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30/01/07 - Discours de Jean Dionis pour les 70 ans d'UPSA

Publication : 30/01/2007  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

M. le Préfet,
M. le Président du Conseil Général,
M. le Maire du Passage,
Mesdames et Messieurs les élus,
M. le Directeur Général de Bristol Myers Squibb France, cher Stéphane,
M. le Vice-Président des Opérations Industrielles d’Agen, Cher Jean-Pierre,
Chère Madame Nicole Bru,

Cette journée d’information et de visite au cœur du site de production UPSA de BMS est une riche idée. Nous sommes en effet heureux aujourd’hui d’être avec vous à la fois pour fêter un anniversaire et quel anniversaire que celui des 70 ans d’UPSA ! Pour faire le point ensemble sur le développement du site agenais et pour réfléchir à un avenir, à son développement futur à l’intérieur du contexte de l’industrie pharmaceutique mondiale et des enjeux de santé publique français, européens et mondiaux.

Commençons par l’anniversaire ! Bon anniversaire en effet à tous ceux qui ont construit UPSA ! UPSA, c’est effectivement d’abord l’histoire d’une success-story agenaise. Celle là même qui fait mentir tous ceux qui ne veulent voir en nous que de s commerçants ou des agriculteurs et dieu sait si j’ai du respect pour ces deux métiers ! Mais UPSA nous rappelle que nous, Gascons, quand nous voulons, nous savons aussi devenir des femmes et des hommes d’industrie ! Et cet anniversaire est aussi celui du porte-drapeau de l’industrie Lot-et-Garonnaise ! Alors, cela a déjà été dit, l’histoire commence en 1935 à Agen sous l’égide du Dr Camille BRU, ce radiologue qui a l’ambition de produire du « Normogastryl », un comprimé effervescent pour traiter douleurs, brûlures et aigreurs d’estomac. L’union de l’Union de Pharmacologie Scientifique Appliquée, ce nom un peu barbare est née. L’aventure commence, 70 ans après, elle continue avec une vitalité dont nous sommes fiers !

Faisons un peu de flash back pour comprendre à quel point cette aventure est agenaise ! Les premiers locaux sont sur le Bd de la République. En 1951, c’est la construction de l’usine GUYENNE. En 1960, le Docteur Jean Bru, fils de Camille, a l’idée de génie de créer la 1ère aspirine vitaminée effervescente. UPSA devient leader sur ce marché, le succès est immédiat !

Je voudrais m’arrêter quelques minutes sur la figure légendaire de Jean Bru. Jean Bru est profondément Agenais, élève de St Caprais, toute sa carrière fût ensuite agenaise et j’ai des souvenirs d’enfance où l’on me racontait la mise au point de l’effervescence de l’aspirine. Avec le Dr Jean Bru toujours plus exigeant sur ce fameux temps de dissolution du comprimé qu’il fallait réduire encore et encore !

En1970, c’est la seconde usine GASCOGNE, spécialisée dans les comprimés effervescents. Là encore, Jean Bru est visionnaire, il va chercher un site spacieux, 13 hectares, non inondable à proximité de l’autoroute qu’on annonce déjà à cette époque là ! Cette vision industrielle permettra à UPSA de grandir à Agen puisque, M. le Maire, même au Passage, nous sommes tous des Agenais !

En 1972, c’est la révolution Paracétamol ! Molécule miracle synthétisée en 1893, et commercialisée plus de 50 ans plus tard, il a une action contre la douleur et la fièvre sans action anti-inflammatoire. Il présente donc moins d’effets secondaires que l’aspirine, là encore le succès est foudroyant. Bien sûr, UPSA applique son savoir-faire effervescent à cette molécule et c’est l’Efferalgan vitamine C. Donc depuis 35 ans, UPSA va décliner cette molécule de paracétamol avec bonheur.

En 1985, c’est la 1ère forme de paracétamol en gélules (DAFALGAN) et 1ère forme injectable : le pro Dafalgan. L’outil industriel n’arrête pas d’évoluer, cette année là apparaît la première tour de fabrication.

La fin des années 80 est marquée par l’explosion des ventes, le cap des 100 millions de boites produites à Agen est dépassé !

En 1989, le Dr Nicole BRU reprend le flambeau après le décès de son mari et poursuit une politique industrielle ambitieuse avec cette année là la construction de la seconde tour de fabrication tout en ayant soin dès 1993 de participer à la mobilisation nationale contre la douleur en créant l’Institut UPSA de la Douleur.

En 1994, coup de tonnerre sur l’Agenais, UPSA devient une filiale à 100 % de BMS ! J’étais à cette époque là Directeur Général des Services à la Mairie d’Agen aux côtés du Dr Chollet, alors Député-Maire. Que de craintes ! Que d’angoisses à cette époque là que l’aventure agenais s’arrête ! Vous imaginez un peu des Américains à Agen ? L’opportunité nous est donnée aujourd’hui à nous, élus locaux, de dire fortement qu’à ce jour non seulement ni l’investissement ni l’emploi agenais n’ont souffert de ce rachat mais qu’au contraire ce site en est le témoignage éclatant, BMS a continué à créer des emplois à Agen , BMS a continué a investir à Agen ! Oh, loin de moi l’idée de repeindre en rose ces années là ! Les restructurations ont succédé aux restructurations avec à chaque fois leur lot de peine et de souffrance humaine ! Mais ces efforts quotidiens ne doivent pas nous empêcher honnêtement de voir la dynamique globale. Or cette dynamique a continué après le rachat par BMS. Avec la mise en place d’une politique offensive sur le plan de la qualité. Avec en 1998 et 2000 deux nouvelles tours construites, en 2006 : Construction de la 5ème tour d’effervescence.

Et nous voilà aujourd’hui en 2007 à la pose de la première pierre pour la construction d’un nouveau laboratoire de contrôle qualité.

A cet instant, et au-delà des figures emblématiques des Dr Bru, il me faut saluer les femmes et les hommes qui ont fait UPSA à Agen. Je veux saluer les cadres dirigeants Ruben BROTO, Didier DOULEAU, et maintenant, Jean-Pierre Bracquemart, tous ceux qui ont piloté les sites agenais… je pense aussi à cet instant aux cadres qui par leur créativité ont fait d’UPSA une des usines les plus performantes d’Europe ! J’ai parmi eux beaucoup d’amis. Je leur envoie un certain nombre de clins d’œil, à Jacques RAUNIER, à Eric LAVERGNE et aux autres qui me pardonneront de ne pas les citer.

Je veux aussi avoir une pensée pour les responsables syndicaux de l’entreprise qui ont toujours eu le souci de faire marcher ensemble les intérêts des salariés et ceux de l’entreprise notamment à des moments très tendus comme celui de la négociation des 35 heures…Je pense là à Bruno BOURTHOL et Laurent POURCEL qu’il m’arrive de croiser souvent dans l’avion Agen-Paris… A travers eux, c’est à chaque salarié d’UPSA sur les sites agenais et Passageois à qui j’adresse ma gratitude et à qui je souhaite un bon anniversaire !

Oui, nous pouvons nous dire bon anniversaire ! Car ces 70 ans de travail ont fait de la marque UPSA, une marque mondialement reconnue qui fait référence partout et notamment en France avec ses 25 000 000 de consommateurs. Mais c’est aujourd’hui aussi une réussite mondiale : 4 milliards de comprimés effervescents produits chaque année.

Chez nous entre Agen et le Passage, ce sont plus de 1400 emplois, avec 2 grands métiers que sont la production et la visite médicale.

Cela représente aussi 3 500 emplois induits dans le transport, le conditionnement ou les prestataires divers qui tous concourent à la performance du site agenais. Bref UPSA est le premier moteur économique de l’Agenais au sens où il fait vivre une communauté humaine de 5000 employés emplois-directs et emplois-induits que je veux tous associer à la fête aujourd’hui.

Et j’aurai la délicatesse de ne pas parler des retombées fiscales mais vous pouvez imaginer à quel point nous, les élus locaux, nous y sommes sensibles. UPSA a donc été une formidable aventure agenaise portée par des visionnaires de premier plan mais aussi par tout un territoire dont les hommes et les femmes n’ont pas hésité à se retrousser les manches pour se faire une place au soleil.

Mais cette aventure n’est pas arrivée à son terme. C’est exactement l’inverse. Ces dernières années, BMS et UPSA ont dû faire face à un contexte potentiellement dangereux : comptes sociaux en déséquilibre, montée des génériques.

Pourquoi ne pas le dire aujourd’hui ? Sur le plan législatif, ce combat fut âpre pour trouver le juste équilibre en face de l’arrivée des génériqueurs.

Il y eut une bataille très dure en 2003 autour de l’opportunité de l’inscription des paracétamols dans les médicaments à prescription sous Dénomination Commune Internationale.

En tant que jeune Député de Lot-et-Garonne, ce fut parfois pour moi un véritable cas de conscience entre la nécessaire poursuite de l’intérêt général représenté ici par l’ardente obligation de réduire les déficits de nos comptes sociaux et l’absolue volonté pour moi de tout faire afin de conforter et de faire progresser ce porte-drapeau, ce moteur économique pour notre territoire qu’est UPSA.
Eh bien la sortie à ce dilemme, nous l’avons trouvée ensemble : une sortie par le haut et je veux ici saluer Jean François MATTEI, à l’époque Ministre de la Santé, le Dr Pierre LESOURD, à l’époque PDG de BMS France et bien sûr, le Dr Marion BAMBERGER ici présente avec qui nous avons planché de longues heures pendant cet automne te ce début d’année 2003 si cruciaux pour l’avenir d’UPSA. Cette sortie était citoyenne, UPSA participerait par des baisses de prix aux objectifs nationaux de réduction de déficit de la Sécurité Sociale. Mais la sortie était aussi industrielle et UPSA serait protégé d’une exposition brutale contre les génériqueurs du paracétamol à laquelle l’aurait condamné une inscription au tableau des médicaments sous prescription en DCI.

Et ce plan a marché !

Et ce plan, avec d’autres paramètres bien sûr, a permis à UPSA des années 2005 d’entrer dans une nouvelle phase de stabilisation et de progression.

Et les résultats sont là : les génériques progressent certes, mais lentement BMS-UPSA n'a pas été déstabilisé, mieux encore, en plus de l'optimisation de l'activité déjà existante, le groupe BMS a confirmé il y a quelques temps la réalisation de projets majeurs comme une nouvelle tour de production et un laboratoire de contrôle. Ces installations, représentent à elles seules près de 40 millions d'euros d'investissements.

En 10 ans, BMS aura investi à Agen 150 millions d’euros et 45 % de cet argent sont allés aux entreprises locales

BMS UPSA est donc le 1er employeur du Lot-et-Garonne, le 1er exportateur, les sites d’Agen représentent 40 % de la production totale et produisent 370 millions de boîtes de médicaments.
Mais ces résultats doivent être confirmés jour après jour, ces résultas sont un combat, le votre d’abord bien sur, celui des UPSAliens, mais aussi le notre, celui de chaque agenais qui doit le mener à son niveau tous les jours comme c’est le cas depuis maintenant 70 ans !

M. le directeur Général, cher Stéphane, nous avons tous conscience, à Agen, que la vie dans l’industrie pharmaceutique n’est pas un long fleuve tranquille.

Récemment encore, les suppressions d’emplois annoncées chez PFIZER ont claqué chez nous comme un avertissement et comme l’ardente obligation de faire mieux tous les jours ici à Agen, en Lot-et-garonne et en France.

Ainsi permettez-moi un dernier message. Je vous le livre à vous Stéphane, que je connais bien pour en être porteur à tous les décideurs de BMS, ce message est simple : prenez des risques avec nous, investissez à Agen, créez des emploi à Agen, nous vous donnerons le meilleur de nous-même !

Vous aurez le meilleur du savoir-faire de nos femmes, de nos hommes, de nos cadres, de nos ouvriers ! Vous aurez nos meilleurs terrains ! Vous aurez une véritable mobilisation de tous les aménageurs locaux : Région, Département et Agglomération pour concourir à votre productivité. Et si j’osais, j’allais dire vous aurez les meilleurs parlementaires ! Plaisanterie mise à part, prenez des risques sur ce site, prenez des risques au-delà du paracétamol, prenez des risques en enracinant votre logistique en Agenais où vous avez l’essentiel de vos usines de production de masse. Prenez des risques en implantant des fonctions à haute valeur ajoutée, qualité, recherche appliquée.

Cette terre agenaise a fait la preuve de sa fécondité industrielle. Agen s’en est bien porté ! Mais BMS aussi M. le Directeur Général ! Eh bien cette fécondité ne demande à nouveau qu’à être mobilisée, elle sera j’en suis sûr à chaque fois qu’on fera appel à elle présent au rendez vous, BMS et Agen doivent aujourd’hui faire le serment d’un mariage fidèle, c’est bien souvent le chemin le plus simple pour le bonheur et la prospérité.



Les réactions

Curiosité...

Bonjour
en cherchant sur le Net des infos sur le Normogastryl je tombe sur cet article. Vraiment étrange que pour fêter les 70 ans de votre société vous ayez retiré de la vente le médicament qui l'a lancé...le Normogastryl.
En tant que simple consommateur je ne trouve rien d'aussi performant sur le marché à aujourd'hui, donc je m'interroge :-)
Pourquoi tuer un médicament inoffensif et dont les résultats sont indiscutables ?...sûrement un coup des repreneurs américains !
Merci de m'avoir lu.
Cordialement
Marc-Henri

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