Vous trouverez ci-dessous l'article du Petit Bleu consacré à Mohamed Fellah, adjoint à la politique de la vielle d'Agen de Jean Dionis (photo Jean-Marc ramel).
Mohammed Fellah : « Je suis né(o) centriste »
En charge de la politique de la ville dans l'équipe municipale, Mohammed Fellah, enfant de Montanou, aujourd'hui chargé de mission au groupe Ciliopée, revient sur son parcours et son engagement néo-centriste.
Ses origines
« Mes parents sont arrivés d'Oran en 1972. Ils se sont installés dans un immeuble bas de Montanou. Mon père a été ouvrier du bâtiment, puis a travaillé à l'entreprise Neveux, à Bon-Encontre. Ma mère a élevé ses neuf enfants et je suis le cinquième de la fratrie, quatre au-dessus, quatre en dessous, juste au centre. Je crois que je suis né centriste ! »
Sa jeunesse
« J'ai eu un parcours scolaire classique. Langevin, Chaumié, Palissy. ça se passait bien à l'école car j'étais entouré de personnes qui me tiraient vers le haut. Puis, ce furent deux années de droit à Agen, avant de poursuivre à Toulouse pour obtenir une maîtrise de droit privé. J'avais un rêve de gosse : devenir avocat et j'ai toujours le projet d'une carrière dans le monde juridique. Ado, je passais des après-midi à assister aux audiences du tribunal. J'étais impressionné par le charisme de ces hommes de loi qui parvenaient à gagner des causes paraissant perdues d'avance. Pour le reste, j'ai toujours beaucoup lu et après, c'était comme tous les jeunes de mon âge, le sport et les filles. J'avais autant d'amis du centre-ville que du quartier et si, à l'époque, Montanou était « connecté », on avait compris ce qui se jouait. À savoir, qu'il faut toujours s'ouvrir vers l'extérieur. C'est ce que j'essaie de transmettre aujourd'hui aux jeunes. »
Sa prise de conscience
« J'ai arrêté mes études et suis revenu à Agen pour des raisons pécuniaires. J'ai fait de petits boulots et me suis investi dans l'associatif. C'est avec la présidentielle de 2002 que j'ai pris conscience de la nécessité de l'engagement au niveau politique. Le soir du premier tour, quand j'ai vu le visage de mes parents, ça m'a vraiment peiné. Je pensais à ce qu'ils ont fait toute leur vie, et je me suis dit : voilà comment ils sont remerciés… Mais, il fallait sortir d'une position de victime, prendre ses responsabilités, s'engager, développer un esprit critique. Ce que j'ai essayé de faire. »
Son quartier
« Les Agenais ne le connaissent pas , sinon par ce qu'ils en lisent dans les journaux, lesquels rapportent surtout les problèmes. Je dis à ces jeunes : vous êtes responsables de vous et des gens qui vous ressemblent. Que vous le vouliez ou non, vous faites partie de cette jeunesse issue de l'immigration et, de ce fait, vous êtes doublement regardés, comme un individu et comme appartenant à un groupe d'individus qui vous ressemblent. On peut estimer que ce n'est pas normal, mais c'est une réalité. »
Son engagement
« Avec le maire, nous menons une politique sociale ambitieuse que certains qualifieraient de « gauche ». Et je défie quiconque de nous prouver que, sur la ville, on a reculé sur la solidarité. Les trois-quarts de mes amis sont de gauche et ce sont mes amis. Je regrette juste quand des gens me disent : « C'est bien ce que vous faites, mais vous êtes à droite. » Ce ne peut pas être un argument ! Mais ça s'est atténué et je suis sûr qu'en jugeant les actes, cela se dira de moins en moins. »
Auteur: Bessy Selk