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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

« Google : L’Amende de la révolte Européenne »

Publication : 23/07/2018  |  15:36  |  Auteur : Jean Dionis

Au lendemain de l'amende record (4,34 Milliards d’euros) infligée par l'Union Européenne à Google, Donald Trump s'est étranglé contre cette décision. "L'Union européenne vient d'imposer une amende de cinq milliards de dollars à l'un de nos formidables groupes, Google. Ils ont vraiment pris l'avantage sur les Etats-Unis, mais cela ne va pas durer!", a tweeté, rageur, le locataire de la Maison-Blanche.

Le Président des Etats-Unis s’est, d’emblée, situé sur le terrain de l’affrontement commercial entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Cet affrontement, il l’appelle de ses vœux et lui donne corps à chaque occasion offerte par l’actualité géopolitique. Rappelons-nous la sortie des Etats-Unis ortie de l’accord international sur le nucléaire iranien. A cette occasion, les Etats-Unis, ayant décidé unilatéralement de sortir du traité, ont menacé tous les industriels Européens qui resteraient en Iran de sanctions financières très lourdes.

Merci de relire, à ce propos, ma chronique rédigée de manière prémonitoire en réaction de ce qu’il faut bien appeler pour ce qu’il est : Un Diktat Américain (lire http://jeandionis.com/blog/iran-souverainete-europeenne-enjeu ).

Soyons clairs, Google mérite d’être sanctionné. Il dispose d’une position ultra-dominante sur le marché stratégique des smartphones où plus de 80 % du parc en service fonctionne avec le système d’exploitation de GOOGLE, le fameux Androïd.

Google s’est servi de sa position dominante de manière illégale à triple titre.

Google a d’abord obligé des fabricants de smartphones et tablettes tiers à préinstaller certaines de ses applications tout en forçant à l'utilisation de son moteur de recherche par défaut, en échange de licences d'exploitation pour certains de ses services propriétaires. Dès lors, les fabricants de terminaux souhaitant pouvoir proposer des produits sous Android — un système d'exploitation gratuit par ailleurs — n'avaient d'autres choix que d'accéder aux demandes de la firme américaine, qui s'est ainsi servie de la position dominante d'Android pour attirer les consommateurs vers son écosystème à très large échelle, souvent au détriment de services concurrents.

Ensuite, Google n'a jamais hésité à accorder des avantages financiers sous diverses formes aux fabricants et opérateurs qui voulaient bien installer par défaut ses applications et son moteur de recherche. Ce qui aurait freiné le développement d'alternatives viables à ces derniers.

Enfin, Google bloque avec son Play Store (son gestionnaire d’application) les fabricants de smartphone qui souhaiteraient commercialiser un smartphone avec une version dérivée et libre d’Android qui, elle, ne serait pas propriété Google.

Quand on rajoute à cela, les pratiques légales, mais moralement inacceptables d’optimisation fiscale des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) US (ce qui consiste en clair à jouer la fiscalité d’un Etat Européen contre celle d’un autre,) Il était devenu clair que Google méritait ce carton rouge Européen au titre de ses pratiques anticoncurrentielles.

Mais, ce carton rouge a clairement une dimension politique. C’est la première réponse sérieuse à la guerre commerciale voulue par Donal Trump contre les européens et mise en œuvre lors de la sortie Américaine du traité concernant le nucléaire Iranien et à l’occasion de la mise en œuvre de tarifs douaniers scandaleusement discriminants contre les produits Européens (Acier, etc….).

L’amende Google est bien l’amende de la révolte, celle de la révolte européenne contre les pratiques commerciales américaines folles qui considèrent l’union européenne comme « un Ennemi commercial »…

Je connais tous les arguments contre cette amende : « cela ne résout pas les problèmes structurels posés par le gigantisme des GAFA (vrai) », « pour Google, c’est un PV de stationnement » (faux, 4,34 milliards, c’est une « somme », même pour Google), « l’Union Européenne n’est pas prête de voir la couleur de cet argent, Google a une armée d’avocats qui va faire appel, etc…..) (vrai, c’est fait…).

Tous ces arguments sont juste dérisoires.

Dérisoires, par rapport à nos principes. Ce n’est pas Google qui fait la loi sur le territoire de l’Union Européenne. C’est le Parlement et la Commission européenne. Google a triché. Google doit payer.

Dérisoires enfin par rapport aux symboles. Face à une présidence Américaine, égoïste et ne connaissant qu’une logique, celle des rapports de force. L’Europe devait dresser la ligne rouge à ne pas dépasser. Celle au-delà de laquelle l’Europe se battrait….y compris contre les USA.

Je salue et soutiens cet acte de raison et de courage.

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