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24/11/06 - Discours de Jean Dionis prononcé lors du colloque organisé par l'UDAF 47 sur les nouvelles technologies et leurs conséquences sur les enfants

Publication : 01/12/2006  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux d'avoir aujourd'hui l'occasion d'intervenir sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur: l’univers numérique et l’éducation de nos enfants.

Ce sujet revêt pour moi une importance particulière, et je souhaite remercier l’UDAF et notamment Corinne Griffond pour son invitation qui m’interpelle particulièrement pour plusieurs raisons personnelles.
D’abord parce que j’ai pour formation initiale d’être ingénieur et mon parcours professionnel a fait de moi un ingénieur spécialisé dans ces technologies de l’information dont nous allons parler.
Je suis ensuite heureux d’être avec vous en tant que rapporteur du projet de loi pour la confiance dans l’économie numérique, première grande loi internet de notre droit français où le Parlement a défriché les chantiers de l’internet au quotidien.
Je suis enfin heureux de venir dialoguer avec vous en tant que père de famille et parent de cinq enfants âgés de 21 à 12 ans et donc tous internautes plus ou moins réguliers comme la majorité des adolescents de leur génération.

En commençant à rassembler mes idées pour mon intervention, je me suis reposé une question plus fondamentale : qu’est-ce qu’être parent ? Je me permets d’apporter une réponse, avec modestie, car je sais que je parle devant d’éminents spécialistes de la parentalité. Je vous propose de dire aujourd’hui pour notre sujet qu’être parents, c’est amener progressivement et dans de bonnes conditions de sécurité ses enfants à l’autonomie de l’âge adulte.

Ce qui rend très spécial cet accompagnement chez l’homme, c’est que contrairement à ce qui se passe chez les animaux, l’enfant ne devient adulte que très lentement, sur une vingtaine d’années. Etre parents, c’est donc accompagner son enfant vers cet âge d’adulte en évoluant en permanence en fonction de l’âge de l’enfant et de la société qui l’entoure. Je crois que si nous acceptons cette définition, nous y voyons de suite plus clair. La société dans laquelle vont vivre en tant qu’adultes nos enfants tendra progressivement vers la société du tout numérique. L’accompagnement des enfants vers leur âge adulte au point de vue numérique n’est donc pas quelque chose de facultatif ou de marginal pour les parents modernes. C’est au cœur de leur mission de parents modernes, c’est en cela que le sujet d’aujourd’hui est un sujet majeur.

La révolution numérique bouleverse en effet la relation « parents-enfants ». Etre parent, c’est protéger, accompagner un enfant jusqu’à ce qu’il soit adulte, jusqu’à son autonomie. Aussi, il est aujourd’hui nécessaire d’accompagner son enfant de façon progressive dans le monde numérique jusqu’au moment où il pourra s’y mouvoir seul.

Alors comment concevoir cet accompagnement progressif dans un contexte où la numérisation occupe une place prépondérante ?

Car avant toute chose, il est intéressant de prendre conscience de la progression des nouvelles technologies dans le corps social, ainsi, en Aquitaine 58% des foyers aquitains sont équipés d’un ordinateur (9 points de plus que la moyenne nationale), 78% d’un téléphone mobile, 26% d’un mobile multimédia. De plus, 85% des 11-14 ans utilisent internet et 15% des 15-29 ans ont créé un blog en 2005. Enfin, 96% de la population aquitaine peut aujourd’hui accéder à l’ADSL.

Il nous faut ensuite bien prendre conscience qu’internet ayant pris son envol en France dans les années 1995, et que pendant ces mêmes années la téléphonie mobile est devenue, de manière encore plus foudroyante, un outil de masse, la génération des enfants dans les années 85-90 a été la première génération numérique arrivée à l’âge adolescent après qu’internet et la téléphonie mobile soient arrivés à maturité. Et bien entendu, les parents de cette génération n’avaient pas cette culture numérique, il y a donc eu là une vraie fracture générationnelle dont nous devons mesurer l’importance.

Concernant Internet, 87% des Français de moins de 17 ans sont familiarisés avec le web et il est le média préféré des jeunes avant la télévision, média chouchou de notre génération, celle de leurs parents. De même, 60% des Français de 12-17 ans se servent de la messagerie instantanée et des chats pour se faire des amis.
Enfin, 66% des jeunes entre 12 et 17 ans utilisent un téléphone portable et 60% des enfants connectés à Internet jouent à des jeux en ligne.

En tant que parents, ne perdons jamais de vue qu’internet est pour nos enfants un formidable enjeux et un formidable outil clé de réussite non seulement professionnelle mais également relationnelle. En effet, les modes de rencontre évoluent et s’ils amener à des dérives dont nous reparlerons un peu plus tard, ils peuvent aussi être une réelle ouverture sur le monde.
Pour ce qui est de la réussite professionnelle, la numérisation a pris une place prépondérante dans l’activité professionnelle. A titre d’exemple, 96% des PME aquitaines sont équipées d’au moins un ordinateur (94% pour le Lot-et-Garonne).
De manière plus précise, le taux d’équipement en matériel informatique est de 100% pour les PME de plus de 10 salariés, de 90% pour la tranche 5-9 salariés. Il est de 65% pour les TPE (moins de 5 salariés). Non seulement les nouvelles technologies permettront à vos enfants de faire des recherches d’emploi plus efficaces, mais ces mêmes technologies seront l’outil incontournable de vos enfants dans leur travail. Faire votre travail de parents soucieux de la réussite professionnelle de vos enfants, c’est les mettre en condition d’être excellents dans l’usage de l’outil numérique.
Parlons maintenant de la Réussite affective et relationnelle ;
Aujourd’hui, force est de constater qu’Internet est devenu un outil emblématique en matière de communication : le courrier électronique d’abord, puis le « Chat », les messageries instantanées, et le blog.

L’usage des messageries instantanées s’organise autour d’une communication anodine avec des correspondants connus et réguliers, pas nécessairement les mêmes que ceux du courrier électronique. Prenons l’exemple des étudiants, ils s’y adonnent régulièrement pour lutter contre la solitude des soirées isolées dans leur studio, souvent à l’heure du dîner (moment de rassemblement familial). Le contenu des conversations est assimilable à du bavardage sur la vie quotidienne dont l’objectif serait de rester en contact permanent.

Il est donc clair que la maîtrise des différents outils informatiques qui d’ailleurs n’arrêteront pas d’évoluer, est un enjeu majeur pour nos enfants, leur réussite professionnelle bien évidemment mais aussi pour leur réussite affective. Etre parent numérique c’est d’abord faire les efforts financiers et pédagogiques en temps passé pour que ses propres enfants soient à l’aise avec les outils numériques de leur génération.

Et commençons par tordre le cou à une idée fausse, à savoir que ceux qui se parlent au téléphone, ou par chat, ou par courrier électronique s’isoleraient et en fait refuseraient la réalité de la relation avec l’autre. C’est faux et je voudrais insister sur ce message !

Pour l’essentiel, le virtuel ne coupe pas du réel, il est au contraire un des chemins qui amènent au réel.

Ceux qui se téléphonent beaucoup finiront par se rencontrer beaucoup, ceux qui s’écrivent beaucoup par courrier électronique finissent par se voir et, pour aller jusqu’au bout du raisonnement, ceux qui se cherchent affectivement sur internet finissent souvent par se rencontrer dans la vie réelle. Regardez le succès des sites de rencontre comme meetic.fr.

Alors me direz vous, M. le Député, est ce que vous ne peignez pas la vie en rose ? Non, ce n’est vraiment pas mon style, je reconnais par ailleurs qu’un certain nombre de pratiques audiovisuelles sont des pratiques qui enferment, qui isolent, la plus connue étant celle des jeux vidéo. Mais on remarquera que les jeux vidéo, surtout lorsqu’il sont pratiqués en solitaire, ne mettent pas en relation avec l’autre.

Ma remarque est simple : la relation virtuelle ne se fait pas au détriment de la relation réelle. Au contraire, elle prépare dans bien des cas la faisabilité de la relation réelle. Et bien entendu, comme toute potentialité, comme tout outil, cela peut être pour le meilleur, pensons à tous les couples qui se forment sur internet ou pour le pire, nous allons en parler, notamment en ce qui concerne la pédophilie sur internet où l’on peut noter dès maintenant que le danger est créé parce que justement le pédophile peut amener l’enfant d’un contact virtuel à un contact réel.

En écrivant ce discours, je me suis posé la question : mais nos enfants sont-ils égaux devant internet ? Le phénomène que je dépeins est-il général, s’applique-t-il à notre population adolescente de manière générale ? Un rapport du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) montre que l'utilisation d'Internet dépasse les classes sociales : en effet, concernant la familiarisation avec les outils informatiques, l'écart entre les enfants de cadres et les enfants d'employés ou d'ouvriers n'est que de six points.

L'étude montre également que neuf adolescents français sur dix sont familiarisés avec Internet ou la micro-informatique, soit deux fois plus que la population adulte. Nous pouvons bien sûr en déduire, et saluer, le rôle de l'école dans la régression de la fracture numérique.

Cependant, nous, les parents, devons avouer être beaucoup moins à l’aise avec cet outil que nos enfants. La fracture numérique est donc moins sociale que générationnelle. J’en veux pour preuve ces chiffres, évocateurs et qui doivent nourrir une réflexion chez nous, garants de l’intégrité de nos enfants. Nous devons en effet prendre conscience de la zone d’opportunité mais aussi de danger que présente internet.

Ainsi, voici quatre chiffres révélateurs : la majorité des parents (plus de 50%) pense que leurs enfants ne vont jamais sur les chats et ne téléchargent jamais de musique ou de photos (Etude IFOP Mars 2005). Nous sommes vraiment, nous les parents, en matière numérique, de grands innocents et de grands naïfs ! De même, 83% des jeunes internautes (8-18 ans) surfent seuls (AOL/Ecoles des parents et éducateurs d’Ile de France-2004), 71% des parents d’enfants entre 6 et 15 ans ne savent pas qu’il existe des logiciels permettant de restreindre l’accès des enfants à certains sites (Médiamétrie –Décembre 2005).
Pour conclure, seulement 23% des parents ont mis en service un logiciel de filtrage sur l’ordinateur familial (Médiamétrie –Décembre 2005).

Une prise de conscience collective est donc nécessaire, puisque de nombreux risques subsistent pour nos enfants.

Parmi ces risques, qu’il ne faut pas minimiser, la pédo-pornographie.

Les chiffres sont en effet alarmants. Selon Interpol et l’Office central contre la criminalité liée aux TIC, entre 200 000 et 500 000 images pédo-pornographiques circulent en permanence sur le Net. Et 17% des mineurs ont déjà été exposés à un site pornographique, à un spam à caractère pornographique ou à des contenus violents. Comment protéger nos enfants ? Les mineurs sont une proie facile sur la toile, d’autant plus que les réseaux pédophiles utilisent de plus en plus les chats, les blogs et les forums de discussions qu’affectionnent les jeunes.
Un autre sujet, indissociable de la protection de nos enfants doit être abordé : le « spamming » ou « pollupostage ». Ces méls abusifs, envoyés à un grand nombre de personnes qui ne l’ont pas sollicité présentent un caractère préjudiciable, choquant ou simplement inutile : il peut s’agir d’une fausse information, d’un appât financier, mais également d’un message à caractère pornographique.

Alors, vous me direz, que devons-nous faire ? Quelles sont les solutions pour contrer ces dangers, remédier à ces risques ? Plusieurs remèdes ont été envisagés et mis en place : la législation a récemment bougé sur ce sujet, notamment par la LCEN, dont j’ai été rapporteur. Des mesures et des campagnes de sensibilisation et de prévention ont été mises en places, des labels ont été créés et, enfin, sans être naturellement exhaustif, des logiciels de filtrage ont été mis en vente afin d’aider les parents à contrôler les pages web visionnées par leurs enfants.
Commençons par évoquer la législation. Je vais vous exposer celle contenue dans la Loi sur la Confiance dans l’Economie Numérique, dont j’ai été, comme je vous l’ai précisé, rapporteur.

Ce texte, adopté en 2004, était l’occasion d'insister sur l'importance du contrôle des comportements illicites dans l'espace de l'Internet.

Il me paraissait essentiel de ce point de vue, de maintenir la disposition relative à l'obligation de moyens à la charge des hébergeurs en ce qui concerne la diffusion d’informations faisant l'apologie des crimes de guerre, incitant à la haine raciale, ou promouvant la pédophilie.

Nous ne pouvions, en effet, plus accepter que l’Internet continue d’être un espace de non-droit exposant chacun, et notamment les plus jeunes, à la diffusion d’informations scandaleuses. Alors que toute notre société se mobilise aujourd’hui pour protéger la dignité de la personne humaine, nos concitoyens n’auraient pas compris que nous ne prenions pas les mêmes initiatives fortes dans ce domaine.

Sur le même sujet, nous estimions important de rétablir la possibilité d’utiliser, en tant que de besoin, une procédure de notification de la présence de données illicites sur un site Internet.

Après de longs débats, passionnants et passionnés, la LCEN a été adoptée puis promulguée le 21 Juin 2004. Elle comporte un article qui réglemente plus particulièrement la protection dont peuvent bénéficier les internautes.
Cet article dispose dans un premier temps de l’obligation d’information de la part des serveurs de l’existence de moyens permettant de restreindre l’accès à certains services.
De plus, compte tenu de l'intérêt général attaché à la répression de l'apologie des crimes contre l'humanité, de l'incitation à la haine raciale ainsi que de la pornographie enfantine, les prestataires doivent concourir à la lutte contre la diffusion d’un contenu à caractère « manifestement illicite ».

A ce titre, elles doivent mettre en place un dispositif facilement accessible et visible permettant à toute personne de porter à leur connaissance ce type de données. Elles ont également l'obligation, d'une part, d'informer promptement les autorités publiques compétentes de toutes activités illicites qui leur seraient signalées et qu'exerceraient les destinataires de leurs services, et, d'autre part, de rendre publics les moyens qu'elles consacrent à la lutte contre ces activités illicites.

Tout manquement aux obligations définies précédemment est puni d'un an d'emprisonnement et de 75 000 Euros d'amende.
Je souhaite maintenant vous illustrer cette mise en application par un procès qui a eu lieu récemment et qui opposait Yahoo à deux associations françaises, la Licra et l’Union des étudiants juifs de France, concernait la vente d’objets nazis du IIIème Reich aux enchères sur le site américain. Le tribunal de grande instance de Paris avait ordonné à Yahoo de détruire dans un délai de trois mois tous les messages liés à ces transactions sur son site d’enchères hébergé en Californie et ce, sous astreinte de 15.000 euros par jour.
Plusieurs autres textes ont traité de ce sujet de manière très intéressante. Mais je souhaite maintenant en évoquer un qui a été adopté récemment par le Parlement : la loi de prévention contre la délinquance qui contient plusieurs passages liés au monde de l'Internet et des nouvelles technologies en général.

L'un vise les jeux violents, l'autre la pédophilie sur le net.

Pour ce qui est de la protection contre les jeux violents, ce projet de loi propose les dispositions suivantes : lorsqu'un document quelconque est fixé sur un jeu (ou une vidéo, un support magnétique quelconque, etc.) et « présente un danger pour la jeunesse en raison de son caractère pornographique », il devra comporter sur l’emballage façon visible, lisible et inaltérable une mention de « mise à disposition des mineurs interdite ».

En outre, une signalétique devra être apposée pour alerter les consommateurs, parents en tête, des risques que ce produit peut présenter pour la jeunesse « en raison de la place faite au crime, à la violence, à la discrimination ou à la haine raciales, à l'incitation à l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ».


Les sanctions du non-respect de ces consignes protégeant la jeunesse seront d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 15 000 €.

De plus, la loi punira les artifices de présentation cherchant à contourner l’interdiction, cette fois de deux ans d'emprisonnement et d'une amende de 30 000 €.

Concernant maintenant la lutte contre la pédophilie sur le net, la loi souhaite combler un vide juridique qui avait été souligné par le Forum des Droits de l’Internet. Cela vise le cas d’un majeur faisant des propositions à un mineur de moins de quinze ans (ou à une personne se présentant comme telle) en utilisant internet. Si la loi est adoptée, de tels faits seront punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende. Si la proposition est suivie d’une rencontre, cinq ans d'emprisonnement et 75000 € d'amende.

Enfin, pour faciliter le travail des enquêteurs, on prévoit l’infiltration numérique. Les officiers ou les agents de police habilités par le procureur pourront participer à des échanges électroniques sous un nom d’emprunt. Ils pourront ainsi être en contact avec les personnes susceptibles d'être les auteurs de ces infractions et «extraire et conserver des contenus illicites dans des conditions fixées par décret ». Ces personnes habilitées pourront constater les infractions de diffusion de pédopornographie par exemple.

Ainsi, une des solutions réside dans l’évolution indispensable de la législation et je reste tout à fait engagé pour que nous puissions bénéficier de lois qui suivent une modification aussi rapide que celle d’internet. Nous avons donc pu voir l’avènement de plusieurs principes ces dix dernières années qui étaient encore impensables il y a quelques temps. Cependant, le législateur n’est pas seul maître des contrôles et des progrès que notre société numérique peut faire pour contrôler les dérives du web. Ainsi, d’autres solutions doivent nécessairement être envisagées. L’une d’elle réside dans la prévention des enfants et la sensibilisation des parents. Permettez-moi de saluer ici le travail éminemment positif des associations qui se sont mobilisées sur ce sujet avec un clin d’œil particulier pour La Mouette qui a son cœur à Agen.

Dans cette perspective, plusieurs sites internet ont été créés par des structures très diverses (associations, particuliers, institutions politiques….) afin de pouvoir accéder en ligne à des recommandations particulières lors de l’utilisation du net. Cela vient combler et compléter la législation qui elle, naturellement, borde et définit les limites mais ce de manière juridique. Plus psychologiques, ces sites n’ont pas un rôle de sanction mais de prévention psychologique et d’aide à la prise de conscience des risques qui doivent être envisagés par tous.

Il existe tout d’abord des sites de prévention destinés aux enfants. Ne pouvant naturellement être exhaustif, je souhaite vous en nommer deux. Le premier est initié par Action Innocence, qui propose aux enfants à partir de 7 ans, des jeux de prévention pour s'initier aux dangers du Web. Dans le même esprit, le second, décodelweb présente des fictions animées et des jeux éducactifs pour sensibiliser les 11-15 ans aux risques qui peuvent être rencontrés sur Internet.

Enfin, certains sites ont été créés pour sensibiliser les parents et favoriser le dialogue qu’ils peuvent avoir avec leurs enfants. Par exemple, le site « foruminternet.org » mis en place à l’initiative du Ministère de la famille.

Un autre dispositif a été créé pour garantir un peu plus l’internat : le Label « Net + sûr ». Ce label est apposé sur les portails ou autres supports de communication des hébergeurs :
• Mettant en œuvre des mesures propres à lutter plus efficacement contre la diffusion de contenus à caractère pédo-pornographique ou incitant à la haine raciale ;
• qui s'engagent pour une meilleure protection et sensibilisation des mineurs sur Internet.
Ce dispositif accompagne également plusieurs initiatives déjà mises en place comme les logiciels de filtrage d’Internet dans les écoles. A ce jour, 90% des collèges et lycées et 80 % des écoles sont déjà équipés de ces programmes.
Il existe un autre moyen de contrer les images ou messages chocants: les logiciels de filtrage. Leur principe de fonctionnement est simple : ils peuvent soit interdire l’accès aux sites dont l’adresse est répertoriée sur une « liste noire », dressée par l’éditeur du logiciel ou vous-même, soit refuser les adresses ou les contenus comportant des mots indésirables.
Enfin, il existe aujourd’hui des points de contacts en ligne, ou « hot line », pour vous aider à choisir ce que vous voulez pour faire face à des contenus qui vous apparaissent choquants ou préjudiciables : suppression du contenu par l'hébergeur ou poursuites des auteurs de ces contenus par les autorités légales. Ces points de contacts recensent et centralisent également les plaintes des internautes ayant découvert des contenus illicites et/ou préjudiciables aux mineurs.

J’ai essayé au cours de cette intervention de redéfinir quelques pistes de ce que doit être la fonction d’un parent numérique si on peut oser l’expression. Elle est effectivement en train de devenir essentielle. C’est pour cela qu’une dernière fois je veux saluer le travail qui est fait nationalement par l’UNAF sur cette thématique de la nouvelle parentalité.
Mais il faut, et ce sera ma conclusion, aussi absolument éviter d’angoisser les parents avec ces nouvelles responsabilités. La numérisation de notre vie et de notre société est une vague de fond qui change en profondeur l’économie, la société, les relations sociales. Et quand on a compris ça, il y a un moment où il faut faire confiance à la vie. Que les parents fassent ce qu’ils peuvent dans leurs nouvelles fonctions de parents numériques, qu’ils soient, s’ils le peuvent, comme disent les enfants « open et flex », « ouverts et souples », mais surtout comme disent encore nos enfants : « qu’on ne nous prenne pas la tête avec ça ».
Et je voudrais laisser le dernier mot au poète qui, comme disait Aragon, «voit plus loin que l’horizon». Le poète, ici, c’est Khalil GIBRAN, formidable poète arabe qui dans « Le prophète » écrivait:

« Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à la Vie.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne cherchez pas à les faire à votre image.
Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs desquels vos enfants sont propulsés, tels des flèches vivantes. L'Archer vise la cible sur le chemin de l'Infini,
et Il vous tend de Sa puissance afin que
Ses flèches volent vite et loin.
Que la tension que vous donnez par la main de l'Archer vise la joie
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime également l'arc qui est stable. »
Je n’ai trouvé personne qui, mieux que lui, parle de ce nouvel état d’esprit qui doit nous habiter, nous les parents numériques.

Je vous remercie.



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