Agen va terminer mercredi soir, 13 février à 19 h au Centre de Congrès le premier exercice de prospective citoyenne de son histoire municipale.
Vous tous, qui vous intéressez à notre cité agenaise, y êtes bien sûr chaleureusement invités.
Mais au moment où se conclut cette initiative forte et originale, il m’apparait important de l’évaluer de la manière la plus participative qui soit. Je vais donc par cette chronique apporter ma contribution à cette évaluation. Et, en même temps, j’espère ardemment les vôtres…
Première remarque : Agen 2030 est une véritable innovation démocratique. Que voulez-vous qu’Agen soit en 2030 ? Cette question simple et forte a d’abord été posée aux élus de la majorité municipale (le temps des élus), à des experts des thématiques qui nous ont semblé prioritaires (le temps des experts) et enfin aux citoyens agenais (le temps des citoyens). Ce triple point de vue est d’une grande richesse et nous devons retenir l’intérêt de ce métissage des attentes, analyses et ressentis pour notre gouvernance future.
Deuxième remarque : la prospective : l’anticipation inquiète, effraie et en même temps, passionne. Bien sûr, je garde dans mon cœur les remarques et les sourires délicieux de nos anciens me faisant délicatement remarquer : « Monsieur le Maire, 2030, je ne sais pas si je le vivrai…» et ma réponse infatigable : « Vous y serez sans doute et vos enfants et petits-enfants y seront sans aucun doute ». En tant que citoyens, nous ne sommes pas spontanément à l’aise avec l’idée d’anticiper la Ville 12 ans plus tard, pas à l’aise parce que nous n’y voyons pas clair dans les avancées technologiques qui nous percuterons, mais encore plus profondément pas à l’aise parce que nous ne savons pas ce que voudra le corps social agenais dans sa diversité à cet horizon-là.
Mais passion enfin, sur 18 000 questionnaires envoyés, 2 900 réponses longuement argumentées (une petite demi-heure), exigeantes (certaines questions étaient difficiles, je pense notamment à votre avis sur les projets à venir de la municipalité…). L’avenir de cette ville aimée de ses concitoyens intéresse, fait rêver, passionne en aucun cas, ne laisse indifférent. A nous les élus de faciliter cette anticipation démocratique lorsqu’elle est d’accès compliquée, à nous d’être attentifs lorsqu’elle s’exprime spontanément.
Troisième remarque : Agen 2030 atteint son objectif de renouvellement du débat public municipal. Je suis maintenant intimement convaincu qu’Agen 2030 aura changé en profondeur nos regards sur ce qui doit être une priorité dans nos politiques publiques et qu’il va, dans la durée, tirer vers le haut notre débat public municipal.
Quelques exemples :
Avant Agen 2030, je n’avais pas pris la mesure de l’ampleur de la fracture causée par la digitalisation à marche forcée de notre environnement quotidien. Combien d’Agenais en difficulté, en souffrance dans leurs démarches de vie quotidienne ? j’ai entendu jusqu’à 40% ! Alors, si on n’est pas sourd et j’essaye de ne pas l’être, on met en place des politiques publiques différenciées, on réinvente l’écrivain public numérique, on met l’administration municipale au cœur de la lutte contre cette exclusion numérique.
Avant Agen 2030, je n’imaginais pas que la densification de notre centre-ville pouvait être aimable et oui aimable. Vous non plus ? lisez la contribution de nos architectes Mesdames Colboc et Hérard (https://www.agen2030.fr/files/CAUE47_novembre2018.pdf). Alors oui, nous pouvons imaginer une Ville d’Agen qui repart à la hausse démographiquement puisqu’elle saura être à nouveau attractive quant à la qualité de ses logements, malgré ses contraintes foncières.
Avant Agen 2030, je ne m’imaginais pas que l’ENAP s’était si vite que cela installée dans le cœur des Agenais au point de faire partie de sa signature identitaire (près de Garonne et du rugby et oui), que l’agroalimentaire biologique et les solutions de biocontrôle en agriculture avec la gestion intelligente de l’eau pourraient construire une nouvelle signature économique d’Agen.
Avant Agen 2030, je n’y voyais pas clair sur la nouvelle avancée à faire en matière de démocratie municipale, après avoir été en pointe avec les « conseils de quartier à l’Agenaise ». Je sais maintenant qu’il nous faudra chercher à la fois du côté des référendums d’initiative locale en ligne, des pouvoirs et des moyens élargis pour nos conseils de quartiers, et de la mise en place d’une cour locale des comptes.
Je pourrais continuer longtemps cette énumération des idées nouvelles qu’a fait émerger la démarche Agen 2030.
Nous avions promis que toute la production intellectuelle d’Agen 2030 serait le bien commun des Agenais. Parole tenue. Tout est en ligne. Tout est libre d’accès. Comme je l’ai toujours dit, chacun est libre d’en faire son miel ou de l’ignorer.
Quant à moi, j’ai choisi depuis longtemps. J’en ferai mon miel, parce qu’il y a, au final de cette démarche, au milieu d’insuffisances, bien sûr, le visage d’Agen 2030 qui apparait.
Rêver, Penser, Agir…je reprends pour conclure et faire nôtre la belle devise de nos voisins Bordelais engagés eux-aussi dans une démarche prospective (voir https://www.bm2050.fr )
Oui, Rêver, Penser, Agir…Le visage d’Agen 2030 n’est pas programmé par je ne sais quelle nécessité. Il sera aussi une œuvre citoyenne. Passionnante.
Je vous invite à nous mettre au travail, ensemble, dès mercredi soir, au Centre des Congrès.