pas dépourvus d’une certaine arrogance franchouillarde que je ne supporte plus, tellement elle nous fait mal dans la « vraie vie », celle de la concurrence mondiale.

Mais, ce n’était pas le plus grave. Le plus grave, et deuxième raison de mon « indigestion » des vœux présidentiels, c’est clairement la politique économique. Sur le papier, rien au début qui ne puisse choquer un centriste comme moi :

« Les impôts sont devenus lourds, trop lourds, à force de s'accumuler depuis de nombreuses années….. 2014, ce sera aussi l'année de décisions fortes. Trois sont essentielles à mes yeux.

D'abord, je veux réduire la dépense publique. Nous devons faire des économies partout où elles
sont possibles. Et j'ai la certitude que nous pouvons faire mieux en dépensant moins.

Cela vaut pour l'Etat, qui doit se concentrer sur ses missions essentielles, mais aussi pour les
collectivités locales, qui doivent voir leurs compétences clarifiées ; et pour la sécurité sociale, qui est
notre bien le plus précieux, qui doit en terminer avec les excès - nous les connaissons - et les abus.
Parce qu'ils mettent en cause l'idée même de solidarité. »

Puis, le Président sombre dans une franche démagogie lorsqu’il nous fait miroiter une baisse des impôts qui n’arrivera jamais :
« Nous devons dépenser moins pour réduire notre déficit mais aussi pour pouvoir, à terme, baisser les impôts. C'est là le sens de la réforme fiscale que nous avons engagée. J'assumerai, moi-même, la responsabilité et le suivi de ce programme d'économies durant tout le quinquennat »

Au final, ce discours est d’une confusion extrême et d’un cynisme redoutable.

Il est d’une confusion extrême parce que l’on ne sait plus quel est l’objectif de la baisse de la dépense publique proposée qui sera forcément douloureuse : Est-il la réduction du déficit ou est-il, à terme, la baisse des impôts ?

Les Français sont au fond d’eux-mêmes, très majoritairement, prêts à soutenir une politique économique au double objectif clair :
* améliorer la compétitivité des entreprises par la baisse des charges – et donc soyons clairs par la hausse de certains impôts ménages – pour faire reculer le chômage
* diminuer les déficits des comptes publics prioritairement par la baisse de la dépense publique et accessoirement par des hausses d’impôts pour avoir des services publics dignes de ce nom.

Au lieu de porter fortement ces deux objectifs, Le président entretient de manière démagogique l’objectif de la baisse des impôts par la perspective d’une réforme fiscale d’envergure. Je prends date et je parie devant les lecteurs de ce blog qu’il n’y aura ni baisse des impôts, ni grande réforme fiscale. Ce n’est certainement pas ce gouvernement faible au point de reculer sur l’écotaxe qui va conduire avec succès « la grande réforme fiscale » dont on nous bassine les oreilles.

Mais le discours présidentiel est aussi d’un cynisme rare : Au pouvoir depuis 18 mois, qu’ont fait les socialistes ? 50 milliards de prélèvements obligatoires (impôts) supplémentaires pour 5 ? 6 milliards? de réduction de dépenses publiques ….. Voilà la réalité de l’action gouvernementale socialiste.

Et ceci, alors que la situation de la France appelle exactement le contraire : d’abord, réduire significativement la dépense publique, ensuite accessoirement et avec mesure compléter par des hausses de prélèvements obligatoires raisonnables.

Arrogance cocardière sur le numérique, cynisme sur une impossible baisse des impôts dans un pays endetté et aux finances publiques déficitaires, confusion sur les raisons de l’indispensable baisse de la dépense publique……c’en était trop pour moi. Et malgré tout le professionnalisme de la machine à communiquer de l’Elysée, je fis une brutale indigestion au « Réveillon » Présidentiel…..et je ne fus pas le seul.

Les réactions

Voeux non sincère du président

comme toi Jean j'ai aussi eu une indigestion rien de concret dans son discours programme vide un président non confiant n'étant pas maitre de ses convictions mais je n'ai pas trouvé lesquelles il a perdu la confiance du peuple mais il persiste dans ses idées il n'entend pas le cri de désespoir des Français, pour ma part c'est le pire des présidents que l'on est connu malheureusement il va falloir le supporter encore jusqu'en 2017 c'est là le pire une vraie galère.

Bonne année Jean

Même à Bordeaux j'aime à lire tes billets qui remettent les mots en place ...
en fait dans un jeu des devinettes, tu apportes la solution... d'ailleurs le message du président, c'est plutôt le jeu des 7 différences ...

les réductions des dépenses de l'état

Bonjour Jean,
Tu oublies que la réduction des dépenses de l'Etat est un concept honni par les crypto-socialistes. Quand dans les gouvernements précédents ce sujet était abordé, c'était un concert d'orfraies apeurés . Quand tu parles de réduction des dépenses publics -6 milliards- il y a de quoi sourire car le gouvernement a si peu fait que cela n'en vaut pas la peine d'en parler, car si baisse d'un coté il y a hausse de l'autre. Au point de choquer les enseignants, je ne citerai que l'Education Nationale- où le nombre des non-enseignants est au moins égal au nombre des enseignants ! Peut-on imaginer une entreprise où le nombre des administratifs est supérieur aux vendeurs et aux ouvriers de production? Donnons la responsabilité aux établissements dans un cadre général et nous aurons enfin des gens responsables de l'éducation de nos enfants et une baisse des couts significative si on réduit les rectorats, les académies et le Ministère. mais ceci c'est attaquer son électorat.

Fiscalité

Les grandes entreprises informatiques américaines que tu cites (GAFA : Google, Amazone, Facebook, Apple pour les ínítíés) ne payent presque pas d'impôts en France : Apple 2% alors que les TPE et les PME en payent 30%. Plus globalement, les grandes entreprises payent 6 à 7 % d'impôts, grâce aux techniques "d'optimisation fiscale" alors qu'en moyenne les entreprises en payent 20%...
Conclusion : si les grandes entreprises avaient payé comme les petites et moyennes, les gouvernements, depuis 30 ans, auraient pu réduire les impôts des ménages, qui diminuent leur pouvoir d'achat et conduisent à la récession, ainsi que ceux des TPE et PME qui les empêchent d'investir et d'embaucher.
Guy Morilhat Collectif Roosevelt du Lot et Garonne

Soutiens a claude Semin

Bravo s' est clair et précis ,pas besoin de faire les grandes écoles, mais comment vous, les politiques non pas encore compris, alors qu'un grand nombre de jeunes ne savent pas lire a douze ans, bientôt le peuple vous le fera comprendre. Bonne Année Jean.A plus tard

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