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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Alors tous écologistes ? Oui, mais pas n’importe comment !

Publication : 13/01/2020  |  13:53  |  Auteur : Jean Dionis

J’observe, à l’occasion des élections municipales, un phénomène intéressant : nous sommes tous devenus écologistes. Je n’échappe d’ailleurs pas à ce constat (lire ma chronique précédente   http://jeandionis.com/blog/agen-ville-verte-vous-etes ) et je m’efforce actuellement, avec mes amis, de construire un programme, pour ma ville, Agen, à forte ambition écologique pour le futur mandat 2020-2026 .

Bien sûr, cette nouvelle unanimité « verte » chez les candidats 2020 n’est pas dépourvue d’opportunisme de la part de chacun d’entre nous. Nous ne sommes pas tous des saints.  Nous sentons bien la force des attentes de nos concitoyens dans ce domaine et nous essayons d’y répondre conscients des enjeux électoraux derrière ce débat. Jusque-là, rien que très normal….

Mais oublions la couche superficielle de cet opportunisme du moment et osons aller jusqu’à nos convictions profondes : suis-je vraiment devenu écologiste ? Ma réponse, en toute sincérité, est :     « oui, mais pas n’importe comment… ».

D’abord, elle est « oui », clairement, sans ambiguïté.

Comme je l’écrivais dans ma chronique « Agen, ville verte ? », je n’ai pas été un écologiste de la première heure.

Mais, assez vite, j’ai reconnu la pertinence générale de la démarche écologiste. Député, j’ai participé avec enthousiasme aux travaux du Grenelle de l’environnement et j’ai toujours dit, dans des instances aussi diverses que l’Assemblée nationale ou le Conseil régional, ma reconnaissance et ma gratitude au mouvement écologiste d’avoir été « prophétique » et « éveilleur de conscience ». Et ceci dans des domaines aussi divers que les déchets, la végétalisation des villes ou nos moyens de transport.

Assez vite aussi, j’ai essayé de mettre en cohérence mes convictions écologistes avec mes pratiques personnelles. A titre d’exemple, je suis un cycliste urbain heureux depuis près de 25 ans. J’ai porté des projets ayant une dimension écologique forte comme la piétonisation du centre-ville d’Agen et la création du parc de Passeligne.

Je n’ai donc aucun problème ou scrupule à dire que j’ai aujourd’hui de fortes convictions écologiques. Alors « Tous verts, embrassons-nous Folleville ? »

Pas si simple …Et voyons les conditions, le cadre que j’impose à mon adhésion écologique.

D’abord, le respect de la démocratie. Je me méfie, comme de la peste, des discours qui justifient les entorses à la démocratie républicaine, à l’Etat de droit au nom d’une sacro-sainte urgence écologique. Comme je l’écrivais dans ma chronique http://jeandionis.com/blog/transition-ecologique-lecons-familiales , s’il y a une chose que nous ont appris les Gilets jaunes et leur rejet massif, brutal de la taxe carbone, c’est bien que la transition écologique doit être irréprochable au niveau démocratique. Sinon, elle sera rejetée…comme la taxe carbone a été rejetée !

Ensuite, le Progrès. Là encore, j’ai parfaitement intégré qu’il nous fallait refonder notre croissance, décarbonnée certainement, moins consommatrice et plus renouvelable d’un point de vue général. Mais la lecture de l’entretien de Régis Debray dans la Vie du 9 au 15 janvier à l’occasion de la parution de son livre « Le siècle Vert, un changement de civilisation – Tracts Gallimard » a retenu mon attention. Régis Debray le dit de manière forte : « Nous ne devons pas renoncer à l’Histoire et sortir de celle-ci pour retrouver la Nature ! ». L’Histoire, c’est la longue marche de l’Homme dans une direction, dans un sens ». Faut-il renoncer au progrès social et technologique à l’occasion de cette transition écologique ? Je ne crois pas. Au contraire, il y a urgence à construire une doctrine, un corpus idéologique qui rassemble transition écologique, efficacité économique et progrès social.

Enfin, il faut que nous acceptions que le cadre, le juge de paix de ces débats soit la Raison et la recherche de la vérité. Pour reprendre la célèbre formule de Karl Popper, le célèbre épistémologue Autrichien : « dans nos débats écologiques, nous devons veiller, plus que dans tout autre débat, à ce que chacune de nos affirmations soit vérifiable ou falsifiable ».

Autant je suis rassuré par la démarche collaborative et rigoureuse de la communauté scientifique dans le cadre du GIEC, autant je vis la plupart des discours collapsologues comme des insultes à la Raison…et donc, pour moi, mécaniquement comme des points de vue à ne pas entendre.

J’ai dit toute la gratitude que j’éprouvais envers la « famille » écologique, mais je pense sincèrement qu’elle gagnerait à reconnaître publiquement qu’elle s’est trompée sur un certain nombre de sujets –clé, comme par exemple :

1/ Le nucléaire... difficile de sortir rapidement de l’énergie carbonée, et donc de l’effet de serre et du réchauffement climatique sans s’appuyer, en France, sur notre énergie nucléaire.

2/ Le TGV, de loin notre moyen de transport le plus propre en émission en gaz à effet de serre.

3/ Les réserves en eau…le réchauffement climatique est déjà là. Sans eau, précieusement gérée bien sûr, nos agriculteurs, bio ou pas, produiront de moins en moins.

Respecter le débat démocratique,

Garder l’ambition de progresser socialement, humainement,

Avoir, comme seuls arbitres, les sciences et la Raison…

Voilà le cadre consensuel dans lequel, je le crois sincèrement, nous pouvons tous nous retrouver et ensemble nous retrousser les manches…

Pour réussir la transition écologique, ardente obligation de notre époque.

 

 

 

Les réactions

 Je sens que vous souhaiter davantage glisser vers de l'environnementalisme ou/et du développement "soutenable" ,un peu différent du durable. Est ce que je me trompe ?

Si vous analysez l urbanisation d une ville à l aune de l écologie, vous serez obligez de reconsidérer la circulation autour du rond point du pin.. Et donc de réfléchir à sa refonte...

Dans la même veine écologique, terminez la pietonisation du boulevard de la république entre les laitiers et la rue Voltaire...

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