Jeudi 23 Novembre, au Saint-Jacques, nous avons fait notre conférence débat « Energies ? Crise ou révolution » à « guichets fermés »*.... C’est un signe qui ne trompe pas. Nous avons assez fait de réunions où nous avons « ramé » pour avoir un peu de monde…..pour ne pas nous apercevoir que quelque chose de nouveau est en train de se passer. Alors pourquoi ? Nouvelle pratique politique consistant à rendre compte régulièrement à Agen de mon travail national, visiblement appréciée ? La formule en duo d’intervenant, « un expert, un élu » qui a plu ? Tout cela est vrai, mais ce n’est pas le cœur de l’explication.
Non, le cœur de l’explication, c’est le mouvement de fond de l’opinion publique vers ces enjeux environnementaux. L’opinion publique, c'est-à-dire vous, moi, nous tous, sommes en train de faire, souvent inconsciemment, de l’écologie et de l’environnement une priorité de l’action publique.
Les raisons de ce mouvement de fond sont connues.
Si nous nous intéressons de plus en plus aux enjeux énergétiques et environnementaux, c’est d’abord en tant que consommateurs dont le portefeuille est durement touché par la hausse de l’essence pour nos voitures, du fuel pour notre chauffage, de l’électricité pour nos maisons…..
Mais, c’est aussi en tant que citoyens responsables et inquiets devant ce réchauffement climatique que l’on sent presque physiquement durant cet automne - le plus chaud depuis 1947 - , après avoir subi les canicules de 2003, 2005 et 2006.
Alors que faire ? D’abord changer personnellement, familialement. A chacun de faire son audit personnel en matière énergétique et d’adopter son propre plan d’action qui ira dans le sens de son porte-monnaie et de ses convictions de citoyen. Pour l’un, ce sera d’isoler sa maison, pour l’autre de basculer vers une chaudière bois. Un autre,enfin ,changera sa manière de se déplacer : moins d’avion, plus de train…
Mais, si toutes nos modifications individuelles sont indispensables, nous sentons bien qu’elle ne suffiront pas et qu’il faut des politiques publiques radicalement nouvelles dans ce domaine.
Or, nous voyons d’abord stagner l’écologie politique officielle, nos verts, qui plafonnent aux élections nationales entre 3 et 5 %, sans être capables de capitaliser le mouvement d’opinion décrit ci-dessus et toutes les autres familles politiques sans exception adopter des plates-formes écologiques ambitieuses, quand elles ne courent pas de manière un peu ridicule après Nicolas Hulot.
Et si nous faisions de l’écologie un premier terrain de vrai consensus national ? Après tout, les Français, nous l’avons vu, y sont prêts et le sujet, qui exige une politique forte, cohérente, de long terme, le réclame ce consensus.
Du rêve, dans notre société éclatée et, au milieu de nos vieux antagonismes politiques ? Pas sûr…..
Pour cela, la nouvelle politique écologique, si elle veut nous rassembler, devra d’abord être rationnelle et raisonnable. Un seul exemple : le nucléaire. Dieu sait si nous nous sommes divisés là-dessus..... Or, le nucléaire est une source d’énergie nationale, bon marché, et sans émission de gaz à effet de serre….N’est-il pas temps de tout mettre sur la table : santé, déchets, sécurité, ….. pour arriver à un vrai consensus sur cette énergie qui est, que cela plaise ou non, un des atouts majeurs de la France ?
La nouvelle politique écologique devra, enfin, agir et ne pas se contenter de discours : supprimer une partie de la fiscalité actuelle pour instaurer une fiscalité énergétique, faire reculer la voiture en ville, désengager notre économie du pétrole, puis du gaz…..autant de chantiers où tous les français peuvent se rassembler s’ils voient dans ce domaine une vraie volonté d’action.
Alors, oui, je suis partant pour une politique écologique raisonnable et courageuse. Et vous ? Alors, tous écolos ? Chiche !.......
A +
Amitiés,
*:Nos présentations powerpoint et les photos de la soirée sont disponibles et téléchargeables sur notre site www.jeandionis.com
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
en attendant l'action .... .
Qu'un frémissement écologique se fasse jour, c'est indéniable. Que de plus en plus de citoyens s'interrogent sur l'impact négatif de nos modes de vie sur l'environnement, c'est encore plus vrai. Mais à quand une véritable action, concertée, mondialisée, responsable, pour agir enfin pour la protection de nos ressources ? Je ne vous cache pas mon pessimisme sur ce sujet.
Très bonne iniative
Je vous rejoins completement sur le fait que c'est à chacun d'entre nous de faire son diagnostic personnel sur les choses qu'il peut changer dans sa vie de tous les jours pour un londe meilleur. Cela vaut pour l'écologie comme pour tout le reste. Pouvez-vous m'indiquez svp ou acceder aux ppt de la présentation. Je ne les trouve pas sur le site.
quelque part entre guillaume et ron
J'ai un peu de temps ce soir dans mon bureau à l'Assemblée Nationale. Alors, je blogue......
Ma chronique "tous écolos ? chiche" amène des réactions contradictoires.
Guillaume est pessimiste quant à la possibilité d'une action forte, mondialisée et cohérente.
Ron, quant à lui, est en phase avec moi sur l'importance de commencer à changer nos habitudes à un niveau personnel.
Qui a raison ? Guillaume et Ron...
Guillaume, d'abord....
beaucoup d'eau coulera sous les ponts de Garonne avant que ne s'éveille une véritable citoyenneté mondiale en termes d'environnement. Quant à une gouvernance mondiale en matière d'environnement, si les accords de Kyoto en sont le signes avant-coureurs, je crains que nous devions encore en attendre longtemps les véritables débuts..........
Ron,ensuite.....le mouvement est parti et rien ne l'arrêtera. il est parti à la base....Chez les écolos d'abord, puis après, chez chacun d'entre nous.....et c'est la base qui imposera petit à petit des politiques publiques cohérentes, au niveau local, et un jour au niveau national et mondial.....
Ce n'est pas pour rien que je suis un centriste....:)
P.S : Pierre, Merci de répondre à Ron pour les visuels. Je nes les ai pas trouvés moi non plus.
Se tourner vers l'avenir
L’engouement dont vous êtes le témoin privilégié ne peut que réjouir l’étudiant que je suis. Parce que ces préoccupations engagent notre avenir commun, les initiatives en faveur de l’écologie doivent permettre de concilier liberté individuelle et responsabilité collective. Elles doivent être locales et permettre une prise de conscience citoyenne ou nationales telle que l’est la proposition de François Bayrou de créer un Vice Premier ministre en charge de prendre en compte le poids environnemental de chaque décision publique.
De nombreux efforts restent cependant à réaliser. L’un des exemples permettant d’illustrer la tâche à accomplir réside dans le développement du droit des marchés à polluer. Il semble impératif que les quotas de CO2 distribués par le gouvernement se situent à un niveau plus faible que les consommations actuelles afin de dynamiser ce marché prometteur. L’idée est simple : si ces quotas dépassent les consommations constatées, le prix des quotas non consommés chutera. Les entreprises ne seront alors pas incitées à réaliser les économies d’énergie nécessaires pour pouvoir ensuite revendre les quotas non consommés.
Ce secteur est en devenir. Outre le fait qu’il peut permettre à la France, puis à l’Europe, d’être à la pointe de ce marché innovant, il permet également d’aller dans le sens de la préservation du bien commun de l’humanité qu’est l’environnement. Concilier éthique et marché pour faire de l’économie un moyen d’assurer le développement durable, n’est-ce pas la voie prometteuse vers laquelle les décideurs publics doivent aujourd’hui se tourner ?
Amicalement,
c'est faux
tous les pollueurs et autre que je connais ,se disent tous écolos!
Il faut arréter ce discours :la véritable écologie a une voie totalement différente de celle de votre mouvement
CPetit
ex candidat MEI Marmande
tous écolos..a t on le choix?
Ca fait plaisir de voir les élus prendre à bras le corps des sujets aussi importants...
Je crois qu'effectivement il va falloir devenir tous écolos: d'abord pour notre santé et ensuite pour assurer une vie acceptable aux générations futures.
Le problème peut se résumer en deux points.
- La terre peut absorber 3 Gtonnes de CO2 par an et on en émet plus de 4. Le calcul est simple, la concentration de CO2 augmente tous les ans toujours un peu plus.
- Le deuxième point concerne les réserves de pétrole. Si on ne trouve aucune nouvelle source, dans 30 ans les ressources seront épuisées.
Face à ces enjeux deux types d'actions peuvent être entreprises: la réduction des émissions de CO2 et l'innovation.
Sur la réduction des émissions de CO2, de nombreux projets sont entrepris et il me semble qu'il faut reconnaître le travail fait et l'encourager.
TOut d'abord, le système de permis d'émissions de CO2 mis en place par la Commission Européenne est un outil technique financier contraignant. Même s'il ne permet pas aujourd'hui de lutter efficacement contre l'effet de serre, il pourra être très efficace à moyen terme. Ensuite, il faut reconnaître l'immense travail fait par les collectivités qui ont adhéré en masse aux agendas 21.
Cependant , il y a encore certains secteurs d'activité où les mesures sont faibles. C'est le cas du bâtiment mais plus particulièrement du transport. Le problème est complexe et doit être travaillé à un niveau européen. Les modèles économiques montrent que l'on court à la catastrophe. A force de vouloir protéger nos entreprises automobiles françaises, nos routiers et d'empêcher à tout pris des grèves à la SNCF, la RATP, rien n'a changé.
Je crois personnelement que notre espoir se trouve dans l'innovation. Nous pouvons réduire nos émissions, mais jusqu'où? Il nous faut trouver des énergies de substitution et rapidement. Notre pays n'investit pas assez s'il on tient compte de l'urgence de la situation.
Les Etats Unis n'ont pas signé le protocole de Kyoto mais ils ont investi massivement dans la recherche. L'approche américaine comme l'approche européenne sont exclusives, les mesures de réduction doivent s'accompagner d'innovation et de recherche.
L'air est un bien public mondial, il est gratuit et appartient à tout le monde. A partir du moment où sa qualité est compromise par des quantités de CO2 croissantes, il devient rare. Tout ce qui est rare est cher. Il arrivera un moment où il faudra payer cette rareté.