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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

La fin des élus « paillasson »

Publication : 11/03/2019  |  15:23  |  Auteur : Jean Dionis

Nous connaissons la célèbre maxime de Beaumarchais « les commentaires sont libres, mais les faits sont sacrés ». Maxime forte qui a donné un cadre à la liberté d’expression dans notre société et accessoirement un fondement à l’éthique de la profession de journaliste.

Ce cadre a un juste équilibre. La liberté d’expression y est reconnue comme un droit fondamental des citoyens. Mais ce droit a ses limites et il ne peut pas être exercé pour nuire sans raison à autrui. C’est pour cela notamment que notre droit sanctionne la diffamation, comme une intention de blesser autrui gratuitement, sans fondement de vérité.

J’ai été diffamé par certains de mes adversaires du projet de Technopole Agen-Garonne que je mène en tant que président de l’Agglomération d’Agen. J’ai détaillé les conditions de cette diffamation dans une chronique précédente (http://jeandionis.com/blog/tagzad-ma-reponse-diffamation ). J’avais pris la décision d’attaquer en justice ces adversaires pour des raisons que je rappellerai ci-dessous. Le tribunal correctionnel d’Agen, en son jugement du samedi 9 mars, a condamné mes adversaires pour diffamation.

Je n’étais pas inquiet sur le fond. Je savais que mes adversaires avaient menti, de manière incontestable. Et le procès a montré de manière évidente leur incapacité à fournir le début d’une preuve en soutien à leurs allégations mensongères : pas une lettre, pas un message, pas une délibération,…rien.

Mais, pourquoi le cacher ? Je craignais une interprétation trop extensive de la liberté d’expression. Je veux donc dire à la Justice de mon pays ma gratitude parce qu’elle a sanctionné un mensonge intentionnel fait pour blesser selon les lois prévues à cet effet par la République.

Nos adversaires ont décidé de faire appel, ce qui est leur droit le plus strict. Cette affaire suit donc son cours. En ce qui me concerne, ma détermination à faire condamner en final un mensonge public est totale et je veux à nouveau redire dans ce blog pourquoi j’y mettrai toute mon énergie.

Je le ferai d’abord pour ma famille et mes amis. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne plaisantons pas avec les valeurs sacrées d’honnêteté et de vérité. Ces mensonges étaient faits pour faire mal. Ils ont fait mal à celles et ceux auxquels je tiens le plus. Il était donc pour moi hors de question de ne pas les dénoncer.

Je le ferai aussi pour mes collègues élus locaux. A la barre du tribunal, j’ai dit « qu’à force de laisser dire n’importe quoi sur les élus, plus de 70% de nos compatriotes pensent que les élus sont corrompus. Je sais parfaitement qu’il y a des élus corrompus. Ils sont la honte de la République. Mais la grande majorité des élus français sont intègres. Et les discours mensongers à leurs égards pavent le chemin vers des régimes d’abord autoritaires, puis totalitaires… ». Je le pense profondément.

Et de fait, les élus se sont trop souvent tus devant le mensonge diffamatoire.

Parce qu’ils craignent que se défendre par la voie judiciaire entraine une exposition médiatique dont ils seront forcément perdants.

Parce qu’ils redoutent une interprétation trop extensive de la liberté d’expression par nos juridictions.

Ils ont tort. On ne peut pas laisser prospérer le mensonge public fait intentionnellement pour faire mal. A l’âge des réseaux sociaux, ce qui n’était que de simples rumeurs nauséabondes dans le passé, voit sa force décupler.

La banalisation du mensonge public et sa généralisation seraient des régressions terribles. Aucune société ne peut résister à la disparition de la confiance indispensable aux relations humaines mais aussi commerciales, diplomatiques.

Il nous faut donc faire émerger une nouvelle génération d’élus.

Des élus proches de leurs concitoyens et du terrain ? Oui, plus que jamais.

Des élus « à portée d’enguelade » pour reprendre la belle formule du président du Sénat, Gérard Larcher. Oui, encore. Personne d’entre nous ne conteste, ni l’importance de l’écoute de la liberté d’expression, ni celle du débat contradictoire.

Mais, des élus « paillasson » contre lesquels on pourrait tenir n’importe quel mensonge, n’importe quelle insulte ou calomnie ? Et bien non. C’est fini.

Je vous ai dit ma détermination totale sur ce sujet.

J’espère pouvoir compter sur vous.

Crédit photo Sud Ouest - Thierry Suire

Les réactions

Soutien à 100% dans ton analyse même si je ne partage pas toujours toutes idées. Je n’ai jamais supporté les gens de mauvaise foi ou semant la haine et la discorde de quelques bords qu’ils soient. Je connais ton humanisme, digne de ton grand-père et j’apprécie  ta tolérance. Bon courage pour la suite. Bien affectueusement. OLIVIER-MARIE. 

Pour avoir travaillé depuis de nombreuses années à vos côtés. je peux assurer de votre parfaite intégrité et de vos qualités humaines sans faille. Ceux qui mettent en doute votre sens de l'équité vous connaissent vraiment mal. Vous donnez de votre temps sans compter et pour cela merci pour tous vos concitoyens

tu as raison Jean, il est toujours plus facile de vouloir accuse les autres que de se regarder dans un miroir.
Ces personnes ne sont la que pour détruire la notoriété des élus, par contre ne font rien pour faire avancer le système.
Jean continue à faire avancer l'Agglo et laisse ces gens dans leur délire.
Bon courage
Amitiés
Bruno

Gilbert et moi sommes très heureux de ce dénouement, prévisible pour ceux qui te connaissent un peu! ton courage et ta détermination ont payé: bravo!

Je tiens à vous féliciter, vous dire Bravo pour votre détermination.  Ancien député canadien, je sais trop bien comment certaines personnes malveillantes tentent par tous les moyens de saper la réputation noble d'élus intègres, à de basses fins électorales.  Mon épouse, Dominique-Marie Saubestre, native d'Agen, se joint à moi pour vous dire notre appui et notre respect.  Gardez le cap et la justice vaincra.  Nos salutations les plus respectueuses.  Jean POIRIER, ancien député franco-ontarien, vice-président de l'Assemblée législative de l'Ontario, Alfred Ontario Canada.

Bonjour Jean, mon parcours politique, bien qu' il ait pris fin, à rencontré le tien pendant un certain temps. Je tiens à dire que tu es un homme intègre et généreux. Prends soin de toi.

La justice est passée et s’est très bien.Mais le titre de ta tribune ne tient pas compte de ce qui se passe depuis 18 semaine !!!! C la fin des citoyens paillassons !!! La vie m’a appris que l’on était toujours le paillasson de quelqu’un ,élu j’ai été ton paillasson ,et je n’étais pas tout seul !!!!

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