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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Les projets TGV au pain sec budgétaire ?

Publication : 16/07/2012  |  00:54  |  Auteur : Jean Dionis

La semaine dernière fut riche en annonces concernant le déploiement du réseau TGV sur le territoire national. Ce fut d’abord la Cour des comptes et son Président Didier Migaud qui sonnèrent la charge dans leur rapport annuel p154. Il est bon de l’écouter :
« Le volet « transports » du Grenelle de l’environnement, repris dans l’avant projet de schéma national des infrastructures de transport, aurait un coût total estimé à 260 Md€ dont 166 Md€ de développement. Sur cette enveloppe, près de 86 Md€, soit 33 %, seraient à la charge de l’Etat et 97 Md€, soit 38 %, à celle des collectivités territoriales, le reste étant pris en charge par les entreprises publiques ou les partenaires privés.
En matière ferroviaire, le programme privilégie l’extension du réseau à grande vitesse avec 14 nouvelles lignes (2 000 km) à construire d’ici 2020 et 2 500 km mis à l’étude. Les opérations déjà lancées ne concernent que trois des 14 lignes prévues. D’autres projets très coûteux sont en passe d’être engagés comme les liaisons Lyon Turin (dont le coût global pour la seule partie française est supérieur à 11 Md€) ou, en matière fluviale, le canal Seine-Nord (4,2 Md€) »

Aussitôt notre nouveau Ministre du budget prit le relais de la Cour des comptes et déclara dans un entretien au JDD : «"Il faudra, je crois que la Cour des comptes a raison, élaguer dans les projets qui ont été proposés (...) Le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de renoncer à certaines des options qui ont été privilégiées", a-t-il estimé, alors que le projet du gouvernement sortant portait sur 14 nouvelles lignes de TGV d'ici à 2020. "On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l'entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup »

Et pour conclure ce bouquet d’annonces, le Ministre des transports, Frédéric Cuvillier, vient de franchir un premier pas en affirmant sa volonté de "mettre de l'ordre dans le Snit (Schéma National Infrastructures terrestres)". Ce sera la tâche d'une commission prochainement désignée et chargée de "hiérarchiser les projets, de définir un mode d'emploi ainsi que sa faisabilité financière", selon le ministre.

Que faut-il conclure de toute cette agitation ? Que le gouvernement va enfin mettre en cohérence les objectifs du Grenelle de l’Environnement et ses capacités financières, ….et entre nous, c’est une bonne chose qui aurait du être faite depuis longtemps. NKM l’avait annoncé aux dernières assisses du ferroviaire. Ce gouvernement reprend cette exigence, fort bien……

Peut-on en dire beaucoup plus avant que la dite commission rende les résultats de son travail ?oui, il est par exemple acquis que les projets lancés iront à leur terme. Donc à priori, rien de changer pour Bordeaux-Paris en 2 h05 pour 2016.

Pour le reste, il va falloir partir des capacités financières des uns et des autres pour déterminer les projets les plus rentables que nous sommes capables de financer.

Comme la plupart des élus locaux Aquitains et Midi-Pyrénéens, nous attendrons ….et nous allons bientôt savoir.

Savoir enfin si oui ou non le nouveau gouvernement, actionnaire unique de RFF, et le parti socialiste soutiennent le projet de LGV Bordeaux-Toulouse. Le temps de l’ambiguïté socialiste sur ce projet majeur est donc compté.

Je note d’ailleurs que lorsque Martin Malvy, Président de la région Midi-Pyrénées et Pierre Cohen, Député-Maire de Toulouse, de manière prévisible, ont affirmé : « que la 4ième ville de France, Toulouse, ne pouvait pas rester en dehors du réseau européen de la LGV », le même Jérôme Cahuzac s’est fendu d’un coup de fil rassurant, jeudi 12 juillet dans la soirée, à ses deux collègues socialistes, selon un communiqué de la Région Midi-Pyrénées, lors duquel le ministre du budget aurait confirmé au président de Midi-Pyrénées que la liaison Bordeaux-Toulouse à grande vitesse n'était «pas remise en cause» .

En attendant donc la fumée blanche ou grise du gouvernement Socialiste quant à la LGV Bordeaux-Toulouse, si nous en profitions pour refonder nos convictions sur ce dossier majeur qui va peser sur la vie politique locale et nationale pour plusieurs décennies ?…..

1 - Pour moi, qui ai voté le Grenelle de l’Environnement et qui suis donc favorable à la LGV Bordeaux-Toulouse, le rétablissement des finances publiques nationales est une priorité absolue, bien supérieure à la mise en œuvre du Grenelle. Je soutiens donc la démarche de hiérarchisation des projets TGV et la mise en cohérence du calendrier de déploiement en fonction des ressources financières que nous pourrons mobiliser. Et pour être encore plus clair, si le redressement des finances publiques passe par le report de certains projets LGV – y compris Bordeaux-Toulouse- j’accepterai ce report.

2- J’ai toujours dit que le plan de financement de la LGV Bordeaux-Toulouse - par la contribution exclusive de l’Etat et des collectivités locales - n’était pas le bon et qu’il n’irait pas à son terme. Il faut donc officiellement le modifier et faire une part plus grande aux partenariats public privés et aux délégations de service public pour que la part du contribuable national et local diminue et que celle du futur usager augmente. Sur la LGV, Bordeaux-Toulouse, c’est possible compte-tenu du trafic potentiel, principalement toulousain. Je soutiendrai activement la mise au point de ce nouveau plan de financement

3- Si la décision de faire Bordeaux-Toulouse était reportée ou annulée, alors, en cohérence, avec le principe juridique de spécialisation territoriale, qui fait que l’agglomération d’Agen ne peut participer qu’à des projets concernant son territoire, je saisirai le conseil communautaire pour annuler notre participation à Tours-Bordeaux.

4 – Je comprends viscéralement le drame vécu par celles et ceux dont les propriétés sont traversées par la LGV. Je comprends donc leur attachement, avec d’autres, à l’alternative que représente l’utilisation de la ligne existante. Mais, sur ce point capital, connaissant bien ma géographie locale, je n’ai pas été convaincu par cette option qui se heurte à des difficultés majeures à Moissac, Port-Sainte-Marie, Tonneins, etc.. Je continue, donc, à me tenir à distance de ce combat.

5- En attendant……il faut bien vivre, modifier nos documents d’urbanisme, se préparer au tracé, empêcher les constructions nouvelles sur celui-ci, répondre aux inquiétudes et à l’angoisse des riverains et des citoyens etc.….. Il ya donc urgence à ce que le nouveau gouvernement socialiste décide. C’est à lui de le faire et à lui seul, après instruction par la commission ad hoc et débat au Parlement.

Nous attendons donc sereinement, mais les yeux ouverts.

@+

Les réactions

voies ferrées secondaires

Bonjour,

Je viens vers vous pour poser une question au gestionnaire que vous êtes :

- est-il envisageable de geler le démontage des voies uniques secondaire en partant du postulat qu'un jour elle serviront pour le Tramway des campagnes ? compte tenu de l'évolution des énergies propres et surtout du prix de circulation d'une voiture privée.

Merci de votre éclairage !

Dix ans pour observer

Sujet de débat passionné, la LGV a éclipsé un impératif immédiat : l entretien des voies par RFF, et la nécessité de la régularité des trains et de leurs horaires, ce serait le premier gain de temps. La LGV a été une source de stress profond des habitants riverains et des agriculteurs, difficile de se projeter à 10 ans en gelant les projets. Il est urgent d apaiser les esprits !

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