Ma femme ayant réussi à me convaincre de préserver quelques Samedi et Dimanche pour souffler et nous oxygéner, nous voilà partis tous les deux Samedi dernier pour la Cité Episcopale d’Albi. Elle et moi la connaissions déjà un peu. Mais nous avions envie d’y revenir, pour des raisons d’ailleurs différentes. Ma femme voulait revoir ces harmonies uniques en bleu, vert et orange qui font la signature d’Albi. Elle fut déçue. L’orange était certes au rendez-vous, mais pas le bleu, remplacé par le gris d’une après-midi d’hiver pluvieux. Moi, je voulais voir comment une ville du Sud-Ouest avait fait pour convaincre le très sélectif jury de l’Unesco de vous admettre dans le Saint du Saint du patrimoine mondial de l’humanité…..et je ne fus pas déçu.
Albi, c’est Agen :
mêmes villes préfectures du Sud-Ouest, mêmes villes-centre d’agglomération d’environ 100 000 ha (au sens de l’aire urbaine), mêmes villes fluviales avec le Tarn pour Albi, et Garonne pour Agen (donc mêmes projets de berges de fleuve), mêmes villes de 2000 ans d’histoire avec ce que cela implique de rues tordues, de friches urbaines, même passion pour le rugby (Et si on jouait l’an prochain ensemble en Top 14 ? Albi 2ième actuellement en ProD2 est un sérieux prétendant pour la montée…..).
Et Albi, http://fr.wikipedia.org/wiki/Albi , ce n’est pas Agen :
Albi avec la cathédrale Sainte-Cécile ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Sainte-C%C3%A9cile_d'Albi ) et le palais de la Berbie qui abrite le Musée Toulouse-Lautrec possède un ensemble monumental d’intérêt mondial. Agen n’a pas 0cette chance. Albi a su jouer sa chance…..et, en tant qu’élu, j’ai été passionné par le talent et la ténacité d0e Philippe Bonnecarrère, maire d’Albi, qui dès 1996, pose la candidature de sa ville pour être inscrite par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité…pour la voir acceptée ….14 ans plus tard en 2010 ( http://www.mairie-albi.fr/patrimoine_mondial/unesco/actualites.html ).
Notre visite fut classique : Magnifique musée Toulouse-Lautrec (27 millions € de travaux pour un peintre hors-normes et un écrin magique pour ses œuvres), cathédrale Sainte-Cécile, ah ! la Cathédrale Sainte-Cécile ! tout à la fois, château fort, chef d’œuvre gothique, miracle de la renaissance italienne imprimé sur ses voûtes, fantastique leçon de théologie avec son jugement dernier (je n’ai pu m’empêcher d’avoir un frisson en voyant les morts se lever nus et ayant à leur cou le livre de leurs actions terrestres pour lesquelles ils vont être jugés et en voyant les gloutons être punis en enfer par là même où ils avaient pêché, en étant engraissés de force)……et nous avons terminé par une belle visite de la vieille ville.
Alors, quelles leçons à tirer de ce succès Albigeois ?
Nous n’aurons pas de sitôt l’équivalent de Sainte Cécile et avant qu’Agen soit classé au patrimoine mondial de l’humanité, de l’eau coulera sous les ponts de Garonne….certes, certes.
Mais, ambivalence oblige, sortez la cité Episcopale….et Albi redevient Agen……avec 5 à 10 ans d’avance sur nous (encore heureux que nous ayons lancé www.agencoeurbattant.fr, sinon c’est une génération de centre-ville qui séparerait celui d’Albi et celui d’Agen). Albi a fait et bien fait ce que nous sommes en train de commencer à faire : Centre-ville transformé en espace piétonnier ou semi piétonnier, parkings importants positionnés en immédiate périphérie du centre-ville, embellissement systématique de son centre-ville avec un soin particulier apporté aux détails – éclairage des façades, rues en pavé, suppression des trottoirs, caniveau central, piéton prioritaire dans tout le Centre-ville……
La première leçon Albigeoise est clairement de confirmer les fondamentaux du projet Agen Cœur battant : priorité à donner au piéton par rapport à l’automobiliste en centre-ville, parkings repoussés en immédiate périphérie, embellissement de notre cœur de ville. J’incite toutes celles et tous ceux qui ont encore des doutes là-dessus à faire le voyage d’Albi !
La deuxième leçon d’Albi est celle de la patience, du temps, de la cohérence des choix et des actions entreprises. Entre l’élection de P.Bonnecarère en1995 et la reconnaissance mondiale de la qualité du travail urbain fait à Albi, …..il se passe 15 ans !!.
15 ans, c’est exactement le temps qu’il a fallu à Alain Juppé pour revitaliser la ville de Bordeaux avec la mise en valeur du patrimoine (à travers le classement du Port de la Lune au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2007), le développement d'un tramway, la réhabilitation du quartier de la Bastide à partir de l’an 2000.
15 ans …..Saurons-nous, au-delà de nos petites personnes, porter un vrai projet urbain à Agen sur cette durée pour remettre notre Centre-ville sur le chemin de la prospérité ? « Agen cœur battant » a les ingrédients pour être le levier de cette transformation. A nous, Agenais, de retenir les leçons Albigeoises et Bordelaises. Un bon projet ne suffit pas. Il faut impérativement lui donner le temps de se déployer. A nous, membres de l’actuelle majorité municipale, de savoir en convaincre nos compatriotes.
@+
Amitiés,
Blogging
› Voir tous les billets du blog
Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
Parfaite leçon , parfait exemple , à nous de nous en inspirer
Cher monsieur le maire ,
votre leçon albigeoise est parfaite de description , de résolution et de lucidité .
Vous avez raison de mettre en parallèle nos deux villes sur certains aspects et de les différencier sur d'autres ....Soyons modestes ...Cependant ,
ce que je rajouterais à votre analyse descriptive ce serait l'ambition commune que doivent avoir nos deux villes en matière architecturale et de mise en valeur de ce patrimoine passé et futur ; ambition qui passe notamment à Albi par le concours d'architectes de renom qui sont notamment chargés de mettre en oeuvre le projet du futur complexe cinématographique accouplé à un auditorium dédié aux spectacles.
Inspirons nous et abreuvons nous ( au sens littéral ; en faisant la part belle à l'eau ) de cette ambition et veillons à être à la hauteur dans le projet du futur mutiplex de la place du Pin , qui ne doit pas être réduit à un vulgaire parallélépipède rectangle ...
Amicalement
Laurent
Albi-Agen : 2 villes occitanes
Adishatz Sénher Deputat-Cònsol
Deux informations pour compléter votre article :
La première c'est la langue occitane qui est commune aux deux villes.
A Albi certains noms de rue sont en occitan et en français ... nous savons que vous y réflechissez pour la cité de Jasmin.
la deuxième c'est le Catharisme : Albi et Agen étaient les sièges d'évêchés cathares et la-bas comme ici nous eumes à subir l'intolérance de l'époque.
Gèli Grande
allez au bout de la comparaison
Albi c'est un cercle de 300m de diamètre de ruelles pietonnes ou semi pietones entourées à moins de 200m par une serie de parkings et de penetrantes.
Agen coeur batant c'est 300m de boulevard pieton avec des parkings entre 500m et 1km et une suppression des penetrantes.
Imaginez Albi avec les lices georges pompidou pietonnes et la circulation déviée par Malroux
Albi et Agen
Cher Jean,
C'est sympa de ta part de nous faire partager ta balade avec Marie Agnès à Albi. Pour Christiane et moi, cela éveille en nous des souvenirs qui remontent à plus de 25 ans. A l'époque, on avait l'habitude de passer nos vacances d'été au monastère "Notre Dame d'Orient". Il est situé prés de St-Sernin et Millau. Quelques soeurs Bénédictines s'efforcent de le faire vivre. On a gardé un excellent souvenir de soeur Marie-Véronique. Quelle idée, quelle foi font qu'elle laisse "si jeune" sa carrière de professeur, un bel avenir avec une famille et peut-être même des enfants...pour suivre sa voie intérieure.
Comme elle était la benjamine de la communauté, les travaux les plus durs lui incombaient. Ce n'était pas pour lui déplaire. Rien n'entamait sa joie de vivre, son humour. C'est là aussi qu'on avait fait la connaissance de Michel Quoist. Lui, c'était Marie-Véronique multipliée par dix. Avoir lu tous ses livres, c'est une chose. Mais l'avoir rencontré et l'avoir eu comme ami, reste un grand privilège, d'autant plus rare qu'il passait en coup de vent à «Notre Dame d'Orient», le temps pour lui de se ressourcer malgré un emploi du temps très chargé (Pire que toi Jean!).
A la fin du séjour, on regagnait Paris en passant par Albi, dont on ne connaissait que la Cathédrale Sainte-Cécile, juste prolongation de notre séjour au monastère. On ignorait l'existence du musée Toulouse Lautrec. Quant à la zone piétonne, elle n'existait pas, tout comme à Agen aujourd'hui. Enfin, Dieu soit loué, dans quelque mois, on aura rattrapé Albi, du moins sur ce point.
Pour conclure nous reprendrons ta dernière phrase: Un bon projet ne suffit pas. Il faut impérativement lui donner le temps de se déployer...A nous tous qui sommes engagés à tes cotés, de convaincre les Agenais et Agenaises que leur vote pour « Agen Coeur Battant »est un bon choix.
Au boulot donc !
Bien Amicalement
Jean-Luc et Christiane Gabriele
L' ambition légitime pour la ville a l'épreuve de la sollicitation de l'immediat
J'aime beaucoup cette confrontation des échelles du temps. En effet Albi a pour elle la majesté de ses monuments emblématiques, mais elle a entrepris il y a quinze ans d'organiser son cœur de ville pour conforter ses atouts. C'était l'ambition de la ville qui est devenue celle des habitants. Nous pouvons imaginer, que tout aussi latine que l'est Agen, ce fut l'occasion de discussions fortes.
Repenser la ville d'Agen, et son agglomération, me parait indispensable, tant mieux si Albi nous inspire, mais nous aurons a gérer la discordance entre le temps nécessaire a notre changement et celui de l'aspiration a des résultats immédiats. Je propose de retenir que si "ça marche" a Albi, ça marchera a Agen.