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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

En Marche : Parti unique Central ?

Publication : 06/06/2017  |  09:43  |  Auteur : Webmaster

Recomposition de la vie, politique française, dynamitage des anciens partis politiques : l’élection à la Présidence de la République d’Emmanuel Macron a incontestablement ouvert une ère nouvelle dans la politique française et, après tout, tant mieux….

Tant mieux, si à l’occasion de cet évènement, on enterre, on déblaye la partie caduque, artificielle de notre vieux clivage droite contre gauche, contre laquelle nous autres militants centristes nous avons si longtemps lutté. A titre d’exemple, sauf pour une infime partie de l’opinion publique, il existe dans la société française un consensus très large en faveur du libéralisme économique. Plus grand monde, même à gauche, pour prôner l’appropriation collective des moyens de production. Dont acte, sur ce point, comme sur d’autres, les vieux clivages sont morts. Mais alors, vive le large consensus dans un très grand parti quasi unique « En Marche » qui serait « Et de droite et de Gauche » ?

J’ai, depuis le début, marqué ma « Macron-compatibilité » sur certaines convictions que je partage avec notre président de la République – L’Europe, le libéralisme économique, etc….- et, en même temps, marqué de vives réserves et de réelles interrogations sur la construction politique que représente "En Marche".

Cette construction peut se décrire simplement : un parti ultra-dominant Central, En Marche avec un parti satellite, le MODEM, des partis d’opposition LR/UDI et PS très affaiblis à sa droite et à sa gauche, enfin des extrêmes insignifiants au sein du Palais Bourbon, virulents en dehors.

Commençons par évacuer les illusions les plus naïves sur « En Marche ».

La première illusion est morale. Pour certains, En Marche est une nouvelle génération de parti politique débarrassé des défauts congénitaux des anciens : corruption, luttes de pouvoir interne….Il faut une belle dose de naïveté sur la nature humaine pour croire cela. Pour ma part, je crois qu’il peut y avoir des cadres législatifs et contractuels plus vertueux que ceux existant actuellement. C’est pour cela que je soutiens l’initiative de Macron et Bayrou sur la moralisation de la vie publique. Mais le reste est affaire d’éthique personnelle et l’affaire Ferrand, secrétaire général d’En Marche – qui fait l’objet d’une procédure d’enquête pour soupçons d’abus de biens sociaux – ramène un peu d’humilité et de lucidité à cette prétention. Il n’y a pas de camp de la Lumière. Il ya modestement des femmes et des hommes de plus ou moins bonne volonté.

La deuxième illusion est politique. Elle consiste à croire que les vrais clivages sont maintenant entre un grand parti central et les extrêmes (Front National et Insoumis). C’est vrai sur certains sujets comme l’Europe et la mondialisation. C’est faux sur d’autres – comme la dépense publique, la fiscalité – où le clivage droite-gauche est pertinent, vivace et divisera forcément En Marche.

Mais il faut aller au fond de ce débat.

«Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie » L’article 4 de notre Constitution met ainsi les partis politiques au cœur de notre processus démocratique. Ils représentent la diversité de la Nation tant sur le plan social, que pour les grandes familles de pensée qui la composent.

Ainsi, bon an mal an, les partis politiques se restructurent en permanence autour des questions clés du débat national à une période donnée de son histoire. En 1905, la question-clé de la vie politique francise était la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En 1958, la question-clé est celle de l’avenir de l’Algérie Française et ainsi de suite… Avec cette grille d’analyse, la vraie question avec En Marche est la suivante : « A quelle question-clé de notre vie politique actuelle En Marche répond-il ? et quelle est sa proposition politique ? »

Soyons  honnêtes intellectuellement. Sur certains enjeux, la question est claire – c’est par exemple celle de la poursuite de la Construction Européenne – et la proposition d’En Marche sur cette question l’est tout autant. En Marche y est favorable.

Mais, la plupart du temps, on nage dans l’ambiguïté. Certes, on peut répondre qu’En Marche, c’est d’abord la fidélité à un homme, Emmanuel Macron. Mais cela comporte tous les dangers d’un boulangisme du 21ième siècle. Difficile aussi de se rattacher au programme présidentiel du candidat Macron. Dans bien des cas, celui-ci se montre très flou. A titre d’exemple, personne ne connait le contenu du futur projet Présidentiel en matière de réforme de code du travail et sur ce point précis, Jean-Luc Mélenchon a raison d’un point de vue démocratique lorsqu’il exige du Président de la République qu’il dise clairement ses intentions sur ce sujet prioritaire avant les élections législatives.

Bref, le ciment idéologique qui a rassemblé En Marche me semble bien mince et je parierai volontiers que des lignes de fracture apparaitront sur les questions où le clivage droite gauche est vivace : rôle de l’Etat, niveau de la dépense publique, fiscalité… 

Raison de plus pour voter libre. Dans une précédente chronique, je me suis efforcé de montrer pourquoi il était contre-productif de vouloir absolument donner une majorité au Président. (lire http://jeandionis.com/blog/votez-libre)

L’important est que l’Assemblée nationale soit – à peu près – la représentation nationale de la diversité de la Nation en ce qui concerne les grandes familles politiques qui la composent.

La naissance d’En Marche est un évènement politique majeur dans la vie politique française, mais delà, à se sentir obligé – pour de mauvaises raisons – à sur représenter son poids réel dans la Nation, il ya là un pas… qu’il serait prudent de ne surtout pas franchir.

« Quand ç’est flou, c’est qu’il y a un loup » (vieux dicton lillois)

*****

En attendant, les 11 et 18 Juin, je vous propose, simplement, de voter libre en fonction de vos convictions nationales les plus fortes et en choisissant celle ou celui le plus à même de représenter avec force Agen- Nérac.

Dominique Bottéon et moi –même vous proposons, dans cet « état d’Esprit » le bulletin Dionis-Bottéon !

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Bien vu et bien entendu.

Sincèrement.

P.B.

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