Je reviens du Congrès du MoDem qui s’est tenu à Blois les samedi 23 et dimanche 24 Mars et cela fait du bien de renouer avec cette pratique de militant qui consiste à aller à un bout de la France pour y retrouver « la famille ».
Après plus de 25 ans de militantisme centriste (CDS, Force démocrate, UDF, et Nouveau Centre), je n’ai, personnellement, rejoint le MoDem qu’au début de l’année 2018 (lire ma chronique de 2018 : « Pourquoi je rejoins le MoDem » ).
Je n’avais donc jamais assisté à un congrès du MoDem en chair et en os. En effet, celui de 2020 s’était tenu en ligne, Covid oblige. Alors oui, j’ai vécu ces deux jours de Congrès comme deux beaux jours de retrouvailles familiales, car le MoDem est bien le dernier enfant d’une famille nombreuse, ou plus exactement celui d’une longue lignée politique. Comme l’a dit fort joliment Sandro Gozi, député européen Renew, franco-italien, le MoDem est un enfant avec des racines et des ailes fortes.
D’abord, le Modem a de belles racines.
Les historiens politiques datent la création du centrisme français en 1924, à la naissance du Parti Démocrate Populaire (PDP). Partout, en Europe, ces années de la première après-guerre ont été celles de l’émergence de la démocratie chrétienne en Europe. En France ce courant philosophique se structure autour de personnalités telles que Marc Sangnier et de son mouvement « le Sillon », Emmanuel Mounier et sa revue « Esprit » ou encore Champetier de Ribes.
Ces démocrates-chrétiens seront lucides sur la montée des périls dans les années 1930 et François Bayrou de nous rappeler les mots de Georges Bidault -jeune rédacteur du journal de ce parti à l’occasion de la signature des accords de Munich en 1938 - « le meilleur moment pour dire non, c’est toujours le premier », phrase d’une étrange actualité lucide lorsqu’on pense à l’agression russe en Ukraine.
Cette génération de femmes et d’hommes prit sa part dans la Résistance, Georges Bidault en devenant même le premier président du Conseil National de la Résistance (CNR) et participa, à la libération, à la première création d’un parti de masse, pilier de la IVème République, le MRP, qui ne disparut qu’avec l’avènement du gaullisme, en 1958.
Oui, le centre dont le MoDem est l’héritier, possède à la fois dans notre pays des racines profondes et de belles lettres de noblesse, en matière d’action publique, écrites par des femmes et des hommes qui l’ont incarné avec succès : Valéry Giscard d’Estaing, Simone Veil, François Bayrou et maintenant Emmanuel Macron.
Mais le centre, ce n’est pas que des racines fortes, ce n’est pas non plus qu’un rôle premier dans vie politique actuelle de notre pays. Le centre, c’est aussi des ailes fortes qui le portent vers l’avenir.
Plus que jamais, les différents orateurs de notre Congrès nous ont rappelé qu’être centriste, c’est, d’abord, d’être pro-européen, c’est-à-dire être un partisan farouche et déterminé de la construction européenne et un adversaire tout aussi farouche et déterminé de tous les replis nationalistes et populistes envisagés.
Être centriste aujourd’hui, c’est être convaincu de la pertinence de l’échelle européenne pour agir sur les enjeux déterminants de notre époque : transition climatique, régulation des flux migratoires, stabilité géopolitique et prospérité économique.
La construction européenne pour nous, centristes, est tout sauf un long fleuve tranquille. Et nous n’avons jamais été des eurobéats. La construction européenne, est, pour nous une histoire en mouvement et un combat à gagner.
Nous entendons parfaitement ce que peuvent nous dire nos concitoyens sur les limites et les dysfonctionnements européens tels que l’impuissance à cause d’institutions trop faibles et paralysantes, les réglementations trop lourdes, l’absence de prise en compte des différences et de la volonté d’autonomie des nations-membres.
Et bien, s’il y a des réformes à faire dans la machinerie européenne, faisons-les !
Mais ces limites, et nous en faisons en constat lucide, ne changeront rien à notre besoin d’Europe ! Le repli nationaliste a toujours été un échec comme le montrent de manière claire les difficultés économiques et migratoires de la Grande-Bretagne depuis son Brexit.
Nous sommes donc, nous les centristes, un parti avec des racines et des ailes fortes et nous sommes donc les tenants d’un parti pris non-négociable, celui de l’Europe.
Voilà notre carte d’identité dans le paysage politique français.
Elle a vocation à attirer et à rassembler la plus grande partie de nos concitoyens qui ont un intérêt objectif au renforcement de la construction européenne.
Pour reprendre un cri de Paix d’un autre roi de France célèbre :
« Qui nous aime, Nous suive ! »
Rendez-vous le 9 juin pour voter ensemble :
Pour l’Europe,
Pour la liste conduite par Valérie HAYER au nom de la majorité présidentielle !
Nous comptons sur vous !
@ +,
Jean Dionis, Maire d’Agen
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