Monseigneur,
Madame la Présidente du quartier N° 16, cher Chantal
Mesdames et Messieurs les riverains,
C’est aujourd’hui la dernière inauguration que nous organisons avant les prochaines élections municipales des 15 et 22 mars 2020.
Une fois n’est pas coutume puisque notre équipe municipale et les services municipaux ont montré leur attachement au respect du calendrier des travaux, nous avons pris du retard et nous avons dû décaler l’inauguration initialement prévue au mois de décembre 2019.
Mais après tout, Agen et son histoire bimillénaire se sont rappelés à notre bon souvenir pendant ce chantier et, au fond de nous, nous sommes heureux des découvertes qui ont été faites ici.
Je veux d’abord remercier à la fois les services de la Direction Régionale des Arts et de la Culture, les Services Régionaux de l’Archéologie et les collaborateurs du Cabinet EVEHA qui ont conseillé et accompagné la Ville d’Agen pour ces fouilles archéologiques.
Ce chantier emblématique pour notre ville, nous a permis de découvrir un sarcophage antique (IVème/VIème siècles), une voie pavée peut-être médiévale et plusieurs sépultures.
Je dois dire l’émotion qui a été la nôtre, comme sans doute celle de nos prédécesseurs lorsque des fouilles ont été réalisées dans le quartier voisin des Tanneries, de voir les squelettes de nos ancêtres parfaitement alignés qui reposaient, ici, depuis des siècles.
Je ne sais pas encore sous quelle forme, mais, nous réfléchissons pour savoir de quelle manière le sarcophage et l’ensemble des découvertes réalisées pourront être mise en valeur in situ.
Au-delà de ces aléas de chantier, je veux dire aujourd’hui la satisfaction qui est la nôtre d’être réunis pour inaugurer avec vous tous, à la fois la rue Commune de Paris et le parvis de la Cathédrale.
A travers le conseil de quartier N° 16, je veux saluer tous les conseils de quartier qui ont travaillé pendant ce mandat à nos côtés avec le souci constant que leurs décisions prolongent celles de notre municipalité.
La rénovation de la rue Commune de Paris en est une illustration parfaite.
Si votre conseil de quartier a choisi celle-là plutôt qu’une autre qui le nécessite tout autant, c’est par souci de cohérence avec la rénovation du boulevard Carnot et la création de ce parvis. Vous avez investi 90 K€ sur cette réfection de rue et la Ville a complété à hauteur de 20K€.
Ce faisant, vous créez un cheminement piéton de qualité et sécurisé entre la Gare et le cœur de ville.
Soyez-en remerciés !
Vous le savez, je suis passionné par notre petite histoire locale et je me suis toujours interrogé sur l’origine de cette rue Commune de Paris.
Cette inauguration m’a donné l’occasion de consulter l’excellent ouvrage d’André SOULAGE, Maurice Luxembourg et Paul JEANTIN, « Les rues d’Agen racontent leur histoire » et de partager avec vous ce que j’y ai trouvé.
C’est une rue qui a été créée en 1839 en détruisant les maisons qui séparaient l’ancien hôpital Saint-Jacques de la rue et de la Place Caillives et c’est fort logiquement qu’elle fut baptisée rue Saint-Jacques.
Mais ce nom de baptême ne résistera pas aux tensions de la fin du XIXème siècle et la rue prit alors le nom de Jean-Baptiste CAVAIGNAC, conventionnel français, commissaire aux armées de la République et agent actif de la déchristianisation.
Nos prédécesseurs ne mollissaient pas avec les symboles !
Puis en 1971, on célébra le 100ème anniversaire de la Commune de Paris, pouvoir révolutionnaire instauré à Paris en 1871 après la levée du siège de la Ville par les Prussiens.
A l’occasion de ce centenaire, la jeune municipalité du Docteur Esquirol décida de lui donner le nom de Commune de Paris.
Mais revenons à ce parvis et à la volonté qui a été la nôtre en termes d’aménagement urbain.
Pour le dire clairement, il y avait d’abord un objectif de sécurité.
Notre cathédrale accueille régulièrement des cérémonies importantes, certaines avec des enfants, et il nous a semblé nécessaire de supprimer la circulation automobile au sud de la cathédrale et de lui donner ainsi une vraie respiration et un espace sécurisé puisque c’est par cette porte que les gens sortent.
J’ajoute d’ailleurs que notre cathédrale, coincée à l’Ouest par la rue Raspail, dispose ainsi d’un espace de convivialité appréciable à l’issue des cérémonies.
Juste après ces considérations de sécurité, nous avions également la volonté de mettre en valeur notre Cathédrale. Vous ne le savez peut-être pas mais la Cathédrale Saint Caprais est, de loin, le monument le plus visité d’Agen.
A ce stade, il faut dire et saluer le travail remarquable accompli par les services de l’Etat pour la réhabilitation d’ensemble de la Cathédrale menée entre 1995 et 2015.
Je rappelle que St Caprais ne devint Cathédrale d’Agen qu’en 1802 et qu’elle était à l’origine une abbaye. Avant cette date, à l’emplacement du Marché-couvert actuel se trouvait la Cathédrale Saint Etienne. Peu ou pas entretenue, il semble que les fonds qui lui étaient destinés servirent plutôt pour la construction du Palais de l’Evêque Usson de Bonnac, elle fut complètement détruite à la Révolution et ses pierres utilisées pour construire les quais de Garonne.
Cet épisode peu glorieux de notre histoire fit d’ailleurs dire à Napoléon lorsqu’il séjourna à Agen en 1808 : « vous êtes un pays de vandales ! ».
J’aime à rappeler, pour l’anecdote, que c’est au cours de ce séjour qu’il ordonna la construction du Pont de Pierre mais aussi la création du département du Tarn et Garonne.
Mais revenons à la mise en valeur de notre Cathédrale. Nous avons suivi les conseils éclairés de notre architecte en chef des monuments historiques Olivier Salmon que je salue.
Ce choix, c’est le pari du vide et de la sobriété pour révéler toute la majesté et la splendeur de notre Cathédrale.
Le choix de la pierre de Vianne, je salue nos partenaires de la carrière de Vianne, avec des teintes comparables à celles de la Cathédrale participe également à ce pari.
Le parvis, pourtant de belle dimension, se fait oublier pour permettre de sublimer la cathédrale. Malgré cette météo maussade, il faut bien reconnaître que la magie opère et que quelques rayons de soleil donneront une belle luminosité à cet ensemble.
Oui c’est certain, nous ne regardons plus notre cathédrale comme avant !
Son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint Jacques de Compostelle en fait un point d’intérêt majeur pour tous les touristes de passage à Agen.
Jusqu’à présent c’était surtout les peintures intérieures qui marquaient les visiteurs. Désormais, sans doute que la façade sud de la cathédrale et son parvis constitueront aussi un point d’intérêt majeur. J’espère que dans un avenir proche, le trésor de la cathédrale sera lui aussi mis en valeur et accessible pour le plus grand nombre.
L’ensemble des travaux réalisés ici représentent un budget de l’ordre de 1 155K€. Je tiens à remercier et à féliciter les représentants des entreprises Saincry, Colas et Ineo qui ont dû, eux aussi, s’adapter aux aménagements que nous ont imposé les découvertes puis les fouilles archéologiques.
Cet aménagement nous a également offert l’opportunité de remettre un peu d’ordre dans notre ville en invitant un hôte de marque à prendre place sur ce parvis.
Vous l’avez compris, je veux parler de la sculpture du Pèlerin de Saint Jacques que la Ville d’Agen avait acquis en 1998 à la suite d’une exposition de plein air en centre-ville de l’artiste Toutain.
Il faut dire qu’il était peu à son aise notre Pèlerin au milieu des terrasses des cafés de la Place des Laitiers, du brouhaha des chalands et des voitures, perché sur une fontaine asséchée depuis longtemps et se demandant probablement que venait il faire dans cette galère.
Il aspirait à davantage de respect, de silence, d’intimité et au final de spiritualité.
Je crois que nous lui avons trouvé une place digne de son rang, digne de ce que représentent les pèlerinages, et tout particulièrement celui de Saint Jacques de Compostelle, pour une part croissante de nos compatriotes.
Fini cher pèlerin l’anonymat de la Place des Laitiers !
Vous pouvez désormais regarder fièrement vers le sud-ouest, vers l’Espagne et vers Saint Jacques de Compostelle, votre destination finale.
Vous pouvez désormais montrer le chemin à vos camarades pèlerins de chair et d’os qui ne manqueront pas de vous saluer et, sans doute, d’immortaliser votre rencontre par un selfie.
Une nouvelle page se tourne pour vous cher pèlerin, pour notre cathédrale et pour tout ce quartier d’Agen.
Merci à toutes celles et ceux qui ont écrit avec nous cette page de notre histoire locale.
Vive la rue Commune de Paris, Vive la Cathédrale Saint Caprais et …bien sûr Vive Agen !
Je vous remercie.
Il faudra peut être songer à remplacer le revêtement de l esplanade, supprimer le stationnement autour et préfère un manège plus authentique...