Invité en tant que conseiller régional par la Coordination rurale 47 à son Assemblée générale – c’était à Lauzin, une assemblée de la CR, cela se mérite - , j’ai décidé de m’y rendre un peu pour sentir l’humeur de nos agriculteurs.
La salle des fêtes était pleine. Combien étaient-ils 500, 600 ? Je ne sais pas. Mais les participants, pour certains d’entre eux, venaient de loin et étaient très jeunes. L’ambiance était joyeuse, sans doute électrisée par le conflit - gagné par nos agriculteurs - de la modification des zones défavorisées donnant droit à indemnité compensatrice.
L’ambiance était aussi très fraternelle et au fond de moi-même je vivais cette soirée comme un cousin germain de cette famille agricole Lot-et-garonnaise. Fils d’un arboriculteur passionné et innovant, l’agriculture, ses joies, ses angoisses, ont fait partie de ma culture familiale et de mon enfance. Plus j’avance en âge, plus je mesure à quel point je suis construit intérieurement par ce logiciel « agricole ». Un exemple : ma relation à notre Fleuve, Garonne….je n’ai jamais pu voir Garonne que comme une mère vitale et nourricière et j’avoue être au mieux insensible, mais plus certainement en colère par la dramatisation excessive du risque lié aux inondations de notre Fleuve.
J’ai écouté ensuite avec soin les discours des oratrices et des orateurs de la CR47. Ceux de ses leaders historiques, ceux de ses jeunes. Ceux qui font du bio, ceux qui n’en font pas. Ceux des céréaliers, ceux des éleveurs… L’ensemble conceptuel était tonique et cohérent. J’ai avec cet ensemble une vraie divergence : la Construction européenne... et pour tout le reste, des convictions communes profondément partagées.
Si j’avais deux mots pour résumer l’aspiration qui rassemble la famille paysanne içi et maintenant, en Lot-et-Garonne, en 2018, c’est ceux d’Autonomie et de Liberté. Nos agriculteurs sont lucides. Ils savent très bien qu’avant de peser sur les cours mondiaux du blé, du maïs, du bœuf ou du porc, il y aura beaucoup d’eau qui coulera sous les ponts de Garonne. Même histoire pour les systèmes fondateurs de la Politique Agricole commune…
Mais comme l’a très bien expliqué dans ce propos, Jean-Michel Ruchaud, « grognard » historique des premières heures déterminantes de l’aventure de la Coordination rurale, cela ne doit pas être la même histoire pour ce qui concerne directement et spécifiquement le Lot-et-Garonne.
« Mme le Préfet, nous allons faire le lac de Caussade, (projet de lac d’irrigation collectif sur un affluent du Tolza, affluent du Lot soit 19,2 hectares d’emprise pour une capacité d’eau stockée de 860 000 m³, projet plein de bon sens) que vous le vouliez ou non ». Serge Bousquet-Cassagne, en appuyant sur l’enjeu des lacs collinaires, savait qu’il embarquait, avec lui, toute la salle de Lauzin. Nos agriculteurs n’en peuvent plus des interprétations excessives des réglementations nationales et européennes faites par une minorité de fonctionnaires militants.
La ligne de défense de cette minorité de fonctionnaires qui porte une très lourde responsabilité dans les blocages de notre pays est simple : ce n’est pas nous qui avons fait les lois. Adressez vous aux vrais responsables, les parlementaires, la Commission européenne… Circulez, il n’y a rien à voir.
Justement, il faut voir... Cette ligne de défense mérite qu’on s’y arrête pour lui porter honnêtement controverse.
Oui, il y a des choses à changer dans les lois françaises et dans les directives Européennes. Pour ne prendre qu’un exemple, l’ensemble des lois – Grenelle et autres –qui confient la gestion des risques naturels à l’Etat et la gestion de l’urbanisme aux collectivités locales est une machine infernale à fabriquer des contentieux et à dresser les territoires contre l’Etat. Il y a donc urgence à légiférer pour corriger cette machine infernale.
Mais, ce n’est pas la loi nationale ou européenne qui va trancher le sort du lac de Caussade. C’est bien l’interprétation qu’en feront les services locaux de l’Etat.
En écoutant les leaders de la CR, je ne pouvais pas ne pas faire le rapprochement avec un autre contentieux symbolique que l’Agglomération d’Agen a avec l’Etat. Les services locaux de l’Etat, à cause de leur instruction hautement contestable faite de ce dossier, n’hésitent pas à bloquer le projet d’une école neuve dans le quartier prioritaire de la politique de la Ville de Montanou. (lire http://jeandionis.com/blog/ecole-paul-langevin-retrouver-bon-sens-vite) .
Pour le lac de Caussade, les agriculteurs ont décidé de ne pas subir le diktat d’une instruction militante des services locaux de l’Etat. A Montanou, le Conseil Municipal d’Agen a pris la même décision. Les responsables de ces instructions militantes dans ces services sont prévenus.
Pour finir, élargissons un peu ce débat. Partout dans le monde, les territoires locaux réclament plus de liberté, d’autonomie.
C’est le cri des Corses, des Catalans, des Lombards, des Ecossais… .Nos Etats-nations, s’ils veulent survivre, - et je suis de ceux qui croient en l’Etat – devront se recentrer sur les compétences régaliennes (Défense, justice, sécurité, solidarité…) et laisser les territoires respirer et administrer leurs spécificités territoriales.
Que diable se perd l’Etat – et son autorité - à gérer le Caussade ou la Masse ? on croit rêver.
En attendant la grande révolution territoriale qui viendra forcément, les paysans de Lot-et-Garonne ne laisseront pas faire n’importe quoi, chez eux en Lot-et-Garonne.
Ils ont raison.
Vendredi soir, nous avons entendu leur leçon.
Crédit photo : Sud-Ouest
un seul mot : BRAVO....
J'en déduis Monsieur Dionis que vous serez de ceux qui défendront le projet de Caussade !
A la bonne heure !
Car il va y en avoir du travail pour porter la contradiction à l'avis que vient de rendre la Commission Nationale Pour la Protection de la Nature (CNPN).
nb : Le Duc de Lauzin ? ; )
Ah le lac de Caussade!!!!
J'ai été à l'origine de ce projet en 1994,apres avoir réalisé une centaine de lacs collectifs dans le département.Aucun de ces lacs n'a fait l'objet de contestation,ils ont tous été réalisés a l'amiable en ce qui concerne les emprises foncières.Aucun zadiste a l'horizon comme récemment dans le Tarn.
Depuis ces réalisations(Tombeboeuf,Gandaille,Bajamont...)rien ne s'est fait dans le Lot et Garonne.Un changement dans la politique s'est opérée par les militants ecologistes,entre autres,je ne peux que le regretter.
L'Etat me semble plus à même de gérer les risques majeurs à l'abri des pressions locales qui ne sont pas toutes dénuées d'intérêts particuliers.
D'autre part, en ce qui concerne la CR 47, qu'on m'explique en quoi commettre des dégâts qui seront payés par le contribuable (combien coûtera la réfection des chaussées et rond-points saccagés alors qu'un simple blocage filtrant avec distribution de tracts aurait été suffisant )fera avancer la cause paysanne. La CR refuse les contrôles de Bruxelles mais accepte les subventions qui vont avec...
Pour vos projets qui touchent a l'hydraulique,crues,barrages,retenues,vous devriez demander l'expertise du CCGAER du ministère de l'agriculture.
Actuellement il y a Denis Domallain,ingénieur Général,polytechnicien,avec qui on a fait une centaine de retenues en 10 ans en Lot et Garonne de 85 a 95,logiquement il devrait etre de bon conseil
Bonjour , AH! qu'ils sont zélés nos fonctionnaires ,mais oui ils appliquent à la lettre les instructions et directives de tous azimuts ,mais oui ils ont bonne conscience pour avoir bien fait leur travail , mais oui ils se retranchent derriere l'ordre et la loi qu'ils ne font que respecter ,parfois fierement et plus c'est compliqué ,plus c'est tordu ,contraignant et meme vicieux ,plus ils ont du POUVOIR ; pouvoir que nous leur avons généreusement accordé et qui les fait bicher . Oui ils se sentent utiles ,nécéssaires ,légitimes . Alors posons nous la question : LA FAUTE A QUI !!!! c'est un peu facile de prendre aujourd'hui la défense des opprimés alors que l'on a participé et collaboré aux votes de ces lois et directives . ......
EXCELLENT PLADOYER que j'approuve mais à côté de ça, les mêmes affichent des "Hulot, De l'eau, Du GLYPHO" "Mangez VEGAN"
Je respecte, je peux essayer de comprendre.
Si le monde mange VEGAN, que vont devenir les éléveurs? Ceux qui affichent ça veulent la mort des éleveurs, eux-mêmes agriculteurs
Si on cultive encore avec GLYPHO, on continuera à tuer le cycle de pollinisation et à polluer leurs propres terres.
Qu'on m'explique ces contradictions!
je ne connais pas cet objet non identifié que serait "l'instruction militante des services locaux de l'état". la coordination rurale ici est, par contre un objet non défini militant guidé par un chef de meute sur la base d’affirmation simplistes à savoir : "foutez nous la paix, laissez nous travailler, à bas l'inquisition" ??? . Il manque simplement quelque chose dans ce chapelet d’injonctions proférées par la profession libérale agricole qui se reconnaît dans la coordination rurale : "Nous on veut l'argent public et, surtout , européen comme avant et pour toujours » !. C'est donc la volonté de chasser les subventions qui est proclamée et que çà en produisant un peu n'importe comment, voire , quelquefois, en trichant vu qu’il y a peu de contrôles (d'où la réaction de l'europe sans doute). Peut-on haïr, les élus, l'état, l’Europe, les fonctionnaires,voter pour le FN (ce qui ne sert à rien au plan européen et français) ou des libéraux depuis des décennies et réclamer une politique"socialiste" ? Des services publics dans les campagnes et menacer le peu de fonctionnaires qui contrôlent sous protection policière ? Cela n’a pas de sens. C’est n’importe quoi. La CR47 veut aussi des "arabes" ou des polonais ou des roumains ou des portugais, pour les champs et déverse du fumier , du plastique, des bidons,des pneus et autres poubelles devant le lieux de travail de ceux qui les aident . Pourtant sans administration pas de subventions, pas d’étrangers « vaillants et qui ont faim » (sic- le fils de…..). Détruire le bien public, polluer l'atmosphère, exploiter l’immigration et bloquer ceux qui , justement, travaillent voilà ce qui est aujourd’hui trop souvent. La plupart des gens du département et de la région veulent, aussi,qu'on leur foute la paix et qu'on les laisse travailler pour « parler idiot ». On ne peut continuellement s'asseoir sur la loi en s’appuyant sur les très gros tracteurs qui servent de tanks. Ici nous ne sommes pas au Texas. Il faut dire que le citoyen lambda a peur, de "ces gens" qui ont pris depuis quelques longtemps, goût à la violence quasiment impunie. Ils se conduisent de façon bien pire que des salariés en grève ou que les voyous des quartiers au cours de manifestations à Paris pour ne prendre que cet exemple. L'agriculteur de la CR47 lorsqu’il commet des actes de destructions agit pour le bien de tous !!. On peut manifester à quelques centaines, polluer l'air en brûlant des plastiques (ce qui est formellement interdit) dont on n'arrive pas à se débarrasser, insulter tout le monde à la limite de l’agression physique et, en définitive faire payer les autres . Si on veut garder sa dignité d'homme, je crois, il faut négocier intelligemment. La voie choisie par la coordination, dans les mots, rappelle singulièrement les propos tenus, par les représentant du monde agricole de "la France nouvelle" des années 40 ou ceux de Pierre Poujade . L'opinion, aujourd'hui, a basculé (voir les sondages) majoritairement, lorsqu'on fait les additions. Elle ne soutient plus ces manières d'agir et d'imposer au motif que l'on détiendrai la vérité. Les autres agriculteurs, ailleurs, eux, s'adaptent intelligemment et utilisent positivement la modernité ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes je le concède . Mais on ne peut vouloir des barrières, des frontières, des exceptions et l'argent public, par privilèges (agricoles) à ne pas partager et, comme tous les populismes, jouer sur le pire, le simplisme, l'émotif et espérer ,pour ses productions ou entreprises agricoles, des marchés ouverts à l’international, plus de frontières, des emplois spécialisés tout cuits en continuant de faire ce qu’on a toujours fait . Aujourd’hui ce n’est plus possible . Bref la coordination rurale est un danger pour la démocratie, les libertés, l'environnement, le droit et je dirai: la santé de tous et de chacun (y compris celle des agriculteurs). Un détail: depuis le traité de Rome notre richesse a été multiplié par plus de trois....donc prudence avec les diktats à la noix. La CR47, pour les élus, est a éviter il me semble . Pourquoi ? c’est tout simple ; ce n'est pas un syndicat mais une milice brutale et fermée qui perdra ses adhérents dans des marécages idéologiques et économiques très dangereux pour la promotion de nos territoire ruraux et des hommes et des femmes qui y vivent . je ne vous reconnais pas dans le contenu de votre billet.J'espère qu'il ne s'agit pas d'opportunisme politique ?. La raison doit toujours être supérieure à l'affect vous le savez. On dira que vous vous êtes égaré . On peut pardonner...... pour cette fois. Cordialement
je ne connais pas cet objet non identifié que serait "l'instruction militante des services locaux de l'état". la coordination rurale ici est, par contre un objet non défini militant guidé par un chef de meute sur la base d’affirmation simplistes à savoir : "foutez nous la paix, laissez nous travailler, à bas l'inquisition" ??? . Il manque simplement quelque chose dans ce chapelet d’injonctions proférées par la profession libérale agricole qui se reconnaît dans la coordination rurale : "Nous on veut l'argent public et, surtout , européen comme avant et pour toujours » !. C'est donc la volonté de chasser les subventions qui est proclamée et que çà en produisant un peu n'importe comment, voire , quelquefois, en trichant vu qu’il y a peu de contrôles (d'où la réaction de l'europe sans doute). Peut-on haïr, les élus, l'état, l’Europe, les fonctionnaires,voter pour le FN (ce qui ne sert à rien au plan européen et français) ou des libéraux depuis des décennies et réclamer une politique"socialiste" ? Des services publics dans les campagnes et menacer le peu de fonctionnaires qui contrôlent sous protection policière ? Cela n’a pas de sens. C’est n’importe quoi. La CR47 veut aussi des "arabes" ou des polonais ou des roumains ou des portugais, pour les champs et déverse du fumier , du plastique, des bidons,des pneus et autres poubelles devant le lieux de travail de ceux qui les aident . Pourtant sans administration pas de subventions, pas d’étrangers « vaillants et qui ont faim » (sic- le fils de…..). Détruire le bien public, polluer l'atmosphère, exploiter l’immigration et bloquer ceux qui , justement, travaillent voilà ce qui est aujourd’hui trop souvent. La plupart des gens du département et de la région veulent, aussi,qu'on leur foute la paix et qu'on les laisse travailler pour « parler idiot ». On ne peut continuellement s'asseoir sur la loi en s’appuyant sur les très gros tracteurs qui servent de tanks. Ici nous ne sommes pas au Texas. Il faut dire que le citoyen lambda a peur, de "ces gens" qui ont pris depuis longtemps, goût à la violence quasiment impunie. Ils se conduisent de façon bien pire que des salariés en grève ou que les voyous des quartiers au cours de manifestations à Paris pour ne prendre que cet exemple. L'agriculteur de la CR47 lorsqu’il commet des actes de destructions agit pour le bien de tous !!. On peut manifester à quelques centaines, polluer l'air en brûlant des plastiques (ce qui est formellement interdit) dont on n'arrive pas à se débarrasser, insulter tout le monde à la limite de l’agression physique et, en définitive, faire payer les autres . Si on veut garder sa dignité d'homme, je crois, il faut négocier intelligemment. La voie choisie par la coordination, dans les mots, rappelle singulièrement les propos tenus, par les représentant du monde agricole de "la France nouvelle" des années 40 ou ceux de Pierre Poujade . L'opinion, aujourd'hui, a basculé (voir les sondages) majoritairement, lorsqu'on fait les additions. Elle ne soutient plus ces manières d'agir et d'imposer au motif que l'on détiendrai la vérité. Les autres agriculteurs, ailleurs, eux, s'adaptent intelligemment et utilisent positivement la modernité ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes je le concède . Mais on ne peut vouloir des barrières, des frontières, des exceptions et l'argent public, par privilèges (agricoles) à ne pas partager et, comme tous les populismes, jouer sur le pire, le simplisme, l'émotif et espérer ,pour ses productions ou entreprises agricoles, des marchés ouverts à l’international, plus de frontières, des emplois spécialisés tout cuits en continuant de faire ce qu’on a toujours fait . Aujourd’hui ce n’est plus possible .
Bref la coordination rurale est un danger pour la démocratie, les libertés, l'environnement, le droit et je dirai: la santé de tous et de chacun (y compris celle des agriculteurs). Un détail: depuis le traité de Rome notre richesse a été multiplié par plus de trois....donc prudence avec les diktats à la noix. La CR47, pour les élus, est a éviter il me semble . Pourquoi ? c’est tout simple ; ce n'est pas un syndicat mais une milice brutale et fermée qui perdra ses adhérents dans des marécages idéologiques et économiques très dangereux pour la promotion de nos territoire ruraux et des hommes et des femmes qui y vivent .
je ne vous reconnais pas dans le contenu de votre billet.J'espère qu'il ne s'agit pas d'opportunisme politique ?. La raison doit toujours être supérieure à l'affect vous le savez. On dira que vous vous êtes égaré . On peut pardonner...... pour cette fois.
Cordialement