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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Agriculture Française: Quelle vision d’avenir ?

Publication : 02/03/2015  |  11:45  |  Auteur : Jean Dionis

Le salon de l’Agriculture vient de juste de fermer ses portes. Succès populaire assuré (700 000 visiteurs) pour un des rares évènements qui mettent positivement en contact les urbains et les ruraux, rendez-vous incontournable pour les politiques ( Hollande, Sarkozy, le Pen, et tant d’autres….)…fort bien, mais pendant ces neuf jours, on a eu beau tendre l’oreille, il a clairement manqué une vision d’avenir pour nos agriculteurs.

Elle n’est certainement pas venue de François Hollande, prisonnier de ses alliances avec les écologistes, l’obligeant sur chaque sujet clé comme les OGM à des acrobaties mi-chèvre, mi-chou affirmant prudemment « que la France devait "poursuivre" sa recherche publique sur le sujet » et se réfugiant dans un discours, qui ne mange pas de pain, sur l’importance de l’innovation dans le monde agricole (sic)….
La vision d’avenir, ce n’est pas non plus du côté de Marine le Pen qu’il faut la chercher. Elle propose carrément la renationalisation de la politique Agricole. Comme si les agriculteurs français qui reçoivent plus de 10 milliards d'euros par an de l’Union Européenne avaient un quelconque intérêt dans la réintégration de l’Agriculture Française dans un budget national qui explose sous les déficits (plus de 80 milliards d'€ de déficit sur 360 milliards d'euros de budget annuel….)

Et pourtant….. Notre agriculture bouge, se transforme. Notre agriculture reste un employeur considérable. C’est un peu plus de 900 000 actifs permanents qui travaillent sur les exploitations, majoritairement exploitants, mais aussi aides familiaux et salariés permanents avec pour tendance générale, depuis de nombreuses années, la diminution des actifs agricoles, en corrélation avec la baisse du nombre des exploitations.

Nos exploitations agricoles, bien que chaque année moins nombreuses, sont plus grandes. Elles sont 490 000 en France métropolitaine avec une surface moyenne, pour les catégories moyennes et grandes d'entre-elles, de 80 hectares. Pour rester compétitives, elles embauchent toujours plus de salariés pour des postes qualifiés.

Les nouveaux modes de vie progressent et influent directement sur l’organisation du travail. Des structures comme les groupements d’employeurs ou les services de remplacement émergent et génèrent une nouvelle forme de travail : l’emploi partagé, améliorant les conditions de travail. Les exploitants recourent aussi davantage aux entreprises de prestation de service.

Enfin, notre agriculture, prolongée par notre industrie agro-alimentaire, est un des rares secteurs de notre économie à présenter un excédent annuel commercial stable d’environ 9 milliards d'euros. Elle représente une extraordinaire garantie de souveraineté nationale en cas de situation en cas de pénurie au niveau alimentaire.

Une fois pour toutes, nous devons considérer notre agriculture comme un atout national au même titre que l’aéronautique ou le luxe et nous devons tout faire pour libérer son potentiel économique.

Pour cela, deux exigences politiques :

- D'abord, mettre nos agriculteurs à armes égales avec leurs compétiteurs européens en matière de normes et de contrôle environnementaux: il serait grand temps de comprendre que l’agriculture est la seule véritable politique européenne intégrée dont les produits alimentaires circulent librement dans un marché unique. Progresser vers des meilleures pratiques environnementales, d’accord, mais ni plus vite, ni moins vite que leurs compétiteurs espagnols, italiens, ou Allemands… l’avenir de l’Agriculture française, c’est l’Europe et en matière environnementale, c’est l’Europe ni plus, ni moins.

- Enfin, tout faire pour améliorer la compétitivité de notre agriculture : pour avoir spécialement étudié cette question comme député, je sais que le coût du travail agricole Français est le plus cher d’Europe et que nos voisins Européens ont tous des régimes d’aides spécifiques au monde agricole…..Législateur européen ou régime d’aide Français, il faudra bien intervenir pour réguler cette concurrence déloyale au niveau du coût du travail agricole.

L’Agriculture française, fruit du savoir-faire de nos agriculteurs et de nos atouts géographiques (eau abondante, climat tempéré, etc….) est clairement une chance française et nous devons la vivre tous, urbains et ruraux, comme telle.

L’Europe et ses règles environnementales partagées, la concurrence bien régulée, le défi du coût du travail agricole relevé …..Et pour le reste, je ne résiste pas au plaisir de conclure par un panneau de communication syndicale planté au bord d’un champ, chez-moi en Lot-et-Garonne, qui disait : « Foutez-nous la paix ! Laissez-nous travailler ! »

Il avait raison… ce paysan. Mettons nos agriculteurs à armes égales avec leurs collègues Européens et… faisons leur confiance. Ils feront gagner la France !

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