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29/09/03 - Discours lors du conseil municipal d'Agen

Publication : 06/10/2003  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Monsieur le Maire,
Chers collègues,


Le conseil de ce soir est dominé par la communication du rapport définitif de la Chambre Régionale des Comptes sur les comptes de la ville de 1998 à 2001.

En effet, la prétendue détérioration de ces comptes a été l’axe principal de la communication du maire depuis plus de 2 ans vis-à-vis du grand public, des medias et du personnel municipal. Cette communication, à défaut d’être vrai, était simple et structurée en 2 points :

• 1) Nous n’avons rien fait entav 2001 et 2003 car nous n’avons plus d’argent et là, M. le Maire, vous n’y êtes pas allé de main morte et nous tenons à votre disposition vos citations sur la faillite, la mise sous tutelle, la cavalerie,…qu’aurait fait votre prédécesseur.

• 2) Et c’est pour cela que nous imposons aux agenais une hausse des impôts exorbitante de + 27 %, la plus forte hausse fiscale dans l’histoire de la ville.

Face à ce discours, l’opposition n’a pas cessé pendant 2 ans de dénoncer son caractère mensonger et outrancier. Mais ce soir, nous allons pouvoir avancer dans le débat. En effet, nous disposons aujourd’hui de 2 documents importants, à savoir le rapport définitif de la CRC ainsi que l’analyse financière effectuée à cette occasion par votre prédécesseur, le Dr Chollet.

Commençons par le rapport de la CRC.
Dans sa partie concernant les finances publiques, il est exceptionnellement court (4 pages) et ne soulève aucun problème de vice de forme sans même parler de problème d’intégrité. C’est au final un rapport très mesuré que l’opposition accepte comme une bonne vision quoique strictement financière de cette période.

On y cherche avec peine la condamnation annoncée avec trompettes et tambours de la gestion du Dr Chollet. Sans doute, M. le Maire trouvera un réconfort dans la phrase la plus sévère de ce rapport, en page 1, je cite : « La situation financière paraît de plus en plus tendue, voire préoccupante pour l’avenir. »
M. le Maire, la montagne de vos accusations a accouché d’une toute petite souris au niveau des réalités des observations faites par la CRC. Celle-ci fait preuve d’une prudence de sioux pour qualifier la gestion précédente. Et, en hommage au Président de la République, je dirai que la baudruche abracadabrantesque de vos accusations a fait ce soir en séance : PSSSCHT !



De l’autre côté, on a la réponse du Dr Chollet à la CRC.

C’est pour nous le véritable évènement en termes d’information. Le Dr Chollet développe un argumentaire très serré d’abord en matière de finances publiques puis de projets économique et urbains de la ville d’Agen.

Ce texte fort et lisible peut se résumer en 2 phrases :

• la ville a préservé ses équilibres financiers entre 1998 et 2001. Et le Dr Chollet a remis des finances en très bon état à Alain Veyret.
• La ville a mis en oeuvre pendant cette période un véritable projet de développement catalyseur d’une nouvelle dynamique démographique, économique et urbaine.

Un seul chiffre pour étayer la première affirmation du Dr Chollet. La question est simple, elle est compréhensible par tous les agenais : Agen était-il surendetté lorsque le Dr Chollet a passé le témoin à Alain Veyret ?

La réponse est maintenant claire, incontestable, c’est non.

Les chiffres d’endettement par habitant au 31 décembre 2001 donnent un endettement de 1126 € par habitant pour Agen et de 1129 € pour la moyenne des villes comparables à Agen. La cause est entendue.

Et le Dr Chollet n’a pas de mal à montrer que, de 1998 à 2000, la ville a géré en bon père de famille ses finances quel que soit l’indicateur retenu (épargne brute, taux d’encours de dette et encours sur l’épargne brute). Même la CRC le reconnaît implicitement : « avec un niveau d’équipement de la ville d’Agen de 247 € par habitant alors que la moyenne régionale est de 243 € par habitant et pour l’année 2001.

Dans le même temps et c’est tout l’intérêt du document du Dr Chollet, la ville d’Agen a développé un véritable projet urbain avec ses composantes économiques, sociales, culturelles, sportives, que l’on pense un moment à l’arrivée de l’ENAP, du 48ème RT mais aussi les 2032 logements construits sur Agen pendant cette période, l’amélioration des infrastructures (bd de la Liberté, Aquasud,…).

Alors, oui, nous avons investi de manière directe pour l’ENAP ou pour le 48ème RT et de manière indirecte pour réaliser les infrastructures que réclamait ce projet. Mais nous l’avons toujours fait de manière raisonnable et contrôlée.

Les résultats sont là :

• démographique. Agen est une seule ville centre à ne pas perdre d’habitants.
• fiscaux : avec une progression des bases fiscales sur le foncier bâti et sur la TH en 2003 de respectivement 4 % et 3,5 %.

Cela montre incontestablement la dynamique agenaise qu’avait su créer le Dr Chollet.

Quelle comparaison entre cet élan et l’espèce d’anesthésie longue et profonde dans laquelle Agen est plongée depuis 2 ans !

Avec ces 2 documents, la vérité est aujourd’hui accessible à tous les agenais :

1) Oui, le Dr Chollet a transmis des finances très correctes à Alain Veyret.
2) Oui, il a transmis une ville en pleine dynamique économique et démographique.
3) Oui, en 2 ans (2001-2002), la détérioration des finances de la ville est spectaculaire.

Les causes en sont maintenant parfaitement connues en dehors de la catastrophe nationale qu’ont été les 35 heures :

1. Explosion des dépenses du personnel en 2002 – 2003, plus 7 % en 2002 et 6 % de prévu en 2003 alors que la norme municipale est de 3 %.

2. Effondrement des subventions qui montre le discrédit pesant actuellement sur la ville d’Agen.

3. Négociation maladroite de la position d’Agen au niveau de la CAA (mauvais transfert de la compétence enseignement supérieur, remise en cause scandaleuse de la taxe professionnelle sur le Crédit Agricole, remise en cause maladroite de l’accord sur le reversement de la variation des bases fiscales de TP jusqu’en 2005). Vous avez fait preuve sur un plan stratégique de beaucoup de naïveté et de maladresse en confondant les rôles.
4. Des décisions électorales condamnables comme l’extension des tarifs agenais ou non agenais au niveau des cantines scolaires.

Tout cela aboutit effectivement à une réelle dégradation des comptes de la ville que nous apercevons très nettement au niveau de l’évolution de l’épargne nette qui se situe à moins 2 millions d’€.

Votre première mi-temps calamiteuse est donc seule responsable de la hausse fiscale exorbitante que vous imposez aujourd’hui aux agenais et de l’anesthésie profonde dans laquelle vous avez plongé notre ville.

Aujourd’hui, alors que la vérité rend un premier hommage au Dr Chollet, l’opposition tient à le saluer tout particulièrement. L’histoire d’Agen reconnaîtra en lui un des très grands maires de notre ville, à côté des figures emblématiques de Jean-Baptiste Durand ou de Pierre Esquirol.

M. le Maire, nous n’avons pas de conseils à vous donner mais nous pensons que tout le monde, y compris vous, aurait intérêt à clore ce soir le fameux débat de l’héritage. Ce débat ne vous a pas réussi car, sur le fond, vous n’avez pas convaincu les agenais. Et ce n’est certainement pas les 2 documents diffusés ce soir qui vont changer cet état de fait.

L’opinion publique agenaise a déjà tranché. La sagesse veut maintenant que nous regardions tous devant nous et non pas dans les rétroviseurs. A chacun d’assumer la totalité de ses responsabilités.

Les agenais veulent maintenant que leurs élus décident en matière de stationnement, de sécurité, de propreté, d’animation commerciale, culturelle et sportive. C’est là-dessus qu’ils jugeront votre deuxième mi-temps.

Ils ne supporteront pas un retour incessant au passé pour justifier l’inaction actuelle et à venir.

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