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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

LGV et gare d’Agen : penser à long terme

Publication : 07/02/2022  |  20:51  |  Auteur : Webmaster

Le président du Conseil régional, Alain Rousset, a annoncé son intention de faire approuver, ce lundi 7 février,  par le Conseil Régional  - qui va le faire, Alain Rousset y dispose d’une majorité docile- une avance complémentaire de 225 M€ pour compenser l’absence de participations de collectivités récalcitrantes – dont le Conseil Départemental de Lot-et-Garonne.

C’est une décision importante qu’il importe de comprendre correctement en évitant de se laisser emporter par des commentaires aussi vains qu’erronés….. (Qui a gagné ? qui a perdu ?, etc….)

En prenant cette décision de rallonge de la participation régionale, le Conseil régional permet le bouclage du financement du projet GPSO tel qu’il avait été fixé par l’Etat. L’ensemble des collectivités locales de la Région Nouvelle-Aquitaine y était attendu à hauteur de 1,732 Mds€.  Avec une participation régionale passant de 710 millions € à 935,9 millions €, c’est maintenant chose faite.

Les collectivités de la Nouvelle Occitanie ayant toutes accepté de prendre leur part au projet  pour un montant de 2,188 Mds € , la Nouvelle-Aquitaine l’ayant fait, elle aussi, avec la rallonge budgétaire du Conseil Régional, le projet va continuer à vivre sa vie et à tenir les échéances calendaires auxquelles il était soumis.

Pour mémoire, et pour bien comprendre ce qui se trame et ce qui se passe, le Gouvernement est autorisé, en application de l’article 4 de la loi du 24 décembre 2019, à créer par ordonnance dans un délai de deux ans, à compter de la promulgation de la loi (délai allongé jusqu’au 24 avril 2022 suite à la crise sanitaire liée à la Covid-19), un EPL ayant pour mission le financement, sur un périmètre géographique déterminé, d'un ensemble cohérent d'infrastructures de transport terrestre, dont la réalisation représente un coût prévisionnel excédant un milliard d'euros hors taxes.

Le GPSO entre clairement dans la catégorie des infrastructures de transport satisfaisant ces critères.

La loi impose par ailleurs qu’un plan de financement ait été conclu pour autoriser la promulgation de cette ordonnance.

Le délai strict de 2 ans plus 4 mois est imposé par la loi, et son éventuelle prorogation serait illégale.

Dans ce contexte, le Conseil d’Etat, consulté obligatoirement par le gouvernement avant de légiférer par ordonnance, exige la fourniture d’un plan de financement complet et surtout signé avant le 15 février 2022. Ceci – l’échéance du 15 février 2022 - explique cela, la rallonge faramineuse du Conseil régional.

Donc, le projet LGV-GPSO continue donc sa vie et c’est très bien ainsi…..

A ce stade de la réflexion, il est impératif de réfléchir à long terme si on veut prendre les décisions pertinentes sur un projet qui existe en tant que tel depuis 1992 et qui  verra la mise en exploitation de la ligne Bordeaux-Toulouse en 2032….

Le bouclage prévisionnel du plan de financement tel qu’il est aujourd’hui sert à passer l’obstacle de la création de l’établissement public de financement. C’est bien, mais ce n’est rien de plus que cela. Et à ce stade du projet, nous devons surtout dire merci à Jean CASTEX, au moment où se profile la fin de son mandat (ô combien réussi de Premier Ministre). Non seulement, il aura ressuscité ce projet enterré. Mais, il part en l’ayant mis sur de bons rails.

Mais, des plans de financement, il  y en aura bien d’autres dans la période allant d’aujourd’hui à 2032 !

Et, c’est à ce niveau de la réflexion que l’on retrouve l’enjeu qu’est la gare d’Agen. Pour nous, les 300 000 habitants de la Moyenne Garonne, le projet GPSO sera réussi si :

  1. Il  y a bien une gare LGV à Agen en rive gauche, sur le site de Brax,
  2. Il  y a bien une liaison ferroviaire entre la gare TER Centre-Ville d’Agen et la gare LGV d’Agen Rive gauche.
  3. Il  y a bien un plan de desserte correct (entre 10 et 15 trains LGV par jour dans chacun des deux sens) de la gare LGV d’Agen

Et pour le moment, j’ai lu une interview du premier ministre nous menaçant clairement de suppression de la gare d’Agen si le Conseil départemental  47 ne payait pas.  Je n’ai entendu ni le Premier Ministre revenir sur cette déclaration, ni le Président du Conseil Régional ne faire de la gare LGV d’Agen de plein exercice une condition pour tant évidente de l’avance consentie.

De son côté, le Conseil Départemental 47 s’estime sorti d’affaire dans ce dossier. Il a tort. S’il reste en état, cet accord va vite devenir un point infectieux bloquant l’avancée du projet. Comment imaginer que les collectivités volontaires pour payer puissent admettre que le Conseil Régional paye pour celles qui ne veulent pas payer ? Ce serait injuste, inique et clientéliste.… Il y aura donc bien d’autres plans de financement.

Le CD 47, en refusant égoïstement et de manière irresponsable de prendre sa juste part, prend et fait prendre à tous les Lot-et-Garonnais un triple risque :

  • Le risque de voir la gare d’Agen supprimée ou avec un service dégradé (pas de liaison ferroviaire entre les deux gares d’Agen, desserte en train minime). C’est un risque majeur. Il peut être tentant pour le maître d’ouvrage de faire une économie de 250 à 300 millions d’euros. Risque majeur, qui, s’il advenait, diviserait durablement le département.
  • Le risque de se voir pénalisé dans tous ses autres partenariats avec l’Etat. Et sur le fond, qu’aurions-nous alors à reprocher à l’Etat ?
  • Le risque de ne pas être associé correctement aux « mille » décisions d’optimisation de ce chantier du siècle dans le territoire lot-et-garonnais. Déjà son absence, dans la société de financement, est préjudiciable sous cet angle-là.

2032 : Agen et le Lot-et-Garonne feront, alors, leur compte sur ce projet. Lourde, très lourde serait la responsabilité de celles et ceux qui auraient fait du Lot-et-Garonne et d’Agen, des « territoires regardant passer les trains ».

A chacune et à chacun d’entre nous, dans toute la Moyenne-Garonne, de nous mobiliser pour que cela ne se passe pas comme cela.

@+

Les réactions

N oubliez jamais que la présidente de la région Occitannie a déclaré qu 'elle n'était pas favaorable à la gare TGV d'Agen....

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