Noël, chez nous, a toujours été le moment de cadeaux (livres) « idéologiques » et mon fils Paul était, cette année, dans cette tradition familiale en m’offrant le Monde sans fin de J-M. JANCOVICI et C. BLAIN tout en me disant : « Promets-moi de le lire… et d’en faire une des chroniques de ton blog ».
Ce soir, donc, parole tenue. A vrai dire, je n’ai pas eu à me faire violence. Je connaissais JANCOVICI, comme un des experts du réchauffement climatique, et le thème me passionne.
Me voilà donc avec le livre dans les mains, hors normes. Il a la taille d’un album de bande dessinée et oh surprise, c’est une bande dessinée qui met en scène le dialogue entre le co-auteur BLAIN, un nom dans l’univers de la BD, dans le rôle du citoyen angoissé par la fin du monde climatique et l’autre co-auteur, JANCOVICI, dans le rôle du grand vulgarisateur de ce problème éminemment complexe. Dialogue vif, drôle dans lequel le lecteur n’a aucun mal à s’identifier au citoyen angoissé. L’œuvre est pourtant bourré de chiffres, d’ordres de grandeur mais ne démissionne pas devant sa fonction pédagogique. Bref, le média surprend, intéresse et nous embarque.
Et sur le fond ?
Le Monde sans fin, c’est d’abord du JANCOVICI pur sucre, c'est-à-dire une vision originale de la formidable croissance que connait notre humanité depuis deux siècles, de la catastrophe écologique qu’elle induit, du chemin qu’il faudrait prendre pour y répondre et enfin, des difficultés rencontrées, sur un plan personnel, plus neurochimique, pour changer nos comportements en profondeur.
La fabuleuse croissance des deux cent dernières années doit d’abord être comprise comme l’histoire d’un accès à l’énergie toujours plus facile, toujours plus efficace. Pas de Trente-Glorieuses (1945- 1975) sans un accès toujours plus massif à un pétrole, facile d’accès et donc très bon marché. JANCOVICI nous rappelle froidement que toutes les révolutions, y compris les plus positives – celles du recul de la faim dans le monde, de l’allongement de l’espérance de vie – ont toutes été rendues possibles par un accès toujours plus massif aux énergies fossiles carbonées.
Et la catastrophe écologique arrive non pas là où on l’attendait, à savoir avec l’épuisement des ressources en énergies fossiles carbonées, mais avec la problématique du réchauffement climatique.
Jancovici met de l’ordre dans tout le brouhaha entendu sur ce sujet. Le réchauffement climatique, c’est d’abord l’effet de serre, qui vient lui-même directement des gaz à effet de serre, émis lors de la consommation des énergies carbonées fossiles (pétrole, gaz, etc).
Pas de lutte contre le réchauffement climatique efficace, si elle n’a pas comme objectif prioritaire, la diminution drastique des gaz à effet de serre. Et ce n’est pas le moindre mérite du Monde sans fin que d’ordonner les priorités écologiques. Priorité n° 1 : décarboner notre économie.
Alors que faire ?
JANCOVICI se sait attendu sur la question du chemin pour diminuer les gaz à effet de serre. Il ne s’échappe pas et met sur la table une solution qui rassemble sobriété énergétique et nouveau mix énergétique nucléaire-énergies renouvelables.
Sobriété, d’abord. JANCOVICI s’inscrit dans le discours affirmant que « la meilleure économie d’énergie, c’est d’abord celle que l’on ne consomme pas » et de dérouler toutes les politiques publiques envisageables en la matière, en commençant par l’isolation à grande échelle de nos logements et de nos locaux professionnels.
Le mix énergétique, ensuite. Là, JANCOVICI se fait courageux en prenant clairement partie pour le nucléaire et en prenant « bille en tête » tout le discours anti-nucléaire : sécurité, déchets, Tchernobyl, Fukushima. Pour lui, le nucléaire n’est pas sans poser de problèmes : déchets, métaux rares (uranium, etc.…), mais il n’en est pas moins carrément indispensable à moyen terme si l’on veut être sérieux en sortant des énergies carbonées par une électrification massive de nos sociétés (transports, logements, etc).
Jusque là dans la démonstration, je suis, mieux, j’adhère.
Reste la dernière question : Comment changer, maintenant que le chemin est identifié ?
Le livre se termine sur une lecture de nos comportements très formatés par les compartiments de notre cerveau. JANCOVICI fait ici appel à un troisième compère, Sébastien BOHER , spécialiste en neurosciences, qui nous initie rapidement (trop ?) à une géographie de notre cerveau (le cortex cingulaire, le striatum, etc.) et aux rôles joués par ces compartiments pour chacun de nos comportements et cela pour expliquer nos biais cognitifs, nos rigidités au changement surtout quand il s’agit de moins accumuler, de vivre plus sobrement. Disons-le franchement, c’est la partie la moins convaincante, voir la plus foireuse, de l’album.
Reste que, quand j’ai fermé l’album, j’étais renforcé dans ma conviction que le chemin proposé par JANCOVICI, sobriété et nucléaire/énergies renouvelables, était le bon et j’avais envie de m’y engager.
Mieux, je me suis mis en route…
@+
Jean Dionis
Maire d’Agen
Tu dis être en route??le voltaïque tu connais ??Les hangars dans notre belle campagne 47 en regorgent !!! Et le nouveau stade Armandie lui ne verra pas ses toitures produire de l'électricité ???Et pourquoi donc ???
Bonjour,
Je m'intéresse ègalement à ces sujets d'environnement et d'énergies notemment ceux diffusés et pris au sérieux par les écolos bobos connus dans la capitale pour être des "pastèques"' rouges à l'intérieur et vertes à l'extérieur, qui par leurs élucubrations nous entrainent vers des choix qui défient les lois de la thermodynamique et des technologies. Sans doute pour des raisons électoralistes ils ont réussi à faire passer des choix énergétiques idéalisés mais techniquement et scientifiquement dénués de bon sens et surtout ruineux.
Pour l'hydrogène par exemple je vous recommande une étude De Samuel FURFARI ingénieur chimiste et docteur en sciences appliquées avec une longue expérience dans le domaine des énergies. Dans son dernier ouvrage "L'UTOPIE HYDROGENE" il démontre magistralement que l'hydrogène utilisé pour la propulsion des véhicules est une pure et très coûteuse chimère en prime très dangereuse!
En 2018 j'ai moi-même réalisé une étude sur l'ensemble des énergies disponibles pour les véhicules à l'intention du magazine de mon école de motoriste. Pour l'hyrogène j'étais arrivé aux même conclusions par ailleurs de plus en plus reconnues par les milieux avisés. Je le tiens à votre disposition, il fait 4 pages faciles à lire. Je reste à votre disposition. Michel SANTIN