Le 25 Septembre dernier, à la suite de la visite du Pape François à Marseille, nous appelant à rejeter « le fanatisme de l’indifférence » à propos du drame des migrants naufragés en méditerranée, j’avais tenu à exprimer, dans ce blog, mes convictions profondes à propos de cet enjeu politique majeur.
Merci de prendre cinq minutes pour les parcourir à nouveau (ici).
J’annonçais, à la fin de cette chronique, que l’enjeu de la politique migratoire serait au cœur de la campagne pour les élections Européennes du 9 Juin. Je ne m’étais pas trompé. L’immigration est clairement au cœur du débat public de cette campagne. Tant mieux.
Tant mieux. Parce que la campagne pour les Européennes doit être pour nous l’occasion de mettre sur la table certaines vérités et certains mensonges.
L’extrême droite a toujours affirmé que le rétablissement des frontières nationales serait un moyen efficace pour contrôler l’immigration.
Prenons donc le temps de regarder ce qui se passe dans deux pays qui ont appliqué cette recette :
Le Royaume-Uni, d’abord, et son gouvernement conservateur ayant mis en œuvre la sortie de leur pays de l’Union Européenne par le célèbre BREXIT mis en œuvre le 1er Février 2020.
Selon les estimations de l'Office National des Statistiques Britannique, il y a eu en 2022 : 1,2 million d'arrivées au Royaume-Uni alors que 557.000 personnes ont quitté le pays. La plupart des personnes arrivées au Royaume-Uni en 2022 sont venues de pays hors UE (925.000). Les ressortissants de l'UE sont en deuxième position, avec 151.000 personnes. Ces chiffres mettent sous pression le gouvernement conservateur qui avait promis de réduire l'immigration et de « reprendre le contrôle des frontières » après le Brexit.
L’Italie, ensuite, dirigée par Georgia Meloni, à la tête d’un gouvernement d’extrême droite, qui, elle aussi, s’était engagée à faire un « blocus naval » des frontières Italiennes comme rempart à l’immigration massive en provenance du continent Africain.
Résultat ? : En dépit des dispositions très restrictives du gouvernement de droite et d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni, en 2023, le nombre de migrants débarqués – originaires, pour la plupart, de Guinée, Côte d’Ivoire, Tunisie et Bangladesh –, soit 155 754, a augmenté de 50% par rapport à l’année précédente.
Que faut-il-en conclure ? clairement, qu’une approche strictement nationale pour réguler l’immigration ne marche pas et lorsque les partis d’extrême-droite nous promettent de « reprendre le contrôle », de « reprendre la main » avec de telles politiques, ils nous mentent.
S’il est bien un domaine dans lequel nous avons besoin d’Europe, c’est bien celui de la politique d’immigration.
Nous avons besoin d’Europe pour contrôler l’entrée dans l’Union Européenne de citoyens non-Européens et vérifier que seuls rentrent celles et ceux qui ont un titre de séjour (ou un visa) légalement attribué par un des 27 états-membres.
Nous en avons d’autant plus besoin qu’un des apports fondamentaux de l’Europe est la liberté de circulation de ses 450 millions d’habitants, sans contrôle aux frontières nationales internes à l’Union Européenne (le fameux Espace Schengen).
Dès lors, sans se payer de mots, car le sujet est sensible et difficile, il est possible de faire émerger les lignes-force d’une politique publique nationale à la fois juste et efficace de l’immigration.
- C’est à l’Union Européenne, en partenariat avec les pays frontaliers, de contrôler et de bloquer l’immigration clandestine aux frontières de l’Union Européenne (Programme Frontex, porté par l’Union européenne).
- C’est à chaque Etat-membre de lutter contre l’immigration clandestine sur son territoire, notamment parce qu’il décide du niveau de l’immigration collective légale et de ses modalités en fonction de son histoire nationale et de ses intérêts nationaux.
- C’est donc à la France, en tant qu’Etat-membre de prononcer les OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) aujourd’hui et de les faire appliquer.
- Enfin, c’est à chaque Etat-membre, de passer, avec les pays de départ de l’immigration illégale, des accords de développement économiques propres à générer du développement local en contrepartie de l’accueil en retour de leurs ressortissants en situation illégale.
Et bien sûr, nous sommes surpris par la sensibilité et la complexité de ce sujet. Mais, il n’existe pas d’autre chemin, à la fois juste et efficace, qu’un contrôle sérieux de nos frontières européennes par l’Union Européenne et que des politiques nationales de développement local avec nos amis africains en contrepartie d’accords bilatéraux pour l’accueil en retour de leurs ressortissants en situation d’immigration illégale.
A nous, militants pour une régulation migratoire la plus juste et la plus efficace possible d’imposer cette vérité et de combattre les mensonges populistes qui disent l’inverse.
C’est un combat essentiel dans la lutte contre la progression des idées de l’extrême droite, au cœur desquels s’est toujours trouvée la xénophobie, c’est-à-dire la méfiance, voire la haine vis-à-vis des étrangers.
Oui, nous avons besoin d’Europe dans ce domaine si sensible qu’est l’immigration.
Pensez-y, dans ce domaine plus que dans tout autre, la solution n’est certainement pas dans le repli nationaliste.
Le 9 Juin,
Pour une immigration contrôlée, juste et efficace,
Votez Majorité Présidentielle
Votez Valérie Hayer !
@+,
Jean Dionis, Maire d’Agen
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