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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Loi Lang sur le prix du livre, ouvrons le débat sur le pilon !

Publication : 01/06/2008  |  12:31  |  Auteur : Jean Dionis

Étant donné son « succès » médiatique totalement inattendu, il n'est pas inutile pour clarifier mes intentions et expliquer ma démarche de faire notre chronique hebdomadaire sur l'amendement au sujet du prix du livre que j'ai déposé sur le projet de loi de modernisation de l'économie.

En continuité du travail effectué depuis 6 ans et comme Vice Président de la Commission des Affaires Économiques, je suis porte parole de mon groupe parlementaire pour cette loi de modernisation de l'économie.

Dans ce cadre, j'ai auditionné de très nombreux acteurs de l'économie française concernés par cette loi, du monde de la grande distribution, des PME, des télécom, etc, et parmi ceux-ci, quelques acteurs de la filière du livre.

A cette occasion, j'ai pris connaissance du nombre, 60?, 80? voire peut-être 100 millions de livres neufs invendus qui sont détruits chaque année par le « pilon », un broyeur de livres dont il est impossible de connaitre l'activité exacte car c'est un grand tabou chez les éditeurs à cause de son côté blasphématoire.

Or, mes fidèles lecteurs le savent, j'ai une forte et croissante sensibilité écologique, je suis par ailleurs l'un des cinq députés à travailler sur le Grenelle de l'Environnement.

Ce gaspillage m'a terriblement choqué, et d'autant plus qu'il s'agit ici d'un objet qui a une forte valeur symbolique et représente ce qu'il y a de plus vénérable dans notre culture, le livre.

La loi du 10 aout 1981 relative au prix du livre, dite « loi Lang », interdit dans son article V les rabais supérieurs à 5% pendant 24 mois après leur édition.

Or, pour l'immense majorité des livres, leur durée de vie est courte puisqu'ils ne restent en moyenne que 3 mois en rayon et sont très souvent détruits par le pilon 12 à 24 mois après leur édition.

Ainsi, compte tenu de ce cycle de vie des livres, il me semblait qu'autoriser des rabais supérieurs à 5% sur les livres douze mois après leur parution leur donnerait une seconde vie et baisserait le coût des livres sans pour autant nuire aux libraires.

J'ai eu le sentiment qu'il fallait moderniser cette loi, et, réflexe classique, il m'a semblé opportun d'autoriser les soldes plus tôt pour ces livres destinés au pilon, comme pour les invendus dans tous les autres secteurs commerciaux.

Cet amendement a suscité de très nombreuses réactions, certaines intéressantes et argumentées, notamment celle de Jean-Pierre Delbert, mon ami libraire à Agen, que je poste dans les réponses à cette chronique.

Mais la plupart des réactions sont irrationnelles et révèlent la crispation du monde de l'édition vis à vis des préoccupations environnementales, le pompon étant pour Teresa Cremisi, PDG de Flammarion, qui a jugé mon argument digne d'un "évadé de l'asile de Charenton".

Je ne connais cette dame ni d'Eve ni d'Adam, mais j'imagine qu'elle doit être une écologiste exemplaire et une authentique démocrate!

Et maintenant?

Après avoir écouté les arguments raisonnables et sérieux, je reconnais que cet amendement pourrait aussi causer des torts aux libraires les plus fragiles et les plus exigeants car ils vivent voire survivent grâce à un fond de librairie parfois édité depuis plus de 12 mois.

Cela dit, le dysfonctionnement dans le circuit de commercialisation du livre qui aboutit à un gaspillage inacceptable doit être pointé du doigt et mes interlocuteurs ne m'ont pas proposé de solution pérenne pour y mettre fin.

Si cet amendement semble être un mauvais remède, les symptômes de cette maladie cachée existent et je suis déterminé à tout faire pour la guérir et désintoxiquer les professionnels du livre du gaspillage!

On ne peut pas être dans la génération du Grenelle de l'Environnement et tolérer ce type de gabegie, j'attends du gouvernement et de la filière du livre des actions correctrices.

C'est pour cette raison que je porterai le débat dans l'hémicycle, là où doivent être les débats sur les problèmes de la société française, et suivant les réponses qui me sont faites, je déciderai de la suite à donner à cette affaire en séance.

Et pour finir essayons d'élever un peu le débat. La loi Lang a été une bonne loi, elle a clairement contribué à l'enracinement du réseau des libraires indépendants et cette profession est essentielle pour la diffusion et la promotion de la culture et de la diversité de l'offre éditoriale en France.

Je suis le premier à être heureux chez mes "petits" libraires de ma ville à Agen ou ailleurs, notamment parce qu'il y a des personnes authentiques passionnées de lecture et qui ont cette compétence précieuse de nous conseiller ; c'est cela la véritable plus value d'un libraire.

Si nous devons garder cette loi Lang dans ses principes fondateurs, ce n'est pas pour autant une vache sacrée. Cette loi a maintenant 27 ans ; internet n'existait pas quand elle a été votée et nous n'avions alors aucune des ambitions écologiques contemporaines.

La meilleure manière de la faire vivre longtemps, c'est de la moderniser et comme toujours, à vouloir ne jamais rien moderniser, les intégristes de la loi Lang sont ceux qui risquent d'en être les fossoyeurs.

Alors, mesdames et messieurs du monde du livre, nous avons le devoir de corriger ce dysfonctionnement insupportable car la France de 2008 n'acceptera pas une telle dérive.

Mon remède n'est sans doute pas le bon, j'attends les vôtres, pour l'instant vous avez émis pour diffuser vos solutions sur une fréquence difficile à capter, mais cela peut s'améliorer, le débat ne fait que commencer.

En toute amitié,

Les réactions

Parlons prix

"Déplacement trivial de sens : il ne s'agit pas d'acheter ou de vendre un produit ou un service dans les deux cas que vous citez. Par contre, nous avons connu, privilège de l'âge, le temps ou l'Etat fixait les prix du commerce de détail, c'était aussi le cas à grande échelle dans certains pays socialistes avec les conséquences que nous savons."

J'aurai pu prendre le droit d'auteur qui avant que certains pensent qu'internet révolutionne tout n'a pas tant bougé que cela.
Il est amusant que vous omettiez de répondre à la remarque que je vous faisais. Reprenons une de vos premières contributions:

"En gros, le consommateur fréquente la petite librairie de quartier
1) parce qu'elle est située à proximité de chez lui, ou sur le trajet qu'il emprunte tous les jours,
2) parce qu'il a développé une relation amicale avec la propriétaire de l'établissement,
3) parce qu'il a une aversion pour tout ce qui est gros,
4) parce que la librairie est spécialisée dans un genre littéraire qui répond à ses goûts."

Pourquoi dans tous ces points, vous omettez de dire que l'on va en premier au petit libraire parce que le prix sera le même à cet endroit qu'en grande surface? Alors que toute la suite de votre argumentaire parle de prix et de libre concurrence qui soit disant dans ce domaine ferait baisser les prix, vous oubliez le prix dans les critères de visite du libraire. Si les prix sont très différents entre le libraire et l'achat en ligne ou en supermarché, pensez vous que le libraire conservera le fond de sa vente? Pensez vous qu'il tiendra sur une niche s'il n'a pas les livres plus courants? Les belles idées que vous énoncez au dessus sur les raisons pour aller chez un libraire s'effondre quand le prix est trop différent: c'est la différence classique entre les intentions du consommateur (je veux de la qualité, je veux protéger l'environnement...) et ses actes (je prends ce qui est moins cher).

"En faite vous continuez simplement à demander à la force publique d'imposer des prix contre le libre marché et le bénéfice des consommateurs."

Comme vous l'a déjà signalé un libraire mais il semble que vous ne lisiez pas les arguments, le prix que l'éditeur fixe est libre. Il peut parfaitement décider de baisser le prix public de ses ouvrages. Il ne peut simplement pas faire du prix public différencié entre ses différents réseaux. Mais la libre concurrence est libre. Il faudra juste m'expliquer qu'elle est la concurrence entre deux livres de littérature. Je ne vais pas prendre l'un ou l'autre parce qu'il est moins cher. Dans des ouvrages pratiques, guide etc., il peut y avoir une importance du prix. Mais là encore, l'éditeur fixe lui même son prix, il peut donc décider de baisser le prix pour le plus grand bien du sacro-saint consommateur. Rien ne l'en empêche, il devra juste le faire pour tous.
Par ailleurs, vous oubliez systématiquement l'argument de comparaison avec les pays étrangers où il n'y a pas de prix unique du livre (évoqué par un libraire avec des prix) : le prix y est-il moins cher? Dans les faits, non parce qu'au final les éditeurs devront de toute façon gagner autant d'argent avant qu'après. Ils adapteront leur prix pour qu'au final, là où la clientèle veut payer plus cher elle paye plus et inversement: ils introduiront une variable réseau dans le prix en plus de la variable clientèle visée.

"C'est votre avis, vos petits intérêt privés d'officine militante,"

Ahem, il me semble avoir précisé que j'étais lecteur, ni libraire ni vendeur. L'attaque ad-hominem et la non réponse aux arguments est le réflexe des faibles en argumentation.

" et franchement on s'en contrefiche à grande échelle. Votre jeunesse n'est que de façade ou marginale, car généralement les jeunes adeptes des nouvelles technologies et de l'usage banal du web auront tôt fait de vous répondre, non pas en argumentant ici , mais en cliquant simplement sur leur caddie virtuel là-bas, chez Amazon ou d'autres encore. D'ailleurs, moins jeune, voilà une pratique que je partage avec eux : c'est peut-être un signe tout compte fait."

Très amusant comme argumentaire, mais cela tombe là aussi à coté. Amazon ne m'est pas inconnu (sauf que leur système de vente qui conserve le num de carte bleu ne me plaît pas, je préfère des concurrents), mais pour feuilleter une bande dessinée avant de l'acheter, cela m'est plus simple à faire chez mon libraire que chez Amazon. Amazon a l'avantage du stock (apparent, car il peut y avoir des délais comme chez mon libraire), l'avantage des horaires d'ouverture, du moteur de recherche sans intervention humaine, de l'anonymat (cela compte pour certains)..., pourquoi vouloir lui donner en plus l'avantage d'un prix différent. Vous pensez sincèrement que le libraire indépendant tiendra plus de deux mois avec vos raisons (tronquées du prix) exposées au dessus ? Les photographes ont disparu par ici car tout se fait par internet et cela ne me pose pas de problème. La librairie est simplement un domaine particulier et je ne mets pas la culture dans le même sac que ma baguette ou mon disque dur, la disparition du libraire me dérange plus. De plus, vous raisonnez en valeur économique simpliste comme un étudiant avant de passer son bac éco. Le livre sera moins cher donc s'est bien (on a vu au dessus que ce n'est pas obligatoirement vrai). Vous oubliez la valeur qu'à le développement d'une littérature riche en diversité. Le fond de commerce d'une littérature française construit demain des films (français ou étranger), des série TV. La simplification de l'offre qu'entraîne la disparition du prix unique diminue in fine la richesse potentielle.

Le seul élément critiquable est l'histoire des frais de port (qui n'est d'ailleurs pas évoqué dans la loi, inutile de la toucher). Je trouve l'angle d'attaque par les libraire sur ce sujet spécieux et les derniers jugements ne leur ont pas donné raison: cela les obligera peut-être à mettre en place un système équivalent à Amazon avec en plus la possibilité de se faire livrer son livre chez son libraire (pratique quand on est absent en journée). Plutôt que cette plainte idiote, j'aurai préféré voir mes libraires s'associer pour proposer un achat centralisé d'un réseau de libraire indépendant avec livraison soit à domicile soit en magasin.

PS: concernant la longue traîne, merci de ne pas en rester à la lettre de la théorie mais de lire aussi les remises en cause. http://tinyurl.com/3efz82

Et les petits consommateurs?

"En gros, le consommateur fréquente la petite librairie de quartier
1) parce qu'elle est située à proximité de chez lui, ou sur le trajet qu'il emprunte tous les jours,
2) parce qu'il a développé une relation amicale avec la propriétaire de l'établissement,
3) parce qu'il a une aversion pour tout ce qui est gros,
4) parce que la librairie est spécialisée dans un genre littéraire qui répond à ses goûts."

Pourquoi dans tous ces points, vous omettez de dire que l'on va en premier au petit libraire parce que le prix sera le même à cet endroit qu'en grande surface? Alors que toute la suite de votre argumentaire parle de prix et de libre concurrence qui soit disant dans ce domaine ferait baisser les prix, vous oubliez le prix dans les critères de visite du libraire. Si les prix sont très différents entre le libraire et l'achat en ligne ou en supermarché, pensez vous que le libraire conservera le fond de sa vente? Pensez vous qu'il tiendra sur une niche s'il n'a pas les livres plus courants?"

Alors la réglé doit s'édicter au bénéfice du petit libraire, plutôt que celle du consommateur suivant votre idée. Et bien ce n'est pas la mienne car elle procède d'un principe d'exception qui pourrait s'appliquer aussi à n'importe quel produit et pourrait concerner la quincaillerie, l'automobile ... Je préférerai et de loin, qu'on laissa le petit commerçant fixer librement ses prix ce qu'il peut rarement faire sous la pression des grossistes et autres cartels d'industries qui fixent les prix à la revente comme dans l'électroménager par exemple. Que ce soit l'Etat ou les monopoles privés ne changent rien à l'affaire, la puissance publique et en particulier la Répression des Fraudes doivent assurer le libre commerce, le tarif libre. Nous en sommes loin en France, renseignez-vous.

" Les belles idées que vous énoncez au dessus sur les raisons pour aller chez un libraire s'effondre quand le prix est trop différent: c'est la différence classique entre les intentions du consommateur (je veux de la qualité, je veux protéger l'environnement...) et ses actes (je prends ce qui est moins cher)."

Il existe des éco-consommateurs qui choisissent d'acheter des produits suivant des critères "éthiques", de la même manière que je peux préférer consommer un produit alimentaire de qualité et en payer le sur coût éventuel. Pour un même contenu, je peux choisir un ouvrage de différentes qualités c'est parfois possible (papier -tirages etc ..) en fonction de de mes propres désirs. Mais pour un même produit (strictement) j'irai là où effectivement il est le moins coûteux, sauf si interviennent d'autres critères comme la disponibilité ou un service spécifique offert par le libraire (dédicace de l'auteur etc ..)? Une fois encore vous mélangez un peu tout assez maladroitement au niveau des concepts.

"En faite vous continuez simplement à demander à la force publique d'imposer des prix contre le libre marché et le bénéfice des consommateurs."

"Comme vous l'a déjà signalé un libraire mais il semble que vous ne lisiez pas les arguments, le prix que l'éditeur fixe est libre. Il peut parfaitement décider de baisser le prix public de ses ouvrages. Il ne peut simplement pas faire du prix public différencié entre ses différents réseaux. Mais la libre concurrence est libre. Il faudra juste m'expliquer qu'elle est la concurrence entre deux livres de littérature. Je ne vais pas prendre l'un ou l'autre parce qu'il est moins cher. Dans des ouvrages pratiques, guide etc., il peut y avoir une importance du prix. Mais là encore, l'éditeur fixe lui même son prix, il peut donc décider de baisser le prix pour le plus grand bien du sacro-saint consommateur. Rien ne l'en empêche, il devra juste le faire pour tous.
Par ailleurs, vous oubliez systématiquement l'argument de comparaison avec les pays étrangers où il n'y a pas de prix unique du livre (évoqué par un libraire avec des prix) : le prix y est-il moins cher? Dans les faits, non parce qu'au final les éditeurs devront de toute façon gagner autant d'argent avant qu'après. Ils adapteront leur prix pour qu'au final, là où la clientèle veut payer plus cher elle paye plus et inversement: ils introduiront une variable réseau dans le prix en plus de la variable clientèle visée."

Le prix de l'ouvrage est imprimé par l'éditeur avec obligation de s'y conformer pour le détaillant et donc aussi pour le consommateur d'éventuellment le subir. LA tarification du produit de détail est une abération économique puisque justement le prix du détail est lié au volume des ventes par le jeu naturel et mécanique de l'offre et de la demande. Cela ne peut donc pas fonctionner durablement sans effets nocifs et pervers sur quoi qui s'y applique.
Sur le prix global d'un ouvrage il y a aussi des taxes, et on pourrait à la limite considérer de détaxer totalement l'industrie culturelle plutôt que d'en réglementer le prix.

"Très amusant comme argumentaire, mais cela tombe là aussi à coté. Amazon ne m'est pas inconnu (sauf que leur système de vente qui conserve le num de carte bleu ne me plaît pas, je préfère des concurrents), mais pour feuilleter une bande dessinée avant de l'acheter, cela m'est plus simple à faire chez mon libraire que chez Amazon. Amazon a l'avantage du stock (apparent, car il peut y avoir des délais comme chez mon libraire), l'avantage des horaires d'ouverture, du moteur de recherche sans intervention humaine, de l'anonymat (cela compte pour certains)..., pourquoi vouloir lui donner en plus l'avantage d'un prix différent. Vous pensez sincèrement que le libraire indépendant tiendra plus de deux mois avec vos raisons (tronquées du prix) exposées au dessus ?"

Je pense qu'ils existeront à la mesure des besoins qu'ils seront en mesure de satisfaire auprès de leurs clients. Le prix n'est qu'un critère.


"Les photographes ont disparu par ici car tout se fait par internet et cela ne me pose pas de problème. La librairie est simplement un domaine particulier et je ne mets pas la culture dans le même sac que ma baguette ou mon disque dur, la disparition du libraire me dérange plus. De plus, vous raisonnez en valeur économique simpliste comme un étudiant avant de passer son bac éco. Le livre sera moins cher donc s'est bien (on a vu au dessus que ce n'est pas obligatoirement vrai). Vous oubliez la valeur qu'à le développement d'une littérature riche en diversité. Le fond de commerce d'une littérature française construit demain des films (français ou étranger), des série TV. La simplification de l'offre qu'entraîne la disparition du prix unique diminue in fine la richesse potentielle."

Citez moi deux ou trois grands noms de la littérature mondiale contemporaine chez un Français. Nos grands succés contemporains au cinéma ne relèvent certainement pas du génie de nos écrivains ! Arrêtez de raconter n'importe quoi, les Foucaut, Aron, Sartre, Beauvoir, et tant d'autres défuns n'avaient pas besoin de la loi Lang pour être lus et traduits partout dans le monde à leur époque. Vous mélangez tout et ressortez encore l'exception culturelle française pour légitimer un non sens et un anachronisme typiquement socialiste, alors ue notre culture est justement en pleine débandade à l'échelle mondiale, hormis quelques notables exceptions gastonomiques ou couturières qui ne doivent rien à l'ETat.

"Le seul élément critiquable est l'histoire des frais de port (qui n'est d'ailleurs pas évoqué dans la loi, inutile de la toucher). Je trouve l'angle d'attaque par les libraire sur ce sujet spécieux et les derniers jugements ne leur ont pas donné raison: cela les obligera peut-être à mettre en place un système équivalent à Amazon avec en plus la possibilité de se faire livrer son livre chez son libraire (pratique quand on est absent en journée). Plutôt que cette plainte idiote, j'aurai préféré voir mes libraires s'associer pour proposer un achat centralisé d'un réseau de libraire indépendant avec livraison soit à domicile soit en magasin."

Plainte idiote vous avez raison car mal fondée : elle ne trompa pas le législateur au final. Car c'est précisément la loi Lang qui a été invoquée en décembre 2007 par le tribunal de grande instance de Versailles pour fonder l'interdiction de la livraison gratuite à domicile que proposait Amazon.com. Le libraire avait été assigné en justice par le Syndicat de la librairie française, qui y voyait une forme de concurrence déloyale. Amazon a dénoncé la décision qui, en rendant payantes les livraisons, « aura pour conséquence de faire payer plus cher les livres » et de réduire le choix des lecteurs. Le libraire avait également souligné que la France était le seul pays où l'interdiction de la livraison gratuite avait été faite. Cette interdiction a été levée par la cour de cassation, qui a jugé que la livraison gratuite était légale.

Le Droit vaincra et c'est par lui que sera réformée cette loi non moins stupide dans son intégralité et qui perdure.

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