Cette idée de relier les trois sites clunisiens majeurs Moissac, St.Maurin et Moirax de notre Moyenne Garonne et d'en faire "notre petit chemin de St. Jacques" à nous gens de Garonne m'a tout de suite plu ....et ô divine surprise à Marie-Agnès, ma femme aussi.
Avec sa bénédiction, si j'ose dire, l'affaire était «dans le sac »...avec l'aide précieuse d'Aïno Repacci, notre responsable tourisme de l’Agglo d’Agen et de l’Association ad hoc. Précieuse, car côté Internet ou informations classiques, le parcours n'existe pas ...ou pas encore.
Nous avons fait le choix ambitieux de faire le parcours en 4 jours - un plus de 20 km par jour. Faisable, nous disions nous avec une pointe d'arrogance intérieure...la suite nous ramena à plus de modestie. Le chemin appelle le temps pour voir, pour visiter, se parler….Il nous semble, une fois arrivés, que le bon temps de parcours – sauf pour des athlètes confirmés ce que nous ne sommes pas tout à fait ...; - est de cinq jours….
En avant, sur le chemin….
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1ère étape :Vendredi 16 Août - Moissac-LALANDE (commune de Goudourville)
Départ Moissac : 8h52 Arrivée LALANDE :18 h (Auberge au Petit Robinson)
Distance:19 km
temps réel de marche :6h
Notre première étape prévoyait donc de relier la Ville de Moissac au village annoncé de LALANDE pour une distance annoncée de 16,5 Km. (en fait 19 km).
Nous voilà donc en Gare d'Agen à 8h25 (humain) et en Gare de Moissac à 8h52 (rapide). Là, surtout, ne commettez pas la première faute majeure de ce Parcours Clunisien : Ne bâclez pas Moissac! Moissac est une très belle ville, une des vraies destinations touristiques au départ d'Agen (dans un rayon de 50 km) et l'abbatiale Saint-Pierre et son cloître sont de vrais chefs d'œuvre. Nous évitâmes de justesse cette erreur et nous fîmes une vraie visite de St. Pierre (mais pas de son cloître), puis nous nous rendîmes sur les bords du Tarn.
Cette première étape se prolonge ensuite par 3 km le long de la voie verte au bord du canal de l'entre deux mers. Ce n'est pas désagréable mais ce n'est pas non plus un paysage qui nous est inconnu, à nous Agenais. Seule la proximité du Tarn rendent ses premiers kilomètres intéressants à nos yeux d’habitués du Canal.
Les choses changent à l'écluse de l'Espagnette. Nous nous dirigeons vers le village du Boudou perché sur la ligne de crête du Pays de Serres. Cela monte dur surtout quand le soleil tape- ce qui était le cas pour nous- et ses coteaux sont vraiment magnifiques de polyculture: vergers, vignobles (le fameux chasselas, bien sûr), bois, chemins se succèdent avec bonheur........
Vers midi nous arrivons au point de vue du Boudou, le spectacle y est vraiment grandiose, ce qui est rare dans notre région tout en mesure ...non seulement nous surplombons le confluent du Tarn et de la Garonne mais nous voyons la vallée de la Garonne sur plus de 50 km à 180° et nous pouvons imaginer à quel point ce panorama s'embellit lorsque les Pyrénées se dévoilent....
Sous le soleil de midi, ,nous poursuivrons jusqu'au lieu-dit Bourdailles. La signalétique du GR 65 est impeccable. Il n'y a donc aucun problème pour se repérer et suivre son chemin jusqu'à ce fameux lieu-dit où se rejoignent chemin de Saint Jacques….et chemin de grande randonnée du Pays de Serres et Quercy ( GRP)
Nous y cassons la croûte et y faisons une sieste réparatrice. A notre réveil, nous nous remettons en chemin mais les choses se gâtent quand nous quittons le GR 65 impeccablement signalé, au GR Pays de Serres qui l'est beaucoup moins.
À deux reprises, nous ferons d'ailleurs fausse route. Tensions conjugales désagréables du genre « Donne-moi les cartes, tu planes trop » - désagréable… Il y a donc urgence pour que le parcours clunisien fonctionne bien à investir sur la signalétique du tronçon GRP Pays de Serres et sur …la fin du parcours qui n’est ni GR, ni GRP pour la paix des ménages pélerins.
L'après-midi, nous avons poursuivi notre chemin à travers côteaux,, St. Vincent l' Espinasse (où nous découvrons par hasard la tombe de Jean Baylet, emblématique patron de la Dépêche,, puis Lalande pour terminer. Attention, ce parcours est plus long qu'annoncé. Dommage de ne pas avoir intégré dans ce tronçon le château de Goudourville qui est superbe....
Au final, cette étape n'est pas la plus simple puisque Moissac mérite du temps pour la découvrir...et que le reste de l'étape est long donc physique si l'on veut faire le Chemin en 4 jours....
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2ième étape : Samedi 17 Août - LALANDE-Saint-Maurin (Chambre d’Hôte chez Mme Trojan)
distance :20km
Départ :8h40 Arrivée: 17 h00
temps réel de marche :5h15mm
Le départ de Lalande n'est pas très marrant. Nous sommes obligés de suivre une route départementale fréquentée et ennuyeuse.
Il faut être vigilant, malgré l’heure précoce, car la signalétique "grande randonnée pays de Serres" laisse vraiment à désirer
Au bout d'une heure de marche, le village de Gasques est une bonne surprise. Le chemin qui monte au village est magnifique et aboutit à une source- lavoir de toute beauté. Dans le village lui-même, ne ratez pas la place centrale avec une église superbement entretenue et son presbytère devenu.... la Mairie.
Le chemin entre Gasques et Castelsagrat est sans grand intérêt, assez rectiligne, mi chemin en terre, mi route communale bitumée. L'économie céréalière écrase le paysage. Les parcelles se sont considérablement agrandies. On peut le regretter pour la diversité du paysage, mais l'économie céréalière a redonné à nos campagnes une certaine prospérité et c'était visible sur cette portion du chemin.
Castelsagrat réveille l’intérêt du randonneur, un peu abruti par la monotonie des chemins bordés de champs de maïs…et toujours de maïs. Les cornières du village sont superbes. Mais son église, comme bien d'autres sur le chemin, ...est désespérément fermée. Voilà un objectif pour l 'Association qui promeut à juste titre ce chemin : faire rouvrir ..... Toutes les églises qui bordent ce chemin et qui le méritent (sans parler de l’ombre et de la fraîcheur offertes au randonneur assommé de chaleur) !
Le chemin entre le Castelsagrat et Montjoi permet de découvrir la vallée de la Séoune, méconnue alors qu'elle est un très beau site nature, large, fertile avec la bénédiction qu’est l’eau en abondance de la Sélune!
Nous faisons notre pause méridienne au village de Montjoi. Ce village est vraiment un petit bijou bien mis en valeur (Chapeau bas, madame le Maire…et sans doute merci Golfech !) possédant un ensemble architectural de maisons, de placettes, et d'église absolument exceptionnel. Nous faisons une halte au restaurant récemment ouvert "la cage aux oiseaux" en référence avec la chanson de Pierre Perret qui venait ici passer ses vacances (Les fameuses jolies colonies de vacances!!). Quelle surprise de découvrir que la patronne de ce restaurant n'est autre que Madame Laurence Raffi, l'épouse de Fabrice BIASOLO ! Pour une minute nous nous transformons en inspecteur du guide Michelin et nous vous recommandons vraiment très très fortement de vous arrêter à ce restaurant excellent au niveau gastronomique et avec une équipe très accueillante et sympathique.
À la sortie de MONTJOI, nous faisons route faire le lac de Merlet, le chemin est alors signalé comme étant interdit en tant que propriété privée.
N'écoutant que la carte d'Aïno Repacci , nous en profitons quand même, de ce chemin longeant un petit lac absolument magnifique dans lequel nous nous nous baignons ......malgré une nouvelle interdiction! Moment rare d’émotion devant la beauté d’un site mis en valeur par une lumière provençale. Je tweete « Le paradis existe ! je l’ai trouvé, si, si, c’est le lac de Merlet à Montjoi… )
Nous arrivons vers 17 heures au terme de notre étape: le village de Saint Maurin. Les vestiges de cette abbatiale clunisienne sont impressionnants. Saint Maurin se situe exactement à 26 km d'Agen. Il appartient à la communauté de communes de Beauville. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'y rendre en 57 ans d'existence Agenaise (sans doute parce qu’il n’y a jamais eu d’équipe de rugby et que cela ne dépend pas de la plus belle circonscription de France, à savoir Agen-Nérac).... Et pourtant Saint Maurin mérite d'être visité. Nous avons de la chance. Nous tombons exactement sur le début de la visite guidée de l'abbatiale par une jeune guide appartenant à l'association des amis de Saint Maurin. Elle nous fait revivre le passé glorieux de cette abbatiale en une heure de visite. Grâce à elle, le thème de ce chemin à savoir relier les trois sites clunisiens de Moissac, Saint Maurin et Moirax devient réalité.
Au total Lalande Saint-Maurin se révèle être une bien belle étape: à conserver dans son intégrité.
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3ieme étape : Dimanche 19 Août - Saint-Maurin – Caudecoste ( lieu-dit Tourous Mme Piasentin)
distance :27km
Départ :8h30 Arrivée: 19 h10
temps réel de marche :7h
Nous démarrons vers 8h30 après un petit déjeuner très agréable passé en compagnie de Madame Trojan, notre hôte d'une nuit
Le début consiste pour l'essentiel à suivre d'abord l'Escornebœuf, le petit ruisseau qui a fait la fortune de Saint Maurin pendant le Moyen Âge, Puis après le confluent entre l'Escornebœuf et la Séoune, nous empruntons une chemin qui nous permet de descendre la vallée de la Séoune, avec tous ses moulins au passé glorieux fait Feyrusssac ,Tayrac et enfin Puymirol.
Cette partie du chemin est clairement une des moins bien balisées de l'ensemble du parcours. La carte IGN y est absolument indispensable….Elle ne vaccine pas complètement contre les erreurs d’aiguillage (Nous avons du en faire une petite dizaine sur les 80 km parcourus…)
La découverte de la vallée de la Séoune aura été pour moi un des évènements de ces vacances vagabondes Je suis tombé sous le charme de cette large vallée, parsemée de très belle bâtisses et de beaux châteaux…c'est vraiment un paysage de toute beauté et pourtant largement méconnu de notre département.
Nous arrivons à Puymirol vers midi. À cette heure et à cette date le village est complètement à l'arrêt…. sauf le restaurant de la piscine.... Nous y faisons une halte réparatrice et salutaire, Nous avons clairement maintenant le sentiment d'être revenus en Agenais. Nous y croisons des amis - Didier DELEU - et mon collègue du conseil municipal d’Agen, Alain Bedouret, maître nageur à la dite piscine (qui bosse un Dimanche à 13h…Je lui fais remarquer malicieusement) .
La section du chemin entre Puymirol et Saint- Romain Le Noble est parmi les plus difficiles du Chemin à cause des monts et des vaux successifs - et parmi les plus belles –mais nous avons eu le tort de l'aborder en pleine chaleur. Nous déconseillons vivement à ceux qui nous suivront de faire preuve de tant de présomptueuse insouciance. Petit coup de chaleur de ma femme, juste avant l’Eglise salvatrice de Saint-Romain le Noble, ….qui, ouverte , nous offre la fraîcheur de son intérieur et l’eau ….de son cimetière !
Saint-Romain le Noble pourrait être un joli village, mais la salle des fêtes qui fait la liaison entre l’Eglise et l’Ecole qui ont toutes deux leurs charmes, n’est vraiment pas terrible !.....et côté Sud, le cimetière sauvage des vœux Poids Lourds, lui fait vraiment tâche. Monsieur le Maire, Cher Christian (Marcheval), réveille-toi…ton village le vaut bien ! La descente sur la vallée de la Garonne offre un beau panorama … Vient après une interminable fin d’étape en vallée de Garonne : Ni le Pont de Saint-Nicolas et le château Saint-Philippe, ni Garonne et ses superbes bleus et verts d’été, ni la chartreuse de Muret pourtant d’une élégance rare n’auront raison de la mauvaise humeur terminale de ma femme qui m’asséna, en ronchonnant, un assassin « Tu as un don rare pour transformer toute ballade sympa en vraie bavante »….Elle a raison. J’ai ce don. ….citius, altius, fortius et …patatra ! il était temps d’arriver. La qualité de l’accueil de Mme Piasentin et du repas chez Annie et Jean-Pierre Audoire, nos amis fit dissiper cet orage conjugal.
Vous l’aurez compris. Cette étape était trop longue de …6 ou 7 km. Pour rester dans le latin, errare humanum est.
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4ième étape : Lundi 19 Août Caudecoste-Beauregard
Heure de départ : 8h30 Heure d'arrivée : 17h 45
Temps de marche : 6h 45
Distance parcourue : 24 km
Caudecoste, Layrac, Moirax nous sommes bien en terre connue....enfance, rugby, politique m'ont rendu chacun de ces villages familiers.
Nous passons un excellent petit déjeuner avec la famille Piasentin notamment à nous remémorer les souvenirs des Trois Domaines.
Puis vint l'heure du départ...oh surprise! la pluie – un vrai crachin breton - était au rendez-vous... Et elle sera notre compagne de route pendant plus de 3h30, ce qui est absolument exceptionnel dans le sud-ouest.
La première partie de cette étape, Caudecoste-Layrac nous fait faire un long parcours dans la plaine de la Garonne, pour l'essentiel sur des chemins bitumés.
Nous suggérons à l'association promotrice de ce chemin de repenser cette première partie. Nous pensons qu'il serait judicieux de pouvoir rejoindre Cuq le plus vite possible et de cheminer à travers les coteaux de Gascogne de Cuq à Layrac en passant par Fals.
Quant à nous, nous voilà arrivés trempés à Layrac pour y faire la pause méridienne au restaurant le Welcome. Le nouveau gérant est un basketteur, nous parlons donc basket, BCLA et Charly Bousquet, le club et son président locaux. La cuisine est bonne, le menu 12 € abordable. Nous recommandons chaudement cette halte.
La deuxième partie de l'étape est beaucoup plus intéressante. Elle nous amène dans les coteaux de Gascogne depuis Layrac jusqu'à Moirax....superbe!
Nous voilà à Moirax un des trois hauts lieux de notre périple. En arrivant par les coteaux de Layrac, la perspective du Château de Moirax et de son abbatiale se distingue très nettement sur la ligne d'horizon à l'ouest, Nous faisons une halte chez nos amis TANDONNET au lieu dit de Jean Boué. Le Sénateur et son épouse n’étaient pas là…… Nous sommes maintenant sur des terres plus que connues, familières, Moirax faisant partie de l'histoire familiale Dionis et du bassin de vie de l'Agenais.
Je connais très bien l'abbatiale de Moirax. J'y suis allé souvent à la messe et de nombreux événements familiaux y ont été célébrés. Mais pourtant cette fois-ci encore j'étais ému par la beauté et la pureté de cette église .....
Je valide donc pleinement l'intuition initiale de ce chemin: Relier ces trois lieux de spiritualité de beauté que sont Moissac, Saint-Maurin et Moirax est une grande idée .....
Il nous restait à revenir chez nous, à la maison, à Beauregard. Terminer le chemin par l'allée de cèdres de Beauregard, arriver chez soi à pied est un pur bonheur. Ma femme et moi, fatigués, étions contents de partager ensemble ce moment rare...
C'était le moment de dire merci à ceux qui hier nous ont mis en route sur ce chemin : merci donc à l'association Moissac- Saint-Maurin -Moirax. Nous ferons ce que nous pourrons pour leur témoigner concrètement notre reconnaissance. ..A notre place, nous aiderons à la mise au point, à l’amélioration du chemin et à sa promotion.
Il a un bel avenir devant soi
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
chronique des vœux poids lourds
Dixit ".....et côté Sud, le cimetière sauvage des vœux Poids Lourds, lui fait vraiment tâche".
Comme vous dites si bien les" voeux "poids lourds font souvent tâches et un peu partout et de plus en plus souvent. Fasse que vos actions œuvrent pour que nos vœux ne se retrouvent pas au cimetière de St Romain.
Votre chemin de St.-Jacques
De nouveau félicitations pour vous Jean et votre épouse. J'ai lu avec envie le récit de ce parcours au demeurant pas si simple que celà mais réservé aux jeunes de moins de 60 ans de surcroît en bonne santé.
Jean Dionis de passage à Saint-Maurin !
Ma surprise a été grande d'apprendre que votre épouse et vous avez fait un arrêt à Saint-Maurin pendant votre périple.
Merci pour cette belle image que vous donnez de notre beau village de caractère au frontière du Lot-et-Garonne, et pourtant si près de la ville d'Agen, ainsi qu'à ce beau parcours.
A quelques jours près, le mercredi soir, vous auriez pu goûter à notre célèbre Marché Gourmand, qui accueille chaque année maintenant entre 400 et 600 visiteurs.
Variante
Une variante du chemin clunisien Moissac-Agen est à l'étude , il passerait alors par Aubiac ,Estillac et Roquefort ce qui permettrait de visiter l'église d'Aubiac ,le Chateau d'Estillac et celui de Roquefort
Réponse à Georges Armella
Je suis désolé, mais le parcours que personnellement j'ai effectué une dizaine de fois depuis trois ans, n'est pas réservé au moins de 60 ans, mais aux jeunes de moins de 85 ans qui sont encore en capacité d'effectuer des promenades de 5 à 10km.
Il n'y a aucune difficulté majeure, depuis le début du mois de février 2014 le parcours entre Caudecoste et Layrac a été modifié et devenu beaucoup plus intéressant. L'ensemble du parcours a été imaginé de façon à ce que les randonneurs puissent le parcourir dans sont entièreté ou par tronçons.
Entre deux villages il n'y a jamais plus de 5 ou 6 km
Son inauguration est programmée pour le 14 juin.
N'hésitez pas à venir parcourir notre campagne et découvrir les sites clunisiens et autres.
Gérard DEFLISQUE
Président des Amis de l'Abbaye de Saint Maurin
D'abbaye en abbaye ou de gare à gare ?
Ma femme me persécutait depuis longtemps. Il faut "faire" le chemin clunisien, elle avait lu et relu votre blog, et l'intensité des persécutions allaient croissantes.
"Cette idée de relier les trois sites clunisiens majeurs Moissac, St.Maurin et Moirax de notre Moyenne Garonne et d'en faire notre petit chemin de St. Jacques à nous gens de Garonne"... Moissac, St Maurin, Moirax, pourquoi-pas ? Le Quercy, les serres valent bien qu'on se fatigue un peu.
Mais terminer à Moirax ne m'allait pas, mais alors pas du tout, c'est qu'il nous fallait ensuite rentrer à la maison. Et comment faire, un dimanche pour reprendre le train pour Marmande ? Moirax et ses alentours, nous les connaissons bien, nous en avions parcouru presque tous les chemins. Et la traversée de la vallée de la Garonne nous rebutait. Elle est faite pour tout ce qui roule ou navigue, pas pour le pauvre piéton privé d'ombre et menacé par les automobiles rageuses. Et ces plaines rebutante sont néfastes à la paix des ménages.
Alors notre petit Compostelle à nous sera celui de la Révolution industrielle, honorera le Second Empire, L'impératrice Eugénie, les polytechniciens saint-simoniens, le charbon, le fer, nous irons de la gare de Moissac à celle d'Agen. Les panaches de la centrale de Golfech nous montreraient la route. Nous vous avons donc abandonné quelque part aux accores de Puymirol.
Les panaches ? Un seul ! une tranche est en entretien ! et que de monde pour s'y activer ! et se loger aussi, adieu le gîte de Lalande, bonjour les improvisations de dernière minute.
Ne nous plaignons pas, notre première étape s'est terminée à Valence, à l'Oustalet d'Anicette. Nous avons donc quitté le chemin officiel à St Vincent Lespinasse pour descendre vers la vallée et nous avons eu tout loisir d'admirer ses toitures puis tout le reste. Passer la nuit à l'Oustalet d'Anicette est un devoir pour le cinéphile, un bonheur pour tous les autres, nous l'avons quitté à regret. Merci à Anicette Touillez et son compagnon, merci à la cousine qui nous a si gentiment pris en charge pour nous ramener en auto à Lalande en passant par le boulanger, l'épicier et j'en passe.
Deuxième jour, comme vous. Le balisage ne nous a pas causé les mêmes soucis, nous n'y prêtons guère attention, il est là, tant mieux, il manque, on s'en passe, pourvu que le chemin existe. Autre saison, autre vision des choses, en ce mois de mai les océans de blé ondulent sous le vent de nord. Nous avons eu une pensée pour vous qui avez affronté les rigueurs de l'été. Nous avons mangé à Castelsagrat au "Café du Siècle", bien et beaucoup pour une misère. La place centrale a été dépouillée de ses arbres au grand désespoir de ses habitants, bien sûr on a une vue d'ensemble sur les cornières, mais à quel prix ?
Autre saison, autre vision des choses, en mai Montjoi est un village mort, ses maisons sont soigneusement restaurées, les volets sont bien repeints, les bacs à fleurs parfaitement entretenus mais où est la vie, où sont les enfants, les jouets qui traînent, à quoi bon un boulodrome sans pétanqueurs ? Nous n'avons vu qu'un décors de cinéma ( de cape et d'épée ) pendant la pause exactement comme La Garde Guérin, . Un village inhabité est-il toujours un village ?
De Montjoi à St Maurin ça se corse, le bon sens propose un chemin, le balisage confirme parfois. Non la petite route qui passe à Merlet n'est pas privée, mais le passant n'y est pas le bienvenu, on lui enjoint de ne pas prendre de photos, de faire attention au chien, un monstre écumant antipathique en diable, a-t-il mordu ? Ma femme dit que oui, je suis plus réservé, il n'empêche. Et nous avons passé, comme vous la nuit chez madame Trojan. Hélas, hélas elle n'a plus la force d'entretenir son moulin, elle le vend, quel dommage ! De l'histoire mouvementée de l'abbaye nous avons dû nous contenter que de quelques bribes glanées ici et là, d'essayer de reconstituer en imagination ses volumes disparus. Pourvu qu'on ne fasse pas disparaître l'étrange maison qui s'est nichée dans ce qui reste de sa nef, elle doit être la seule de son genre.
Le lendemain cap sur Puymirol, étape trop courte, rallongée par nécessité, errances par monts et par vaux, suivi un balisage fantasmagorique qui nous a conduit nulle part et nous a forcé à traverser comme des voleurs l'arrière-cour d'une ferme.
La suite est hors-sujet, une partie de saute-moutons à travers les serres, d'un chemin à l'autre, d'un balisage bleu à un balisage jaune. Une nuit passée à l'hôtel à Castelculier ! mais si ! à une encâblure d'Agen et de sa gare. Mais nous avions choisi d'aller à pied de Moissac à Agen et pas autrement en restant si possible sur les côteaux. Nous avons abouti sur le canal à l'endroit où il passe sous une voie ferrée qui conduisait à Villeneuve ?
Octobre 2015. Nous avons fait l'étape à pied BOUDOU / MONTJOI sans aucun problèmes particuliers et nous n'aurions pas eu besoin d'une carte IGN tellement le chemin est bien fléché et son entretien est remarquable.Une étape couchée ( 8 personnes ) dans un gîte de qualité sur la commune de Gasques au lieu dit " Tap del Rey " à l'ouest du village de Lalande qui nous a fait faire une boucle supplémentaire de 2 km. La variante ( boucle de Goudourvillle ) proposée par l'association des amis de l'abbaye de Saint Maurin n'apporte pas grand chose. Nous avons rajouté une petite variante en allant à la Chapelle et le cimetière de Sainte Rose sur la commune de Malause. Pour finir sans avoir fait l'étape Montjoi / Saint Maurin , nous avons été invité par l'association à une visite guidée assez exceptionnelle du site de l'abbaye de Saint Maurin avec le conservateur de Moissac en présence du président et de Madame le Maire.
Bravo à cette association qui se consacre a faire connaitre les chemins clunisiens et les sites.