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13/02/10 - Discours prononcé par Jean Dionis à l'occasion de l'inauguration de la statue Jacques de Romas à Nérac

Publication : 14/02/2010  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

INAUGURATION DE LA STATUE DE ROMAS

NERAC samedi 13 février 2010 à 15h00

Depuis 2008 et en tant que premier magistrat de la ville d’Agen, je préside les conseils municipaux dans la salle des Illustres. C’est une pièce chargée d’histoire et d’émotion. En 1885, le maire Jean-Baptiste Durand et son conseil municipal, décidèrent de l’orner de « dix portraits de grands hommes qui ont le plus honoré et illustré le département de Lot-et-Garonne et qui répondent en même temps à un sentiment d’orgueil patriotique ». Parmi ces personnalités sous le regard desquelles j’ai l’honneur d’exercer mes fonctions, se trouve Jacques de Romas au pied duquel on aperçoit son fameux cerf-volant électrique.

HOMMAGE À L’HOMME DES LUMIERES

Jacques de Romas est né à Nérac en 1713 et mort en 1776. Cet enfant du pays était lieutenant assesseur au Présidial de cette ville en 1738. C’est donc en tant que physicien autodidacte qu’il mène parallèlement et avec constance des recherches sur l’électricité atmosphérique.

Notre première impression est qu’il a prouvé que les terres néracaises étaient aussi les témoins privilégiés du siècle des Lumières. Dès le 12 juillet 1752, il rend compte dans une lettre à l’Académie de Bordeaux, de ses observations sur l’électricité obtenue avec une barre isolée et exposée à l’air en temps d’orage. Ce qui est édifiant, c’est que dans une période relativement similaire, de l’autre côté de l’océan Atlantique, Benjamin Franklin travaillait sur le même sujet. Pendant que notre Jacques de Romas inventait le brontomètre en 1750 (appareil devant protéger de la foudre en « permettant d’explorer l’intensité de l’électricité atmosphérique en temps d’orage »), faisait ses premières expériences publiques avec un cerf volant électrique pour capter l’électricité dans l’air (dont celle couronnée de succès du 7 juin 1753), le physicien anglo-saxon réalisait sa fameuse expérience près de l'église épiscopale de Philadelphia. A noter qu’en 1764, l’Académie des sciences de Paris dont il est membre lui reconnaît la priorité sur Franklin pour le cerf-volant électrique, l’Américain restant l’inventeur du paratonnerre.

Mais l’important est de voir qu’en ces temps où l’Eglise menait encore des procès de sorcellerie, un puissant et irrésistible mouvement d’émancipation, dont Jacques de Romas fut l’un des représentants, animait l’Europe du XVIIIe siècle. Ce siècle des Lumières n’était ni incompatible, ni opposé à la foi mais profondément laïc et indépendant des pressions dogmatiques. Il aura vu s’exprimer des femmes et des hommes qui souhaitaient faire de la raison un outil de compréhension et d’amélioration de la condition humaine. Par leur engagement intellectuel, culturel et scientifique contre les oppressions religieuses, morales et politiques, ils auront influencé les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique et la Révolution française.

UNE STATUE RENDUE AUX NERACAIS

Cette statue, qui est la raison de notre rassemblement aujourd’hui, avait été inaugurée le 22 octobre 1911. Elle avait su mettre en étroite relation bon nombre de personnalités du Sud-Ouest et de la vallée de la Garonne. Elle était l’aboutissement d’un projet impulsé par le célèbre professeur Bergonié de la Faculté des sciences de Bordeaux, appuyé par le président de la République Armand Fallières, supervisé par le maire néracais François Baudy et réalisé enfin par le sculpteur viannais Joseph Daniel Bacqué. Cent trente-cinq ans après sa mort, Jacques de Romas a donc réussi à rassembler autour de lui de grandes personnalités scientifiques, politiques et artistiques originaires de nos terres.

Et 234 ans après sa disparition, nous sommes à nouveau là pour le célébrer. Je suis heureux d’être parmi vous pour inaugurer cette statue de Romas, disparue en 1942 pour la récupération de ses 390 kilos de métal. Une nouvelle inauguration donc, permise par les efforts considérables de la société historique des Amis du Vieux Nérac. La découverte du plâtre de la statue originale est une chance pour l’histoire lot-et-garonnaise. Et nous rendons aux Néracais cette statue, ô combien symbolique, qui vient aujourd’hui réparer l’outrage de la Seconde Guerre mondiale.

En définitive, c’est une fierté lot-et-garonnaise et nationale qu’ont pu faire renaître Céline Piot, professeur d’histoire-géographie et présidente des Amis du Vieux Nérac, Jean-Pierre Koscielniak, historien et re-découvreur du plâtre de la statue, les élus de la ville de Nérac dont M. Gabriel Chazallon, ancien 1er adjoint au maire de Nérac, conseiller général de 2001 à 2008 et membre des Amis du Vieux Nérac, ainsi que les nombreux souscripteurs : Conseil général, Fondation du patrimoine, ERDF, ainsi que nombre de Néracais… Nous vous en sommes tous ici reconnaissants.

Pour conclure et pour parachever ce clin d’œil historique à la terre locale, il est incontestable que Nérac veille à rendre à ses hommes célèbres leur place légitime. Alors je me permets de reprendre l’idée de Gabriel Chazallon, ici présent, que je trouve très bonne : ramener la statue d' Henri IV dans son Château et mettre la statue d'Armand Fallières à l'intersection de la route de Mézin-Nérac. Des aventures que nous attendons avec impatience…
Merci à tous !

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