Monsieur le Sénateur,
Madame la Conseillère générale,
Messieurs les Présidents de Quartier,
Mesdames et messieurs les membres des Conseils de Quartier N°11 et 12
Ce 19 juillet est une date symbolique à mes yeux car elle marque une inflexion dans la relation entre les agenais et Garonne.
Je reviendrai tout à l’heure sur les aménagements que nous inaugurons ce soir mais je souhaite d’abord parler de Garonne et de son rôle central dans le développement de notre Ville.
Avoir un fleuve comme Garonne est d’abord une immense chance pour une Ville comme la nôtre. Déjà, les romains, précurseurs dans le développement des cités, considéraient qu’il était nécessaire pour construire une ville de fournir 1 mètre cube d’eau par jour et par personne. La disponibilité immédiate et abondante d’eau permettait, non seulement, de satisfaire les besoins de la population, mais aussi, le développement de l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire. C’est d’ailleurs à l’époque de l’Aginnum Gallo-Romaine, vers le 1er siècle de notre ère, que nos ancêtres, les Nitiobriges, quittèrent le plateau de l’Ermitage pour s’installer dans la vallée.
Garonne a permis aussi le développement de notre cité en facilitant les échanges commerciaux avec d’autres régions. Vous connaissez tous l’existence du port d’Agen qui permit d’expédier tous les productions locales et, notamment, la plus célèbre d’entre elles, le pruneau irrémédiablement associé à Agen parce qu’il était expédié du port d’Agen.
La géographie est têtue et elle joue un rôle majeur dans l’aménagement du territoire. Grâce à la vallée de la Garonne, Agen, au fil des siècles a bénéficié presque naturellement de tous les réseaux. Le canal latéral à la Garonne, le chemin de fer, l’autoroute, les réseaux numériques et demain la LGV.
Il faut songer à des Villes comme Auch ou Villeneuve sur Lot, avec des caractéristiques similaires à la nôtre, mais qui n’ont pas la chance d’être irriguées par un fleuve comme Garonne et qui, de fait, sont restées à l’écart de ces réseaux et de ce qu’ils supposent en termes de développement.
Dans toutes les relations amoureuses, il y a des hauts et des bas, il en va de même entre Garonne et Agen. En effet, les crues de Garonne ont profondément influencé et contraint le développement urbain de la Ville et même de l’Agglomération. 1875, 1930 et dans une moindre mesure 1952 font partie du patrimoine des agenais et nous ont amené à nous protéger des crues de Garonne et, pour la Ville d’Agen, à tourner le dos au fleuve qui lui a amené sa prospérité. La deuxième moitié du 20ème siècle est marquée par cette tendance lourde.
Aujourd’hui encore elle est au cœur des préoccupations avec le lancement des études pour créer un troisième pont au niveau de Camélat pour fluidifier la circulation et les échanges entre la rive droite et la rive gauche.
Vous le voyez à travers ces quelques exemples, Garonne est partout, bienveillante ou maléfique, elle a rythmé l’histoire de notre ville.
Il était temps de recréer le lien entre Garonne et Agen et la municipalité que j’anime en a fait un de ses axes forts en 2008.
D’abord parce que les techniques modernes de mesure permettent d’anticiper les crues de Garonne et de mettre en œuvre, en cas de menace sérieuse, les plans d’évacuation de la population. Fort heureusement, et je le dis en ayant une pensée pour toutes les victimes des crues torrentielles dans les Hautes Pyrénées et les Pyrénées Atlantiques, ici à Agen, les crues on les voit venir de loin !
L’aménagement des berges de Garonne va permettre aux agenais de se réapproprier le fleuve. Souvenez-vous, il y a quelques années encore, l’image que nous donnions aux visiteurs qui arrivaient à Agen. En contre-bas de la route, un terrain vague occupé dans des conditions sanitaires indignes du 21ème siècle par les gens du voyage. Nous avons souhaité en faire un lieu de promenade et de pique-nique en famille, un observatoire privilégié de Garonne, une alternative sportive au canal et au complexe d’Armandie et, bien sûr, un trait d’union entre la Ville et Passeligne Dans le même esprit que ce que l’Agglomération a fait à Passeligne, nous avons aménagé ces berges pour les rendre accessibles tout en préservant l’équilibre naturel de cet espace.
Je souhaite que les agenais redécouvrent, à chaque saison, Garonne. J’inaugurais récemment aux Jacobins la très belle exposition « éloges de l’eau » de l’artiste hollandais Aart Elshout. Sur tout un pan de mur, il a réalisé des dizaines de cadres reprenant les nuances de Garonne en fonction des saisons et de la luminosité. L’aménagement des berges permettra aux agenais, je l’espère, d’observer en direct cette diversité que propose Garonne.
Je suis intarissable sur ce sujet et j’en oublie les bases. Je souhaite remercier les entreprises et leurs salariés qui ont participé à ce chantier dans des conditions souvent difficiles. Les services techniques de la Ville ainsi que les espaces verts qui ont mouillé le maillot !
L’Agglomération d’Agen et, dans une moindre mesure, le Conseil Régional d’Aquitaine qui ont soutenu la Ville pour la réalisation de ces aménagements.
Cette première reconquête des berges en appelle d’autres, à Agen bien sûr, mais aussi sur d’autres communes de l’agglomération agenaise. Nous disposons d’un formidable potentiel à développer pour les habitants de notre bassin de vie et au niveau touristique.
Je crois fermement que le 21ème siècle permettra aux agenais au sens large de se réconcilier avec Garonne !
Vive Garonne et Vive Agen !
Je vous remercie