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Jean Dionis et la question irakienne

Publication : 07/02/2003  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis




Vous avez été nombreux à m'écrire pour me demander de refuser, si le Président de la République consultait le Parlement, tout engagement militaire de notre pays dans le cas d’un conflit opposant l’Irak aux Etats-Unis.

Permettez-moi donc de vous dire, en conscience, mes convictions en ce domaine.

En premier lieu, je tiens à vous exprimer ma perception de la position des belligérants que sont les Etats-Unis et l’Irak.

Concernant l’Irak, nous ne devons faire preuve d’aucun angélisme. Il est en effet de notoriété publique que ce pays-clé du Moyen-Orient sous la coupe du régime dictatorial de Saddam Hussein, probablement engagé dans plusieurs programmes d’armement en vue de destruction massive, est éminemment dangereux et constitue une menace grave potentielle pour la sécurité internationale. Nous devons à cet égard garder en mémoire la double agression de l’Irak contre l’Iran puis contre le Koweït.

Quant aux Etats-Unis, je voudrais tout d’abord rappeler, qu’ils constituent une grande démocratie à laquelle nous, français, devons beaucoup. Le peuple américain se considère en guerre depuis le 11 septembre 2001, date à laquelle plus de 3000 américains furent assassinés. Cependant, force est de constater que leur attitude impériale est totalement exorbitante tant dans ses dimensions militaires qu’économiques. Elle est donc condamnable, notamment lorsqu’ils s’octroient de leur propre chef le droit d’intervenir partout dans le monde quand ils estiment que les intérêts américains sont en jeu.

A la veille d’un éventuel conflit armé, il est opportun de rappeler la position de la France qui s’est exprimée par la voix de son Chef d’Etat, Jacques Chirac.

Depuis le début de la crise irakienne, la France a plusieurs fois rappelé sa position au sein de la communauté internationale : la guerre est un dernier recours, « la pire des solutions » selon le Président de la République. Dans cet esprit, le Premier Ministre a souligné la détermination du Gouvernement à faire primer le droit international sur la force. C’est notamment au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU qui rendra ses conclusions ces jours-ci et dont elle a assuré la présidence jusqu’à la fin janvier 2003, que la France a défendu sa position. Pour sa part, Dominique de Villepin, Ministre des Affaires Etrangères, a précisé le 15 janvier 2003 devant les députés : « La guerre n’est pas écrite, à nous de l’en empêcher », en écho aux propos de Jean-Pierre Raffarin qui soulignait qu’il « fallait lutter contre la guerre avec une diplomatie efficace, qui est celle que nous développons actuellement au Conseil de Sécurité. »

Pour ma part, et en conscience, je soutiens la position du Président de la République Jacques Chirac et de son Gouvernement autour de deux convictions :

L’action française ne peut s’inscrire que dans le cadre des prérogatives du Conseil de Sécurité de l’ONU.

C’est cette action qui a été déterminante pour parvenir à l’adoption unanime de la résolution 1441 dans le cadre de laquelle, ont été décidées les missions d’inspection sur le désarmement en Irak. Je m’inscris totalement dans la ligne directrice choisie par la France qui veut qu’en cas de recours à une intervention armée, il faudra une nouvelle résolution car c’est à l’ONU que se trouve la source du droit international, qui pour nous est essentiel. Je soutiens ainsi notre chef d’Etat et son gouvernement qui ont clairement fait le choix du multilatéralisme et de la légalité internationale.

Aucune guerre ne peut être déclarée sans l’établissement de preuves effectives.

A la veille de sa déposition très attendue devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a promis de lui fournir des preuves « claires, sans fard et irréfutables » que l’Irak dissimule des armements dévastateurs interdits par la communauté internationale. Pour nous, la position de la France est claire : « pas de preuves, pas de guerre ».

En revanche, si ces preuves étaient clairement établies, le danger impérieux que représenterait alors le régime irakien poserait forcément la question de la légitimité d’une guerre préventive. Devant une telle situation, l’angélisme serait coupable et chacun de nous doit garder en mémoire les conséquences dramatiques du refus d’agir de manière préventive contre le régime nazi en 1936 lorsque celui-ci décida contre le droit international de réarmer la Rhénanie.


Voici l’état de mes réflexions et de mes engagements aujourd’hui sur cette situation mondiale extrêmement sensible. Je vous remercie de m’avoir fait part de vos convictions et m’engage à poursuivre le dialogue avec tous les citoyens d’Agen-Nérac sur ce sujet aussi longtemps que durera cette crise.

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