La campagne municipale arrive à son terme et nous pouvons déjà en tirer les principales leçons en terme de consensus profonds et de vraies divergences, et cela bien au-delà et bien plus profondément qu’en nous en tenant aux seuls clivages partisans nationaux.
Sur la gouvernance municipale, ces élections ont été l’occasion à la fois d’un vrai consensus sur l’objectif d’associer davantage et en permanence les citoyens à la gestion des affaires municipales et de vraies divergences sur le contenu de cette participation citoyenne accrue.
Pour bien comprendre, faisons un détour, par Agen. Je partage avec Maryse COMBRES, ma concurrente, tête de la liste de gauche, la volonté de poursuivre la démocratisation de la gestion municipale, mais nous divergeons fortement sur les chemins à suivre pour aboutir à ce résultat.
Il y a un acquis démocratique chez nous. En effet, Agen est une ville pilote et innovante dans ce domaine avec la mise en place de conseils de quartier dès 2009. Élus au suffrage universel, dotés de compétences et d’un budget importants, travaillant dans le cadre d’un contrat d’objectifs avec la ville, la gouvernance « conseils de quartiers » a fait faire des progrès considérables à la municipalité agenaise que ce soit sur le plan de sa réactivité ou de sa capacité d’innovation.
Bref, Agen est en pointe dans le domaine de la participation citoyenne aux affaires municipales et je ne crois pas que nous ayons de leçons à recevoir de grand monde en la matière.
Pour nous, les progrès souhaitables dans la démocratisation de la gouvernance municipale passent par l’ouverture de deux grands chantiers. Nous les lancerons lors des assises des quartiers, prévues au 3ème trimestre 2020 et qui précéderont la nouvelle élection au suffrage universel des contrats de quartier en décembre 2020.
Ces deux chantiers prioritaires sont :
1 - L’approfondissement de la démocratie des quartiers : nouvelles compétences « propreté », « environnement »,
2 - le numérique et sa capacité à prendre en permanence de manière réactive l’avis des Agenais.
De l’autre côté à gauche, chez nos concurrents, je suis inquiet…inquiet parce que tous les ingrédients de l’immobilisme et de la machine à ne rien faire sont désormais réunis dans leur programme.
Ils annoncent des référendums automatiques d’initiative municipale sur les grands projets : c’est du temps perdu, de l’argent perdu et en final ils ne fourniront pas de légitimité parce que la participation à ce type de référendums locaux reste très faible (15 % de participation en moyenne).
Mêmes effets avec la deuxième trouvaille de nos concurrents, j’ai nommé le conseil citoyen !! Conseillers volontaires ou tirés au sort ? cet oxymore pose déjà un vrai problème de cohérence en soi. Mais, j’ai envie de crier « pitié pas ça ! » installer ce fameux conseil de citoyens non élus au suffrage universel, c’est installer une guerre de légitimité terrible entre d’une part le conseil municipal et les conseils de quartier et d’autre part le conseil citoyen. Cette guerre de légitimité ferait une victime. Avec cette gouvernance, le bel élan agenais actuel serait stoppé.
La gauche, et c’est très net à Agen, a un problème de fond : elle n’aime pas ou plus exactement elle n’aime plus la démocratie municipale à la Française. Celle-ci a des institutions robustes : les citoyens d’Agen sont souverains. Ce sont eux qui élisent leur conseil municipal. Ce conseil municipal les représente et a le pouvoir de décision en tant qu’assemblée délibérante. Il élit le Maire qui, lui, organise les travaux du conseil municipal et met en œuvre ses décisions.
La gauche n’aime plus cette gouvernance, trop représentative, pas assez démocratie directe. Soit. Le problème, c’est que les Agenais, que les Français y sont très attachés, faisant du maire, depuis longtemps, le plus populaire des élus de la République.
Avec ses référendums, son conseil citoyen, la gauche anesthésie la gouvernance municipale à la Française et annihile ses points forts : sa capacité à décider et son efficacité dans la mise en œuvre.
Or tout l’enjeu est de garder le socle de la gouvernance à la Française et de le rendre plus démocratique. Notre chemin, démocratie des quartiers et échanges numériques permanents, a fait la preuve de sa fécondité démocratique, même si tout cela bien sûr est à améliorer.
Comment concilier démocratie et leadership ? voilà au final l’enjeu de philosophie politique que pose ce clivage moderne.
Nous y reviendrons,
En attendant, le 15 mars, ne vous trompez pas !
A Agen si vous souhaitez à la fois une mairie qui décide, qui avance, un maire qui anime et qui met en œuvre, bref une ville qui continue à avancer……
Votez pour « Agen Même 2020 », votez Jean Dionis !