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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Evaluation, notation : la tempête (de Noël) Internet

Publication : 29/12/2014  |  00:53  |  Auteur : Jean Dionis

Chez les Dionis, où l’on ne badine pas avec Noël, cette fête, est, chaque année l’occasion de grands rassemblements familiaux après de subtiles heures de diplomatie familiale pour fixer les modalités de ces retrouvailles. Et chaque année, le mélange des générations (au minimum 3 voir 4), des situations personnelles et familiales, des convictions des uns et des autres, bref la réunion de la famille réelle, souvent assez éloignée de la famille espérée, permet de sentir le fond de l’air idéologique, les vents – mauvais ou bons – qui se lèvent pour l’année à venir, à l’occasion des débats familiaux.

Aussi, en observateur attentif de l’évolution de l’opinion publique, je tendis l’oreille lors du fameux repas de Noël, entre chapon et bûche. La famille allait-elle se passionner au sujet de la montée du Front National ? ou encore sur la première partie de Championnat moyenne de notre Sporting Union Agenais national ? ….que nenni, ni l’un, ni l’autre, ma surprise fut totale lorsque le sujet se concentra sur un outsider complet : l’évaluation ou - dit autrement – la notation.

La tablée commença à s’échauffer avec la notation à l’école et le projet gouvernemental de notre ministre de l’éducation nationale de supprimer les notes centenaires et de les remplacer…..par des couleurs. L’unité familiale fut à peu près préservée sur la base de la nécessité de vérifier l’acquisition des connaissances et le refus du déni d’une réalité forcément hétérogène entre celles et ceux qui les avaient acquises …et les autres. Notre ministre, Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui n’est pourtant pas la plus amateur dans ce gouvernement, fédéra, contre son initiative, toute la famille ou presque. D’ailleurs, sur la notation comme pour le reste, chez les Dionis, ce gouvernement se balade entre 4 et 5/20.

Le Côtes de blaye aidant, la température du débat monta de plusieurs degrés en glissant sur deux sujets d’actualité : Uber contre les taxis réglementés et Airbnb contre les hôtels. Avec effroi, je constatai que la fracture générationnelle devint à peu près totale. Tous les quinquas (et plus) amenés – brillamment par …moi-même – défendirent pied à pied le rôle de puissance réglementaire et donc de contrôleur- évaluateur de l’Etat. Mais le moins que l’on puisse dire pour rester honnêtes (intellectuellement), c’est que la totalité de la jeune génération nous « bougea » sèchement sur le thème :

1) Ne touchez pas aux nouveaux services Internet (Uber, Airbnb, etc….)

2) Quant à l’évaluation de la qualité de ces services, nous n’avons pas besoin de vos services de l’Etat « contrôleurs-évaluateurs », nous avons mieux que cela : l’évaluation du client-internaute et son fameux « J’aime » (ou « je n’aime pas »).

En difficulté, je me rappelai de quelques principes de mathématiques et notamment celui de la démonstration par l’absurde. « Poussons votre raisonnement jusqu’à son terme, dis-je, oublions la notation des élèves, nous sommes à peu près d’accord. Mais sur les nouveaux services Internet, nous sommes divisés. Allons jusqu’aux limites, pour voir quelle est, de nos deux positions, la plus raisonnable. Posons-nous la question de l’évaluation du professeur. Reconnaissez avec moi que l’évaluation par les élèves n’est pas une solution très sérieuse ». A peine avais-je fermé la bouche que, cette fois, le débat dégénéra carrément. « Et, c’est quoi ta solution ? Osa ma nièce, Marie (23 ans), l’inspecteur de l’Education Nationale qui débarque, 1 fois tous les quatre ans, dans une classe qu’il ne connait pas ? Franchement, on préfère encore…les élèves !!! »

Le ton monta tellement que je fus obligé que je n’avais pas de leçon de démocratie fut-elle consumériste à recevoir et que nous les élus locaux, « le j’aime ou j’aime pas », nous connaissions, que cela s’appelait ….les élections.

Au comble de l’excitation, la jeune génération Dionis me répliqua que les élections, c’était très bien, mais que le fameux « j’aime ou j’aime pas » ferait du bien à chacune de nos politiques publiques. Je m’apprêtai à condamner vertement tant de démagogie facile….quand je me rappelai dans un éclair de lucidité que c’était exactement l’engagement n° 92 de notre programme municipal : « Nous mettrons en place un outil via Internet et les réseaux sociaux permettant l’évaluation permanente des services municipaux, afin d’améliorer et d’adapter le service rendu aux Agenais. »

Silencieux, in petto, je pensai en moi-même : « il ne te reste plus que 5 ans pour tenir parole »

Bonne Année 2015 à tous les fidèles lecteurs de ce blog.
Vous avez du mérite :-)) !!!

@+

Les réactions

Les fondements de cette opposition entre jeune et "ancienne" génération ?

Bonjour,

si l'on regarde bien les arguments des uns et des autres, on y retrouve les évolutions sociétales actuelles, à savoir la montée de l'individualisation - et non de l'égoïsme, les deux étant souvent amalgamés.
Ce que vous - ancienne génération - revendiquez, c'est une sorte d'idéal commun, basé sur la régulation - même au cadre très large - du comportement pour être adapté à une vie en commun, projetée d'une vision politique, au sens style de vie dans la Cité.
Ce que la nouvelle génération revendique, c'est au contraire une vision où chaque personne est libre de ses propres choix, le plus souvent basés sur la collaboration, la coopération. C'est cette liberté qui est demandée. Elle seule, multipliée par le plus grand nombre, permet de trouver les solutions et moyens les plus efficaces et les plus efficients, et qui correspondent "instantanément" aux besoins et évolutions de la société.

Quand vous dites "[...] que l’évaluation par les élèves n’est pas une solution très sérieuse.", vous sous-entendez qu'il existe un absolu dans l'évaluation et ce en toute circonstance. Ce qui implique un omniscient et omnipotent, un méta-connaissant. Or, la réalité ne correspond pas - ou plus pour tenir compte de l'évolution de notre société - à ce sous-entendu. La réalité est qu'il n'y a pas d'évaluation en tant que tel : ce ne sont que des successions et cumuls de choix individuels. Le principe qui sous-tend est celui de faire, d'agir, sans prévoir les risques ni prédire le futur, mais simplement de s'adapter à ce qui survient, en connaissance d'avis déjà émis. C'est de reconnaître la pluralité et l'immanence des individus qui agissent collectivement et librement.

Démagogie ne rime pas avec démocratie

Il faut arrêter l'égalitarisme à tous crins des socialitses en matière d'éducation ; il est profondément injuste et criminel de faire croire à un élève qu'il possède les mêmes capacités que son camarade ; il faut admettre que la réussite est plurielle et pas seulement intellectuelle !
Ceci dit , casser le thermomètre ne permet pas de mieux soigner le malade !
Il est préférable d'avoir une lecture affiné de la température au moins au degré près , qu'un patch de couleur qui permet seulement de savoir si on a ou non de la fièvre !
Il en est de même des notes et des pastilles de couleurs , censées ne plus "traumatiser" les élèves ....Belle démagogie à peu de frais !
Quant à la notation des professeurs par leurs élèves , permettez moi cette maxime personnelle : " De cul par terre , j'en tombe" ....
Le degré de "compétence" d'un professeur étant déjà difficilement mesurable ou quantifiable ( même par des professionnels que sont les IPR) , il serait idiot et la aussi criminel de le soumettre à la vindicte populaire de ses élèves ( ou de leurs parents ) !

te le dire

j'aime ta chronique je ne la rate jamais et ainsi grâce à mon jugement et tous ceux qui te lisent tu peux savoir ce que vaut tes écrits qui je suis sure instruisent sinon expliquent beaucoup de situations à beaucoup d'entre nous
merci Jean et passe de bonnes fêtes de fin d'année avec ta famille !! à l'année prochaine
Je lis aussi tes TWEETS donc je viens de lire l'article de M Tandonnet que j'apprécie beaucoup et je suis entrain d'écouter Jean D'Ormesson sur RADIO CLASSIQUE? car il faut l'écouter tant qu'il est là

Il faut m'éclairer davantage !

Je dois surement manquer d'intelligence ou d'esprit critique , mais je n'ai rien compris au message de monsieur Guillaume Maison....

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