Comme vous, j’ai été percuté par l’évènement de ce début d’été qu’ont été les méga incendies de forêt auxquels nous avons assisté en Gironde, à la Teste-de-Buch et à Landiras. Voir ces feux progresser inexorablement malgré la bravoure de nos pompiers, dont nous pouvons être légitimement fiers, malgré l’importance des moyens déployés fut, pour moi, une véritable « gifle ». Une « gifle », qui force à la prise de conscience…
On en était donc là !
A reculer, jour après jour. A reculer devant le feu, malgré les canadairs, les techniques de contrefeux, les milliers de pompiers mobilisés avec leur matériel. « Comment était-ce possible ? » la question tournait et tourne encore dans ma tête, après la « gifle » des faits. Je sais, comme vous, j’ai écouté, radios, chaînes d’information en continu et vu moult vidéos sur les réseaux sociaux. Les causes de ces « mégafeux » sont forcément multifactorielles : météo défavorable (les tristement célèbres vents tournants), entretien de la forêt laissant à désirer (au moins à la Teste), flotte de canadairs insuffisante pour cause de maintenance, etc. Et au final, citée au milieu de toutes les autres causes, la canicule avec tout ce qu’elle entrainait de sécheresse extrême de la végétation. Et la radio de conclure rapidement que tout cela devait être vu dans le cadre d’une image plus globale : celle du réchauffement climatique. Et il est en effet parfaitement clair que plusieurs jours autour de 40°C rend particulièrement inflammable la nature environnante.
Je me suis donc promis de mettre un peu d’ordre dans mes connaissances on ne peut plus sommaires sur ce sujet. Cela tombe bien, le GIEC, le bras armé de l’ONU en matière de climatologie, a parfaitement conscience que ses rapports de plusieurs milliers de page sont illisibles pour le commun des mortels et donc a publié une synthèse du résumé de ces rapports à destination des décideurs locaux.
Je viens de le lire et je vous en recommande chaudement la lecture au lien suivant (cliquez ici). Une vingtaine de pages qui se lisent en une heure et vous donne de solides bases sur un sujet, complexe, où règne encore et toujours une certaine confusion.
Personnellement, j’en retiens quatre idées fortes
1) Le réchauffement climatique est un fait indiscutable. Il va s’amplifier :
Le réchauffement déjà constaté (la période 2011- 2020) est de +1,09°C par rapport à la période 1850-1900. Ce réchauffement est plus important sur les continents (+1,59°C) qu’au-dessus des océans (+0,88°C).
Quel que soit le scénario d’émissions futures, la température de la planète continuera d’augmenter au moins jusqu’en 2050.
Dans un scénario de hausse intermédiaire d’émissions (pic vers 2030), il est extrêmement probable que le seuil de +2°C de réchauffement soit dépassé au cours du XXIème siècle et il est probable que le seuil de +1,5°C soit dépassé entre 2021 et 2040.
2) Ce réchauffement climatique est du aux activités humaines :
Aujourd'hui, c’est un fait établi et sans équivoque que le réchauffement de l’atmosphère, des océans et des terres est dû aux activités humaines.
Le réchauffement directement attribuable aux activités humaines (sur la période 2010-2019) est de +1,07°C, soit la quasi-totalité du réchauffement observé.
Le rythme de réchauffement de la température à la surface de la Terre est sans précédent depuis au moins 2 000 ans.
3) Le réchauffement climatique conduit aux canicules et aux sécheresses. Nous voilà prévenus.
Chaque +0,5°C de réchauffement supplémentaire conduirait à une augmentation de l’intensité et de la fréquence des épisodes de chaleur extrême (vagues de chaleur, fortes précipitations, sécheresses…).
4) La mère des batailles, c’est la diminution des gaz à effets de serre et la « décarbonation » de notre société
Si un niveau négatif net d’émissions mondiales de CO2 (c’est-à-dire, davantage de CO2 absorbé par les puits que de CO2 émis) était atteint et maintenu, la hausse de la température à la surface de la Terre induite par ces mêmes émissions GES serait progressivement inversée mais d’autres conséquences poursuivraient leur tendance actuelle pendant des décennies, voire des millénaires (par exemple, l’élévation du niveau moyen mondial de la mer)
Voilà, c’est plus clair !
Pour les méga feux comme pour les autres conséquences du réchauffement climatique, il va falloir en même temps, s’adapter et lutter contre.
S’adapter, c’est tout ce qui a été mis sur la table, dans le débat public devant une opinion publique traumatisée : meilleure gestion préventive de la forêt (largeur des coupe-feux), capacité de réaction augmentée (quid de la disponibilité des canadairs, etc.). Aux experts et au gouvernement de répondre sur le fond, et non pas seulement à l’émotion légitime.
Lutter contre, c’est sortir de notre société émettrice de gaz à effets de serre, sortir de notre société carbonée et de tous ses hydrocarbures (charbon, gaz, pétrole). Il va falloir maintenant mettre de l’ordre dans nos priorités politiques à partir de cette priorité des priorités qu’est la transition énergétique vers des énergies qui ne produisent pas de gaz à effet de serre…
Et les citoyens là-dedans ? concernant les risques incendies, il apparait impératif que les citoyens restent à l’écoute des informations provenant des autorités locales (alertes canicules, orages, etc.), de prendre connaissance des documents d'information communaux sur les risques majeurs (DICRIM) qui permettent d’anticiper et d'adapter nos usages à notre environnement. Mais c’est aussi de simples gestes comme ne pas jeter ses mégots de cigarettes, allumer des barbecues ou feux de camp à proximité de végétation ; c’est débroussailler autour de chez soi si vous vivez à proximité d’une forêt, etc. Soyons des citoyens avertis et soucieux des conséquences de notre activité sur notre environnement.
Oui, c’est plus clair. Il y des moments dans la vie où une « gifle », ça réveille !
@+,
Jean Dionis
Maire d’Agen
En 1949 le plus grand incendie des landes, le giec n'existait pas , les Canadairs non plus!!!!Qui entretien la forêt des Landes ??? Un pin c 20 % d'essence de térébenthine !!!!
Voir le sud ouest du 24 juillet page 5 !!!!
Cher Jean,
C'est la prise de conscience de certains mouvements politiques qui s'octroie idéologiquement à faire le ménage.
Je pense en particulier aux écologistes et notamment aux conseil régional nouvelle Aquitaine où m.rousset à laisser les écolos à laisser les forêts landaise se développer naturellement sans entretien on ou cela nous mènent, une irresponsabilité politiques qu'ils doivent assumer..alors que s'est forêts sont des exploitations forestières.
Oui pour beaucoup de prévention face réchauffement climatique, oui pour replanter des essences différentes dans nos forêts, oui pour que les élus locaux soient les mettre d'œuvre de cette transition écologique avec les forces de nos territoires.
Cordialement et encore bravo pour le projet du pont de camelat.
José sequeira