Comme de très nombreux maires, élus, fonctionnaires territoriaux, je suis monté « à la capitale » à l'occasion du congrès et du Salon des maires. Je suis fidèle à cette manifestation, car elle m'est, à la fois, utile et agréable.
Utile, car elle rassemble, porte de Versailles, toutes les administrations, tous les prestataires imaginables pour votre collectivité locale. J'ai donc appris, avec le temps, à rendre un Salon des maires utile. Si vous ne voulez pas être ballotté par les sollicitations en tout genre, il faut impérativement que vous montiez à Paris avec vos objectifs et « votre liste de courses ». En ce qui me concerne, j'avais décidé de faire, de ce Salon des maires 2025, l'occasion pour moi de plaider fortement la cause de la LNSO.
LNSO ? Kesako ? me direz-vous, fort justement ?
Pour faire simple, il s'agit du projet de lignes ferroviaires à grande vitesse concernant l’ensemble du quart Sud-Ouest de la France.
La Ligne Nouvelle Sud-Ouest (LNSO, c’est son nouveau nom…) de la SNCF est un projet ferroviaire d’envergure nationale visant à améliorer la desserte non seulement entre Paris et le Sud-Ouest de la France, mais aussi la desserte entre chacun des territoires constitutifs de notre Sud-Ouest. Il comporte deux branches Bordeaux-Toulouse (avec deux gares nouvelles à Agen, vous commencez à comprendre mon intérêt pour ce grand projet national, et à Montauban…) et Bordeaux-Dax (en espérant prolonger le plus vite possible sur l’Espagne).
Ce projet répond à 3 objectifs principaux :
- Réduire significativement les temps de parcours entre Paris et le Sud-Ouest et à l’intérieur même du Sud-Ouest.
- Accompagner le développement économique et territorial du Sud-Ouest et, en ce qui me concerne, celui de l’agglomération d’Agen et du Lot-et-Garonne.
- Augmenter la capacité du réseau et faciliter le transfert modal de passagers et de marchandises de la route vers le rail et promouvoir, ainsi, une mobilité plus respectueuse de l’environnement.
Le budget prévisionnel de la Ligne Nouvelle Sud-Ouest s’élève, selon les estimations publiques les plus récentes, à environ 14 milliards d’euros. Ce financement est partagé entre l’État, les collectivités territoriales concernées (environ 2 milliards d’€), l’Union européenne (2 milliards d’€) et SNCF Réseau.
Les investissements couvrent l’acquisition de terrains, la construction des infrastructures (voies, gares, équipements techniques), ainsi que la compensation environnementale et sociale.
Le calendrier du projet LNSO se décompose en plusieurs phases :
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Études et concertation : les études préalables et la concertation publique avec les acteurs locaux ont été réalisées dès les années 2010.
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Déclaration d’utilité publique : cette étape administrative, indispensable, a été obtenue progressivement pour les différentes sections, entre 2021 et 2023.
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Travaux préparatoires : les premiers travaux de préparation du chantier au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux ont déjà démarré.
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Lancement des grands travaux : la construction effective des infrastructures est prévue entre 2027 et 2032.
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Mise en service : l’objectif est une mise en service partielle (Bordeaux-Toulouse) à l’horizon 2032, avec une ouverture totale (Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax) envisagée entre 2033 et 2035.
Voilà, rapidement dressé, l’état d’avancement de ce grand projet national. Aujourd’hui, SNCF Réseau, maître d’ouvrage de ce projet, attend de son unique actionnaire et principal financeur de ce projet, à savoir l’État, le feu vert pour lancer les appels d’offres visant à choisir les entreprises attributaires de la conception et de la réalisation des différentes tranches de chantier (Bordeaux-Agen et Agen-Toulouse).
Ce projet, décisif pour le Sud-Ouest et plus spécialement pour Agen, est clairement, et maintenant, à la croisée des chemins et plus spécialement du budget 2026.
On comprend aisément les hésitations et les tensions politiques autour de cette décision « feu vert / feu rouge » alors que notre pays a des finances publiques très dégradées.
Mais, avec toute ma passion d’élu local et de patriote à la fois agenais et français, j’ai voulu plaider pour que notre pays fasse, y compris en période de grandes difficultés financières, des investissements d’avenir tant en ce qui concerne les technologies françaises, le développement de nos territoires et la transition écologique.
J’ai voulu plaider d’abord auprès du Président de la République, Emmanuel Macron, lundi soir à l’Élysée, où celui-ci avait bien voulu m’inviter, au milieu d’une vingtaine de présidents d’intercommunalités reconnues pour leur dynamisme et leur capacité d’anticipation en matière d’accueil des entreprises, à l’occasion de CHOOSE France, événement promotionnel de l’investissement en France. Le Président s’est montré attentif et bienveillant lors de mon intervention. J’ai bon espoir que son appui sera précieux au moment de l’arbitrage final.
J’ai voulu plaider ensuite auprès de Jean Castex, récemment confirmé comme président de la SNCF, en me rendant à sa rencontre avec Raymond Vall, sénateur honoraire, président du club « Agen : Porte de la Gascogne », sur le stand de la SNCF au cœur du Salon des maires. Au milieu de toutes les sollicitations qui sont les siennes (TERS du quotidien ? trains métropolitains ? relance du fret…), LNSO restait-elle prioritaire pour la SNCF et son Président ? Jean Castex m’a pleinement rassuré sur cet enjeu et il a toute ma confiance, car je sais qu’il partage avec les élus du grand Sud-Ouest les objectifs de ce projet et qu’en plus il connaît et qu’il aime notre région dont il est originaire.
Pour l’agglomération d’Agen, ce projet (1 nouvelle gare LNSO recevant 2 millions de voyageurs par an à Brax + 1 gare modernisée en centre-ville reliée par une voie dédiée en rive gauche et par un pont ferroviaire parallèle à celui de Camélat), c’est, pour nous Agenais, le projet de la décennie. Nous avons le devoir impératif de le réussir. Pour cela, chacun de nous doit se mobiliser.
C’est ce que j’ai commencé à faire, modestement, à ma place de président de cette agglomération. Le match ne fait que commencer. Venez pousser avec le pack agenais !
@+,
Jean Dionis, Maire d’Agen