Mairie d'Agen : le bateau ivre.....

J’ai éprouvé, Jeudi dernier, une véritable colère sourde lorsque pour le troisième jour consécutif, notre presse locale faisait sa une sur la crise municipale d’Agen. Le maire y affirmait un pathétique : « C’est moi le patron !», ce qui est la règle dans à peu près toutes les mairies de France de droite, de gauche ou du centre, et ce qui bien évidemment ne l’est plus à Agen…

Faisons le point. La Mairie d’Agen est secouée par une énième crise au sein de la municipalité – la sixième, la septième ? peu importe en fait -.
Cette crise a été elle-même provoquée par deux affaires. Une, dont on ne parle pas assez, celles des insultes proférées par le Maire contre une de ses collègues, Marie-Françoise Massalaz en conseil municipal. Et une autre, dont on parle trop, celle qui concerne l’adjointe à la Culture Patricia Henry et l’association les restaurants du Cœur.

Le contentieux qui oppose Patricia Henry aux restaurants du Cœur est un contentieux privé qui ne regarde que les parties concernées. Je me garderai de tout commentaire sur le fond. C’est à Patricia Henry, notre adjointe à la culture, et à elle seule, en conscience, de décider si elle est en situation pour continuer à exercer son mandat d’adjointe. Cette affaire n’avait strictement rien à faire en conseil municipal d’Agen et il a fallu beaucoup de maladresse de la part du Maire dans la gestion personnelle et psychologique de ce contentieux pour arriver au résultat incroyable d’une affaire exposée en Conseil Municipal alors qu’elle demandait tact et discrétion…..

Beaucoup plus grave sont les insultes publiques, en plein conseil municipal, prononcées à deux reprises par le Maire à l’encontre de Marie-Françoise Massalaz. Traiter de « raciste » une personne aussi honorable est un acte triplement condamnable.

D’abord, parce que l’accusation est une insulte à la plus élémentaire vérité. L’action publique de Marie-Françoise Massalaz a toujours été une action forte, avec une véritable dimension sociale, notamment à destination des habitants de nos cités et à destination de ceux d’origine étrangère. Le jour approche où l’on va comparer ce qui a été fait en matière sociale par les municipalités Chollet – et donc par Marie-Françoise Massalaz- et par celle d’Alain Veyret. Ce jour-là, tous les Agenais verront ce que savent déjà les habitants des cités : Paul Chollet et son équipe ont agi à Montanou, à Tapie et ailleurs…Alain Veyret n’a fait que promettre.

L’acte est aussi condamnable parce qu’il est irresponsable dans le climat de tension qui existe en France et en Europe sur les problèmes d’immigration et d’intégration de manipuler à la légère les accusations de racisme ? A.Veyret a , décidemment, des accents bien démagogiques lorsqu’il manipule ce type d’accusations dangereuses.

Enfin, ces insultes sont condamnables car indignes de la fonction de Maire. La loi donne au Maire le pouvoir de police au Conseil Municipal. Il doit veiller au bon déroulement des séances. Il doit aussi veiller au respect des droits de l’opposition. Or, Alain Veyret insulte une première fois Marie-Françoise Massalaz, donne des ordres à son administration municipale pour "caviarder" le compte-rendu du Conseil Municipal, invoque avec un cynisme incroyable une panne de magnétophone lorsque l’opposition, dont je salue le courage et la pugnacité, lui demande de s’expliquer sur la falsification du texte, et insulte une deuxième fois Marie-Françoise Massalaz publiquement...
C’est tout simplement indigne du Maire d’Agen…..et c’est l’honneur de Lucette Lousteau, socialiste, conseillère municipale d’Agen de l’avoir compris et d’avoir démissionné (une de plus !) pour exprimer publiquement sa désapprobation.

Et Agen, dans tout cela ? Est-ce qu’on en a, ne serait-ce que, parlé au dernier Conseil Municipal ? Rien ou si peu, ….. Quelques petits dossiers sans importance, expédiés en quelques minutes, par le premier Adjoint, devant un conseil déserté par l’opposition, le Maire et l’adjointe à la culture…… C’est triste à pleurer. La réalité est que, malgré la qualité de son administration territoriale et les efforts méritoires de certaines personnalités esseulées, la Mairie d’Agen ne produit plus rien d’intéressant de manière collective. Elle est devenue véritablement un bateau ivre, sans direction politique, et sans projet majeur.

Colère, détermination…..je ne sais qu’une chose : Agen mérite mieux.