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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

La fin des partis politiques : vraiment ?

Publication : 13/05/2019  |  13:28  |  Auteur : Jean Dionis

C’est un lieu commun. Les partis politiques, tous ou presque, sont archaïques. Comme dans le fameux sermon de Bossuet, « les partis se meurent, les partis sont morts » et pleuvent, sur eux, des tombereaux de critiques, pour la plupart justifiées.

Les partis seraient déconnectés de la vie quotidienne des citoyens ordinaires, des nouveaux moyens de communication et de la complexité du monde moderne.

Les jeunes et les classes populaires y seraient complètement absents.

Ils (les partis) ne seraient que des machines électorales manipulées par les candidats dans lesquels les adhérents de base sont complètement ignorés.

Et d’ailleurs, il y a un constat qui ne tromperait pas : celui de l’effondrement du nombre d’adhérents dans les deux grands partis de gouvernement, le Parti Socialiste et Les Républicains en France de 1970 à 2017.

Lors du congrès de Reims en novembre 2008, le nombre d'adhérents du parti socialiste était de 232 511. Au 30 avril 2016, le parti annonçait compter 111 450 adhérents.

Même décrue du côté de l’UMP/LR avec un point de départ au 31 décembre 2007 : environ 370 000 adhérents et un point d’arrivée en 2017 à 234 566.

Et ceci, avant le choc de l’élection présidentielle de 2017…

La messe est-elle donc définitivement dite ? Et faut-il enterrer les partis politiques comme acteurs de premier plan de notre vie politique nationale ?

Constatons d’abord que s’il y a des partis qui vieillissent et reculent, ces dernières années ont vu l’émergence de nouveaux partis : à titre d’exemple, LREM, le parti du Président de la République revendiquait, en mai 2019, 414 000 adhérents.

Premier constat, il en est donc des partis comme du reste de la vie : certains vieillissent et meurent, d’autres naissent et grandissent…première grille d’analyse, très « ancien et nouveau monde ».

Mais les chiffres d’adhérents (sur tous ces adhérents, combien d’actifs ?) comme ceux d’élus sont bien insuffisants pour mesurer la capacité d’influence et de transformation de la vie nationale. Il nous faut revenir à  la source.

La source, c’est notre constitution de la Cinquième République de 1958 qui, dans son article 4, affirme : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.

Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.

La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. ».

Auparavant plus ou moins régis par le droit commun sur les associations, les partis politiques ont dès lors un quasi-statut. La Constitution de 1958 est la première à comprendre un article spécifiquement dédié aux partis politiques.

Les rédacteurs de la Constitution ont une vision très claire du corps électoral français. Celui-ci est divers, voir divisé et structuré par des partis politiques qui traduisent ces antagonismes, ces priorités différentes et contradictoires qui traversent la société française.

La voilà, la vraie raison d’être d’un parti politique : exprimer une ligne politique claire par rapport aux principaux enjeux du moment (l’emploi, les impôts, l’immigration, l’écologie…), c'est-à-dire choisir de véritables priorités, (et donc renoncer à d’autres options) et assumer la cohérence de cette ligne politique en terme de calendrier de mise en œuvre, de financement, etc…

Selon cette exigence, un parti politique digne de ce nom doit être en capacité de produire, au moment des élections, des programmes qui ne soient pas de simples documents de communication mais qui doivent être de véritables contrats avec le corps électoral. 

C’est une définition exigeante d’un parti politique qui exige de la durée et de l’intensité dans l’engagement des adhérents, un effort permanent de formation des adhérents et des règles claires et fortes de démocratie interne (statuts, élections internes, etc…).

En affirmant cette vision d’un parti politique, qui doit être « porteur d’une ligne politique claire », je me situe donc à distance de partis qui prétendent ne rien exiger ou si peu de leurs adhérents comme de ceux qui ne veulent s’appuyer que sur les émotions instantanées.

En ce qui me concerne, j’ai joint les actes aux paroles affirmées ci-dessus. Il y a un an, je rejoignais publiquement la majorité présidentielle et je décidais de rejoindre le MoDem (lire ma chronique http://jeandionis.com/blog/pourquoi-je-rejoins-modem ).

Le MoDem, c’est une histoire, des racines, pour faire simple, celle de la démocratie-chrétienne française et c’est surtout une ligne politique solide, constante : libérale, sociale et européenne.

Sur ce socle fondateur, on peut travailler.

Je ferai ma part. Je viens de prendre la responsabilité de président de notre fédération MoDem 47.

 

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