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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Finances publiques : Le grand débat public

Publication : 19/07/2010  |  09:23  |  Auteur : Jean Dionis

Plus personne ne peut l’ignorer tant l’information a été couverte, diffusée et débattue : les finances publiques de l’Etat sont en très mauvaise santé. Deux chiffres seulement :
• Celui de notre déficit public, qui a atteint 138 Milliards d’euros, soit 7,9 % du PIB en 2009
• Celui de notre endettement, qui atteint actuellement 1489 Milliards d’euros soit 77 % du PIB.
Qui se souvient encore que la France s’était engagée en signant le traité de Maastricht à ne pas dépasser 3% du PIB en matière de déficit public et 60 % du même PIB en matière d’endettement public ? Personne et ce n’est pas bon signe lorsque notre pays fait peu de cas de sa parole donnée et, plus fondamentalement, comment en sommes-nous arrivés là ?
D’abord, en prenant de mauvaises habitudes de vie « à crédit » depuis 1981 et ceci quelques soient les gouvernements de gauche, du centre ou de droite (pour être honnête, à l’exception de quelques gouvernements vertueux, notamment celui de Chirac de 86 à 88)
Ensuite, en subissant de plein fouet les effets de la crise actuelle – la crise la plus violente de l’après-guerre – qui a fait dévisser brutalement les recettes fiscales de l’Etat en même temps que l’argent public servait d’amortisseur de crise (plan de relance...)
Or, nous sommes désormais de plein pied dans la mondialisation et la mauvaise santé financière de la France se paye « comptant » en renchérissement du coût d’emprunt (et donc tout simplement du financement de l’Etat Français, la paye de nos fonctionnaires d’Etat au mois le mois…)
Bref, la rigueur est inévitable et tout de suite… Et, il est bon que le Premier Ministre ait parlé vrai en appelant rigueur, ce qui n’était vraiment pas « la cueillette des olives en Basse Provence » pour reprendre le bon mot de Jean-François Copé.
Soyons francs. Il y aura donc des coupes dans des endroits où l’argent public était utile. Je pense notamment à ce remplacement d’un seul fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Les postes non pourvus de policiers, d’instituteurs, d’infirmières feront mal, surtout en milieu rural. Mais, je comprends que dans ce domaine ultra-sensible, en tant de crise, on puisse appliquer la même règle à chaque ministère.
Mais pour le reste des dépenses et des recettes, où va-t-on faire les économies ? Qui va payer ? Le grand débat se résume à ces deux grandes questions.
Affirmons d’abord qu’il s’agit d’un débat public, citoyen qui ne doit être confisqué, ni par les experts, ni par la classe politique… et c’est pourquoi je suis heureux d’ouvrir ce débat avec vous par l’intermédiaire de ce blog.
Où va-t-on faire les économies ? Et bien ce débat a du bon. Il nous oblige à remettre en question des dépenses reconduites annuellement sans se poser beaucoup de questions sur leur opportunité, que ce soit au niveau de l’Etat ou des collectivités locales, elles aussi entrainées mécaniquement dans la rigueur par le gel des subventions d’Etat.
800 000 €, la garden party de l’Elysée pour 8 000 invités (soit 100 € par invité) ? On garde ou on ne garde pas ? Je crois que le Président a eu raison de supprimer cette dépense. 17 000€ le feu d’artifice du 14 Juillet à Agen pour 15 000 personnes (soit 1,1€ par spectateur)? On garde ou on ne garde pas ? Je crois que nous avons eu raison de continuer à financer ce spectacle.
Bref, cet exercice en vrai grandeur de Budget base zéro, le fameux BBZ des comptables a du bon. François Fillon espère 10 Milliards d’euros d’économies. C’est beaucoup d’argent. C’est peu par rapport à nos 138 Milliards de déficit.
Il nous faudra passer à la deuxième question. Qui va payer ? Ou comment augmenter les recettes? Pour parler clair, comment augmenter les impôts.
Enfin, le gouvernement se résout à diminuer les fameuses niches fiscales, comme nous le réclamions depuis le début du mandat. Très bien. Est-ce pour cela l’unique et bonne manière pour augmenter les recettes en temps de crise? Je ne le pense pas et ceci pour deux raisons :
1- Réduire les niches fiscales, c’est augmenter les recettes, c'est-à-dire augmenter les impôts. Alors, je sais bien qu’on touche là un point sensible au niveau politique et que le Président s’était engagé à ne pas les augmenter. Mais, mes amis, la crise a radicalement changé le décor et les Français, y compris l’électorat de droite et du centre, le comprennent bien. Bref, si on doit augmenter les impôts, pourquoi s’en tenir aux niches fiscales et ne pas inclure dans la réflexion, les grands impôts transversaux que sont la TVA, l’IRPP… et surtout la CSG.
2- Les niches fiscales, comme on les définit de manière un peu péjorative, ce sont des politiques sectorielles (culture, DOM-TOM, famille, etc.….) pour lesquelles on a utilisé le levier que représentent des exonérations fiscales. Sommes-nous sûrs qu’il faille défaire chacune de ces politiques sectorielles ? ce dont je suis sûr, c’est que je me suis fait sacrément « engueulé », y compris à la maison, après les déclarations du Président, citant comme mesures d’économies sectorielles celles faites sur les handicapés et sur l’APL des étudiants…
Bref, vous l’aurez compris, je plaide pour une hausse des impôts qui passe par un bon coup de rabot sur nos niches fiscales, mais qui fasse aussi appel à une hausse modérée de l’impôt le plus juste parce que proportionnel aux revenus et concernant tous les revenus, à, savoir la CSG.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Exprimez-vous !!! Encore une fois, nous aurions tort de prendre ce débat en franchouillards râleurs… OK, la rigueur est une potion douloureuse, mais au moins qu’elle soit efficace et juste ! Et pour cela, on a besoin d’un grand débat public. Ce débat… c’est « lou grand truc » comme on dit chez nous. Ne le manquez pas !
@ +
Amitiés,



Les réactions

Comme vous le dites une nuche fiscale

Ce n'est pas une réduction d'impôts accordée, c'est une dépense engagée avec un effet de levier. Le principe ? Un €Mds de recette permet à l'état d'engager 1€Mds de dépenses. 1€Mds de déduction d'impôt permet d'une part d'engager une dépense bien plus grande ( une déduction de 25% assure une dépense quatre fois plus grande, mais plus avec les dépenses induites ) et d'autre part permet d'étendre les possibites d'influence de l'état ( par exemple l'état ne pourrait engager directement des dépenses dans la rénovation thermique des locaux privés ).

S'attaquer aux niches fiscales en pensant recette nouvelle est donc une erreur; Si on les supprime, il faut avoir en tête les engagements financiers supprimés. Malgré la réforme constitutionelle on a pu voir le peu de sérieux des études d'impact, espéron que cette fois les élus ( car c'est vous qui votez le budget, pas l'exécutif ) feront preuve de discernement...

Les rapports de la cour des comptes

Si les députés avaient une conscience éclairée et volontariste ,ils pourraient utilement demander voir exiger par voie lègislative chaque année le bilan des corrections apportées à la gestion des fonds publics par les administrations et donc les fonctionnaires concernés ( directeurs de département et autres responsables hierarchiques) suite aux remarques faites par la cour des comptes et faire sanctionner tous les devoiements qui font la une du rapport annuel de cette institution .Les économies c'est aussi pour des sommes non négligeables .La réduction du train de vie de l'état c'est aussi celui de nos assemblées (Assemblée nationale et Sénat) n'est il pas curieux qu'elles ne fassent pas l'objet d'un rapport annuel et public Nous ne saurions de cette politique d'économie et de bonne gestion les entités publiques dites territoriales ;La sommation de ces économies serait a n'en pas douter un excercice vivifiant pour la démocratie et la crédibilité de ces instances

Pour une politique de rigueur en direction des spéculateurs!

Si j'ai bien compris, on doit répondre à une crise mondiale par des solutions UNIQUEMENT de politique nationale de rigueur! Si on n'accompagne pas la politique de rigueur par une politique internationale de refonte du système de spéculation des flux financiers, celà fera un gros pshiiit dans la marmite! Ou sont les promesses de Sarko pour réguler les marchés financiers? N'importe quel bon medecin qui diagnostiquerait une pathologie doit en même temps "traiter" les conséquences mais SURTOUT les causes de la maladie! Dans le cas qui nous concerne, le diagnostic est partagé par l'ensemble de la classe politique nationale et ... internationale. tout le monde s'accorde à dire (et parfois celà arrange bcp le gouvernement actuel) que le problème c'est la crise mondiale. Ok. Mais bon sang, pourquoi notre pays, par le biais de ses représentants élus par le peuple ne propose rien pour également dire "plus jamais ça! Personne n'a le droit de jouer avec notre argent!"... je reviens à l'exemple du médecin: Si l'on identifie un cancer on peut être choqué par les dépenses inhérente au traitement adéquat, on peut même optimiser l'utilisation de traitment couteux pour faire des économies, mais on ne doit jamais oublier qu'il s'agit bien d'un cancer et que c'est lui la cause de "tout" nos maux!

Les administrations tels que conseils généraux

On ne parle jamais des administrations tel que les conseils généraux et conseils régionaux? Peut-être pourrait-on faire des économies en supprimant les conseils généraux ( tout en gardant les départements) et en transformant les conseils régionaux en véritables assemblées d'élus locaux ( représentatifs de leur département) avec un contrôle des budgets par l'état.
Une suppression du sénat également ? Avec grâce à Internet une possibilité aux citoyens de voter certaines lois par moyen référendaire et électronique. Ce serait l’objet d’une nouvelle république ( la VIeme) comme De Gaulle à fait en sont temps avec la Veme.

Finances Publiques

Je suis pour en effet trouver des recettes suplémentaires mais seulement pour ramener notre endettement à un niveau proche de 0 (c'est ambitieux !) et en attendant payer aussi les intérêts de notre dette. Pour le reste Il y a nécessité comme dirait mon banquier d'avoir un compte courant équilibré et là on retrouve l'obligation que chaque année nous ne dépensions pas plus que nous aurons de recettes ordinaires.
Enfin si la CSG permet de toucher tout type de revenu je suis pour ma part aussi partisan d'augmenter la TVA (sociale) qui pourrait aussi avoir l'avantage de remettre un peu de compétitivité dans les produits en provenance de France.En période de faible inflation cela ne présente pas trop de risque si on le fait de manière progressive pour ne pas non plus trop rogner sur le pouvoir d'achat et faire disparaitre la faible reprise que nous voyons poindre.

Déficit public

Pour réduire les déficits il suffit de relire les nombreuses publications de la presse spécialisée sur le sujet.
Qu'a t-il été fait pour réduire les gaspillages, le train de vie du mille feuille, la gestion de nos grandes administrations, des collectivités, ...ect.
Pas grand chose de probant et on continue d'aller droit dans le mur !
Alors même que certains continuent à faire grève pour défendre leurs acquis, personne ne dénonce l'avenir hypothéqué que nous laissons à nos enfants et petits enfants, c'est une honte !
Donc pour s'en sortir il faut d'urgence couper les dépenses inutiles, fermer les robinets qui coulent dans des réservoirs percés et vite orienter ces sommes vers le désendettement et naturellement vers des investissements productifs le premier étant l''éducation à revoir entièrement afin que les jeunes apprennent l'utile efficace et le respect. Dans le même temps il faut absolument réformer notre recherche et l'orienter là aussi vers des applications concrètes et enfin il faut soutenir notre production en l'allégeant des charges et des contraintes asphyxiantes.
Encore faudra t-il motiver et expliquer aux gens, notamment ceux qui depuis trente ans ont bien profité des largesses ruineuses, ce qu'est la productivité et les mettre à contribution.
Ce sera le plus difficile .
Bon courage,
Michel SANTIN

réduction des fonctionnaires

Dans l'éducation nationale, même si la réduction des fonctionnaires est légitime, il faudrait , pour ne pas dégrader la fonction, revoir le contenu des enseignements. Il ne me parait pas logique de travailler dans les mêmes conditions sans modification des stratégies d'application. Le drame de notre enseignement est qu'il n'y a pas de réforme complète. On ne change qu'un aspect du problème. Ainsi l'allégement des programmes liée à la réduction des enseignants serait une logique de travail de réforme. Pour exemple, on se plaint à juste titre de l'abaissement du niveau des élèves en collège et en lycée, les charges des matières enseignées ont augmenté, mais les horaires attachés à chaque matière ont diminué. On ne peut pas exiger qu'un élève sache parler ou écrire le français alors que l'horaire du français a baissé. Revenons à plus de pragmatisme, et le niveau d'enseignement se relèvera.

Des économies? Commençons par trucider le mammouth

Alain : il faut détruire Carthage. L'Education Nationale est l'exemple symptomatique même de quelque chose qui coûte énormément (et à crédit) pour des résultats minables globalement. Je suis pour son atomisation pure et simple en utilisant les recettes éducatives de l'Europe du Nord (Suède) : "la vieille maison vermoulue" a fait son temps et cette ruine morale et économique doit tomber. Bonne retraite payée par la dette à toi en attendant, car le fait d'être de droite ne te disculpe en rien de la situation comme prof de l'EN.

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Je me suis permis de partagé votre intéressant article avec mon compte facebook.
http://www.facebook.com/geoffroy.chauvet
Merci

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