Pour la cinquième année, Agen a eu le bonheur de recevoir les Rencontres philosophiques Michel Serres. Faire de la philosophie un événement – et plus que ça, un événement à succès – dans une ville moyenne ? Mais vous rêvez, mon bon monsieur !
Combien de fois ai-je entendu cette remarque, à la limite du mépris, pour cette France périphérique à laquelle appartient Agen. Et pourtant, nos Rencontres sont un formidable succès. Comme pour chaque succès, il y a à l’origine un concours de circonstances.
D’abord Michel Serres, fils d’Agen et philosophe de réputation mondiale. Ensuite, une municipalité ambitieuse et tenace dans son rôle et sa mission, qui s’engage à faire mémoire de l’œuvre de son fils. Puis David Djaïz, jeune fils d’Agen, doué, précoce, relié aux sphères du pouvoir intellectuel et politique. Et enfin, il y a la mobilisation des Agenaises et des Agenais, notamment au sein de l’association des Amis agenais de Michel Serres.
Mais ce concours de circonstances ne saurait, à lui seul, expliquer ce succès. De manière plus décisive, l’offre de débats sur les sujets les plus profonds de notre époque répond à une attente profonde de nos concitoyens d’aujourd’hui. Oui, nous vivons une époque charnière, et elle sera – en fonction de ce que nous en ferons – renaissance ou effondrement. Chacune et chacun de nous le pressent au plus profond de lui-même, et cherche sa vérité et son chemin dans cette époque.
C’est d’abord pour cela qu’il y a eu autant de monde à Agen. Il y a, chez chacune et chacun de nous, un besoin profond de sens renouvelé, et cette quête passe par les débats modernes, raisonnables, bienveillants de nos Rencontres.
À l’année prochaine, à Agen !
@+,
Jean Dionis, Maire d'Agen
P.S. : Vous trouverez le texte que j’ai prononcé à l'occasion de l'Ouverture des Rencontres philosophiques Michel Serres.
