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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Votez libre !

Publication : 22/05/2017  |  16:05  |  Auteur : Webmaster

"Jean, ne faut-il pas quand même donner une majorité au Président de la République ?" C'est la question qui m'a été posée très directement par des électeurs et des électrices avec qui je partage des convictions libérales, sociales et pro-européennes.
C'est un réflexe bien ancré dans notre histoire de citoyen de la Veme République, que de confirmer le vote présidentiel aux élections législatives qui suivent.
J'ai moi-même, à l'époque où j'étais un citoyen pas encore élu, partagé cette conviction et joint les actes à la parole dans ce domaine.

Pourtant je ne le crois plus, mais alors plus du tout. Alors, pourquoi ce changement de regard et d'analyse ?
D'abord parce que j'ai vécu en tant que député les mandats de Jacques Chirac (2002-2007) et le mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012).

J'ai vu ce que donnait à l'Assemblée Nationale, un parti dominant disposant de la majorité absolue et néanmoins parcouru en son sein par des courants politiques et idéologiques très divers. Je sais d'expérience que ce n'est pas parce que l'on a été élu dans la même vague présidentielle que l'on partage pour 5 ans les mêmes convictions profondes.

Donner une majorité absolue à "En Marche" ne garantira en rien l'unité idéologique et politique d'En Marche pour les 5 ans à venir. Je prends date que ce parti très neuf aura à affronter en son sein des débats potentiellement très diviseurs comme celui de la fiscalité.

L'exemple le plus frappant de l'inefficacité de la majorité absolue donnée à un parti dominant reste bien sur ce que nous avons vécu avec la  majorité de François Hollande, donnée par les électeurs en 2012. Cette majorité s'est littéralement déchirée en deux et a paralysé notre pays, le mettant devant un choix terrible : l'immobilisme ou le 49.3.

La deuxième raison qui fonde mon opposition à une majorité absolue pour un parti dominant est une analyse des conditions de la réforme réussie dans notre pays.
Il faut être bien naïf et bien ignorant de la réalité française pour penser que des réformes de fond peuvent être mises en œuvre avec uniquement une majorité absolue s'appuyant sur un parti qui représente le quart du code électoral - c'est le score d'Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle 2017).
Pour bousculer les résistances, pour convaincre les contre-pouvoirs (lobbies, corps intermédiaires ...) il faut une base politique large, il faut une opinion publique largement favorable. La construction de cette base politique large appelle coalition entre familles politiques différentes pour pouvoir mettre en œuvre les majorités de projets nécessaires, texte par texte. Voilà pourquoi, croire que donner une majorité absolue au Président est une condition suffisante pour réformer la France est illusoire.

Alors me direz-vous que faire ? Et bien votez libre ! Votez selon vos convictions. Si vous êtes de philosophie politique de Droite et du Centre votez à Droite et au Centre, si vous êtes écologiste, votez écologiste et ce sera au Président de la République et à son Premier Ministre de faire la vraie novation politique qu'attend notre pays, à savoir : à gouvernement pluriel, majorité plurielle.

Les Allemands ont beaucoup d'avance sur nous, eux qui ont construit le concept de "grande coalition". Avons-nous réalisé que le Vice-Chancelier de Mme Merkel (Chrétienne Démocrate) est M.Sigmar Gabriel (Social Démocrate) dans le cadre d'un accord formel entre la CDU et le SPD ? Cela a l'air de ne pas trop mal réussir à nos amis allemands.

J'ajoute, pour terminer, une touche très personnelle. Sur certains sujets (libéralisme économique, Europe..), je me sens une vraie proximité avec Emmanuel Macron. Sur d'autres non ! C'est le cas de sa politique fiscale.

Et bien, si vous me faites l'honneur de m'élire, je crois pouvoir être constructif sur ces bases. Sans pour cela me mettre "En Marche".... au pas.
Je n'ai pas aimé lorsque l'on a voulu me tordre le bras en 2002 pour rentrer à l'UMP et je n'y suis d'ailleurs pas entré. Je me méfie aussi de cette mise "En Marche" au pas générale.

En 2002, j'ai donné raison à une voix forte qui, seule, courageusement, affirmait :  "si nous pensons tous la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien" (Toulouse, 2002).

Cette voix forte, c'était celle de.... François Bayrou !

Je vous invite donc à rester vous même, à être et à voter libre les 11 et 18 juin !
 

Les réactions

SERVIR LA FRANCE ET NON SE SERVIR. 

La République En Marche est l'avenir de notre pays, les partis qui pensent qu'à leurs intérêts avant ceux du pays vont disparaître. Et tant mieux, on veut de l'efficacité  et du renouveau.

il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Si on ne veut pas subir de nouveau le dernier quinquennat, il faut donner au président une majorité pour mettre en place son programme pour lequel il a été élu.

tout le reste c'est de l'intérêt personnel.

un citoyen. 

Très bonne analyse Jean, méfions nous toujours des trop grandes majorités qui deviennent souvent hégémoniques. Le parlement doit être équilibré, notre démocratie fonctionne bien car nul ne peut s'approprier le pouvoir absolu . L'alternance fait avancer les choses et notre société réclame des changements profonds. Pour autant restons vigilants car l'expérience montre qu'il n'est pas aisé de réformer. La France est un grand pays , tous les libéraux doivent travailler à son essor. Je pense qu'une trop grande concentration des pouvoirs est toujours. .risquée. Alors oui résolument votons comme nous le souhaitons mais prenons bien en compte les actes de nos élus, ils conditionnent notre choix. N'allons pas élire des candidats de façade.

Bonjour Monsieur Dionis,

Merci pour cette mise au point.

Vous dites être proche de E. Macron sur de nombreux sujets (économie,  Europe ...), mais pas sur la fiscalité que vous avez qualifiée de matraquage. 

Pourriez-vous me dire ce qui provoque ce qualificatif ? Si c'est ce que clame avec beaucoup de mauvaise fois (ce qui n'est pas rassurant sur l'état d'esprit du parti qu'il conduit) Mr Baroin concernant un projet d'imposition d'un loyer fictif sur la propriété immobilière, il me semble que la réponse a été donnée à plusieurs reprises par Mr Pisani et Mr Macron qui ont nié ce projet. Si c'est à cause du projet d'augmentation de la CSG, mon avis est (j'ai 73 ans et suis retraité) que ceux qui seront touchés par cette augmentation , principalement les retraités et les épargnants, peuvent faire cet effort minime. Notre génération (en général) a suffisamment mal géré les finances publiques et va laisser une telle dette aux générations suivantes que cela me parait la moindre des choses.

De plus, n'y aura-t-il pas des compensations ? (taxe d'habitation)

Bien cordialement

Christian Lebreton

 

Bravo, bien parlé, ça, c'est de la politique!!

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