Depuis de longs mois, ma femme et moi avions rêvé d’aller découvrir le Nord de l’Inde, profitant de la présence là-bas de la fille d’amis très proches ; et puis, patatras, le COVID met par terre tout ce beau projet, l’Inde imposant une quarantaine à tous les étrangers arrivant sur son territoire, vacciné ou pas, positif ou pas. Juste impossible de passer une semaine de quarantaine dans un voyage d’une durée totale de quinze jours. C’est une déception, déception profonde. Alors, quel plan B pour sauver nos vacances ?
C’est dans ce contexte compliqué que ma femme suggéra pour la première fois : « Et Naples ? ». « Naples, répondis-je, c’est une bonne idée ».
Naples, c’est d’abord cela, pour nous tous, une signature confuse, mais une signature quand même où se mêlent la Baie, le Vésuve, Capri, Pompéi, les Pizzas, Maradona, la Camorra ... Rien de solide, rien de quantifié, mais des images fortes qui se superposent et dont la somme fait de Naples une destination envisageable, qui émoustille.
Finalement, c’est décidé, nous partons à Naples. Ah, le bonheur de repartir en voyage, le premier vrai voyage depuis l’épidémie !
Première leçon : le numérique partout, pour le comparateur de vol aérien (à la fin, c’est toujours Ryan air qui gagne…), avec booking.com pour l’hôtel, avec Google Maps pour le chemin, les restaurants dans le centre historique de Naples, avec les QR codes et Safari pour les audioguides du musée et pour le Pass vaccinal, le paiement en ligne partout, y compris pour le Ferry pour les îles de la Baie. Jamais voyager n’a été aussi facile pour celles et ceux qui ont pris le virage numérique, jamais voyager n’a été aussi pénible pour celles et ceux qui sont en froid avec le numérique.
Premier jour, premier soir : Centre historique de Naples, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des rues très étroites, sales, des chaussées en pierre volcanique, des façades d’immeubles peu soignées, taguées, mais des cours intérieures magnifiques, le bruit des voitures et des vespas, aucun vélo ou si peu. Des jeunes partout, partout, car Naples est une « immense » université.
Nous décidons de commencer par le commencement : le Musée Archéologique de Naples et le contraste continue. J’allais dire que le Musée d’Agen était mieux organisé mais, notre Vénus du Mas d’Agenais ne pèse pas lourd par rapport aux trésors gréco-romains de ce musée qui vous rappellent gentiment : « Naples, 26 siècles d’une Histoire belle et tragique »
Deuxième jour : Pompéi, parce qu’il faut bien commencer par le début. Pas possible de nous y rendre jusqu’au bout en train (à 25 km de Naples). La voie est coupée, nous ne saurons jamais pourquoi et nous faisons l’expérience du bus à l’italienne. Nous arrivons enfin sur le site de la ville de plusieurs milliers d’habitants enfouie sous les cendres du Vésuve le 24 Août 79. Difficile de ne pas être impressionné tellement les ruines de la ville sont suggestives non seulement de son urbanisme, mais de la vie quotidienne urbaine dans ce premier siècle romain. C’est la première fois que je plonge dans une ville romaine et pas uniquement, dans un de ses bâtiments publics.
Retour en soirée à Naples, juste le temps de faire honneur à la fameuse gastronomie napolitaine à la Mecque de la Pizza, chez Gino e Toto Sorbillo. C’est quand même autre chose que nos étouffe-chrétiens standard.
Troisième jour : L’histoire continue à Naples après les Romains, avec les Normands, les Angevins, les Espagnols (plus de 200 ans), les Autrichiens, l’unité Italienne, Royauté, les fascistes et la République. Et même une parenthèse française avec Murat et Caroline Bonaparte (1808-1815). Quelle histoire ! Quelle histoire Européenne ! Naples, en passant de châteaux en Palazzou, on ressent physiquement cette matrice européenne commune. Et puis, on a envie d’aimer Naples où la musique et le chant sont partout et particulièrement au Théâtre Royal, merveille acoustique et architecturale avec ses 180 loges, sa capacité de 3000 personnes. Son acoustique est divine. Notre guide nous a dit que Giuseppe Verdi avait été rappelé 37 fois lors de la première présentation d’Aïda ! Vous avez dit passion...
Quatrième jour : si à Naples tout commence par l’Histoire, Grande, Tragique, tout finit par la nature et la géographie somptueuses avec cette double baie surplombée par le Vésuve, ce port immense, ses îles. Naples, c’est la deuxième métropole Méditerranéenne juste derrière Barcelone ; Naples, c’est quatre fois Marseille ! Nous avons donc voulu nous saouler de bleu, tout en évitant la trop mondaine Capri. Nous avons donc opté pour la vraie, l’authentique île de Procida atteinte après 1 heure de ferry au milieu de cette baie que nous avons tous déjà inconsciemment dans le cœur. Nous optons pour le vélo électrique pour faire le tour de l’île. Bon choix, nous n’avions qu’à nous consacrer au plaisir d’enchaîner belvédères, vergers de citronniers et d’orangers et ports de plaisance et de pèche.
Tableau trop flatteur ? Je vous ai parlé saleté, bruit, tags... et je n’ai pas eu de rendez-vous avec la Camorra.
Mais, nous n’étions pas chez nous tout en sachant que nous n’étions pas bien loin. Que voulez-vous, c’est comme çà, les Italiens sont nos cousins germains et les napolitains, des cousins germains o combien aimables, du genre à vous rendre pro-européens un bataillon triste de souverainistes.
Un conseil final : Allez-y !!!
@+
Jean Dionis
Maire d’Agen
J espère que la dolce vitæ vous aura donné l envie d installer à Agen une magnifique réminiscence de la statue de la République perdue pendant la guerre au centre de la nouvelle place du Pin...à presto
reposez vous bien
repos bien mérité
Cordialement
ean Claude BUIS
Beau voyage, à travers l'histoire de cette ville Naples,