Une soirée exceptionnelle a lieu le 08 février, avec une Conférence Interreligieuse sur la thématique de la Solitude et l'isolement. Vous étiez 210 participants pour cette première occurence.
Je vous invite à lire mon discours prononcé à l'occasion de l'ouverture de cette soirée :
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Chers amis,
« La politique n’est pas l’art du possible, c’est de rendre possible ce qui est nécessaire ».
Cette citation extraite des Mémoires du Cardinal de Richelieu nous rappelle ce pourquoi nous sommes ici, « nous » élus et engagés dans la vie de la cité agenaise, et combien sur ce chemin nous devons ne pas perdre de vue ce qui est « nécessaire », chemin qui n’est pas toujours celui de la facilité, de l’évidence ou du lieu commun.
Au quotidien, nous nous efforçons d’améliorer la qualité de vie des Agenaises et des Agenais, de rendre notre ville dynamique, de faire tout ce que nous pouvons pour permettre à chacun de trouver sa place et de s’épanouir, pour être au plus près de ceux qui en ont besoin, pour mettre en germe finalement, partout, le « bien vivre ensemble ».
Ce « bien vivre ensemble » n’est pas une notion abstraite. Il est un horizon nécessaire, il est au cœur de notre vie quotidienne et comment ignorer qu’aujourd’hui il est un ciment bien mal mené, menacé par de nombreuses fractures sociales, politiques, religieuses, générationnelles…
La modernité en ce qu’elle doit être une boussole nous oblige à l’acceptation d’une diversité accrue, au niveau culturel et religieux notamment.
La ville offre un visage moins homogène qu’il n’a pu l’être mais nous devons collectivement résister à la nostalgie qui, lorsqu’elle convoque le passé au secours d’une appréhension du présent consiste à « arrêter le monde » et nous condamne donc à l’impasse.
Nous n’avons pas à nier les conséquences que cela peut engendrer sur notre bien commun du « vivre ensemble ». Notre rôle est de désamorcer les tensions lorsqu’elles se font jour.
Alors que certains font le choix de la nostalgie et de l’homogénéité – voyez ici un clin d’œil aux semaines électorales qui s’annoncent- nous vous proposons ce soir un autre chemin.
Notre responsabilité de citoyens engagés est, là-aussi, de « rendre possible ce qui est nécessaire », c’est-à-dire de construire un indispensable dialogue sur ce que nous voulons sans nier ce que nous sommes, dans la diversité de nos engagements, de nos spiritualités et le respect des valeurs de la République, c’est-à-dire croiser nos regards sur de sujets de notre temps et de notre ville.
En Gascogne nous avons la culture du débat contradictoire, du débat d’idées, fidèlement républicains.
Ainsi, chers amis, je suis heureux de vous accueillir à cette 1ère édition de « Regards croisés », une conférence interreligieuse et citoyenne sur le thème « La solitude, mal du XXIe siècle ».
Mohamed Fellah reviendra dans quelques instants sur la genèse de cette conférence et des suites qu’elle appelle pour mettre en œuvre notre engagement de mandat n°7 :
« Dans le même esprit que ce qui est organisé dans plusieurs villes de France (Bordeaux…) depuis de nombreuses années, nous installerons le Conseil de la Laïcité Citoyenne d’Agen, pour favoriser le partage, la connaissance mutuelle et le dialogue entre les élus et les représentants des différents cultes et courants philosophiques présents sur Agen. ».
Je remercie les intervenants qui ce soir ont accepté de venir témoigner et construire ce dialogue :
- HAÏM KORSIA, Grand Rabbin de France
- JEAN-FRANÇOIS SERRES, Fils de notre Illustre Agenais, Fondateur de MonaLisa et grand spécialiste de la question de l’isolement et de la solitude.
- TAREQ OUBROU, Imam de Bordeaux
- CELINE BULOURDE-GARY, Pasteure d’Agen
Je vous souhaite un débat de belle tenue, sincère et à la hauteur de notre ambition pour faire vivre ce lieu de dialogue interreligieux et citoyen au cœur de la cité. Nous le savons nécessaire, ensemble rendons-le possible !