Le site officiel
Actualités

› Voir toutes les actualités

Toute l'actualité de Jean Dionis

13/11/06 - Le député à la rencontre des entreprises de l'Agenais et du Néracais

Publication : 14/11/2006  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Après une journée consacrée à la visite de plusieurs entreprises, Jean Dionis s'est retrouvé à Aubiac en soirée devant un parterre d'une soixantaine de chefs d'entreprises pour une discussion à bâtons rompus sur la politique économique de la France et sur le quotidien de nos entrepreneurs. Extraits :

Mes chers amis,
Madame, Monsieur,


Permettez-moi tout d’abord de remercier d’abord Jean-Paul pour l’organisation en très peu de temps de cette rencontre. Nous avons fait un long parcours ensemble qui n’a fait que renforcer notre amitié et essayer de tirer le meilleur de nos expériences respectives.

Je tenais particulièrement à le féliciter pour une chose qui est essentielle à mes yeux : son engagement citoyen. En effet, beaucoup voudraient faire croire que la politique et l’engagement public est un secteur à part, une activité réservée en quelque sorte.

Au contraire, votre présence ici ce soir montre clairement le contraire. On peut être acteur socioéconomique et s’engager en participant au débat public, en se faisant entendre des élus en place, en dialoguant. C’est ce que vous faites ce soir et je voudrais simplement vous remercier pour cela, pour avoir pris la main.


Du côté des élus, nous avons encore beaucoup d’efforts. Plus que ça, je suis encore ( !) un jeune député et si ces 4 années de mandat m’ont confirmé une seule chose, c’est que nous devons changer notre façon de faire de la politique, créer ce que j’appelle une nouvelle pratique politique.
Ce changement ne peut se faire que grâce à ce qu’on fait ce soir avec vous, de l’écoute, du dialogue et de l’action en commun.

Pour ce soir, j’ai donc promis à Jean-Paul à être le plus bref possible dans ma présentation pour laisser du temps à un échange entre nous sur vos inquiétudes, vos satisfactions (s’il y en a !), vos idées, vos initiatives, etc…

Je ne compte pas ici vous faire un catalogue de ces mesures mais plutôt provoquer chez vous réactions et idées sur certaines de ces idées notamment celles, fondamentales, qui sont orientées vers nos entreprises et nos PME. Sur un enjeu aussi vaste et complexe, je ne prétends pas non plus détenir la vérité et connaître la recette miracle.

Non, voici seulement dans les grandes lignes quelques réflexions qui peuvent aider à une meilleure politique économique pour notre pays.




I – A six mois de l’élection présidentielle, quelle est la place de l’économie et de nos entreprises dans le débat public ?


A ce jour, nous avons un grand rendez-vous qui fixera le cap pour la France pour les cinq prochaines années, voire plus si l’on considère que l’on en a fini avec la gestion MITTERRAND et CHIRAC sur les 25 dernières années et qu’on bascule dans une autre période avec une autre génération d’élus.

A ce titre, vous le savez tous, je suis élu UDF et je travaille depuis plusieurs mois sur l’élaboration du projet de notre parti qui sera proposé aux français. Je suis d’ailleurs frappé sur ce tout début de campagne, pourtant ultra médiatique, par l’absence de débats sur l’économie.

Je ne sais pas si vous avez pu regardé un peu des débats organisés par le Parti socialiste sur les investitures, pas une seul fois le mot « entreprise » ou « entrepreneur » n’a été prononcé par des candidats à l’élection présidentielle ! Ceci peut paraître aussi surprenant et totalement en décalage avec la réalité économique de la France alors que dans le même temps, le coût global du projet socialiste est estimé à 50 milliards d’euros, soit 2 à 3 points de PIB.

Fourchette basse (estimation Hollande) = 34 milliards d’euros et fourchette haute (BRETON) = 100 milliards d’euros.

Bien au contraire, je suis un de ceux qui croient que la France possède touts les atouts, notamment économiques pour se relever et regagner petit à petit le terrain perdu face à nos voisins et relever le défi de la mondialisation. Car il s’agit bien d’un défi et non pas une menace !
Depuis le début de mon mandat, j’ai visité plusieurs entreprises de la circonscription Agen-Nérac, reçu ou rencontré beaucoup de chefs de PME qui font et enrichissent notre tissu économique.
Dans tous les secteurs, logistique, agroalimentaire, travaux publics, artisanat, nous devons être convaincus que nous avons ici toutes les capacités pour réussir et pour faire réussir la France au plan mondial.
S’il ne fallait qu’une seule preuve, c’est que malgré tout, c’est-à-dire malgré des charges excessives, le coût du travail en constante augmentation, et l’évolution de la mondialisation, notre économie résiste et grâce à vous reste une force au service de notre pays.


II – Un état plus économe

Pour retrouver une économie forte, il faut nécessairement une action publique forte et donc un soutien efficace pour le tissu économique français.
L'opinion publique est prise en otage entre deux populismes : celui de la baisse des impôts coûte que coûte et celui de l’augmentation des dépenses sociales coûte que coûte.

Le rôle du centre, notre rôle d’élus responsables est de dire en 2007 qu’il faut avoir le courage de refuser ces deux populismes et donc de faire en urgence les efforts pour restructurer les finances de la France et de nos comptes sociaux.

J’entends déjà des voix qui s’élèvent pour critiquer ce type de discours.

Pourtant, pourquoi est-ce une priorité ?

A l’heure actuelle, la dépense publique excède de près de 20 % la recette. Il faut donc absolument diminuer ce déficit de près de moitié les trois premières années pour stabiliser durablement la dette. Ainsi, nous servons la croissance et la croissance nous remet à flots.

Et cet effort commence d’abord par rendre l’état plus sobre, l’alléger en différenciant grâce à un plan sur plusieurs années ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas et quels sont les efforts à consentir.
En clair, d’un côté, on fait la guerre aux déficits et à la dette, et dans le même temps on investit à fond dans l’avenir en misant tout sur la création, la connaissance et l’encouragement à entreprendre.


III - PRIORITE à la création et à l’économie de risque



D’abord et cela nous concerne tous : il nous faut redonner un encouragement puissant à la recherche. La France doit redevenir un pays où les chercheurs s’installent plutôt qu’un pays d’où ils s’en vont.
Pour cela, à l’instar de ce qu’a fait l’Irlande pour ses écrivains, nous proposons la même démarche pour les auteurs de brevets par exemple dès lors qu’ils vivraient en France ou qu’ils y reviendraient.

Dans le même ordre d’idées, un encouragement plus puissant encore doit être réalisé pour la création d'entreprises.

Un choix simple doit être affirmé et solidement établi : il faut favoriser l'économie de risque plutôt que la rente.
Pour cela, nous devons moduler l'impôt sur les sociétés dans le temps en exonérant les premiers exercices bénéficiaires, ou les bénéfices réinvestis dans l'entreprise au début de sa vie.

Quand on en parle entre nous, nous disons souvent qu’une seule chose doit nous obséder, c’est la défense de la petite entreprise.

Si on regarde de plus près, on constate, que contrairement à l’Allemagne, le tissu économique français se démarque par la rareté des PME de 300 ou 500 salariés.

Or que sont ces entreprises moyennes, sinon des petites entreprises qui ont grandi ? Si vous voulez faire pousser une forêt, il faut une politique volontaire pour aider et protéger les jeunes pousses ! C'est pourquoi nous proposons un « small business act » à la française avec deux volets : organiser un plan de simplification et d'aménagement des contraintes administratives et fiscales, et garantir à ces petites entreprises une part des marchés publics. Aux Etats-Unis, cette politique, conduite par une administration légère, a été une des bases du succès durable de l'économie. Ce « small business act » sera un jour une réalité européenne.




IV – Libérer l’emploi

Le plein emploi est un objectif réalisable que si on continue à mettre toutes nos forces dans la bataille et si on règle le problème à la source, c’est-à-dire en aidant nos entreprises et en diminuant le coût du travail.
Les charges sociales
Tous les pays européens ont comme objectif de réduire le coût du travail pour lutter contre le chômage. L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas et la France ont ainsi procédé à une baisse générale, et pratiquement tous les pays ont effectué des allègements ciblés. La France n'a pas des charges particulièrement lourdes, mais les 35 heures ont renchéri le coût du travail pour les entreprises.

En effet, la concentration sur l’emploi créé de 80 % des charges sociales prélevées en France pousse à la fuite des emplois et empêche leur création. L'emploi créé est frappé, et l'emploi différé ou détruit échappe à ce prélèvement.

Il faut donc trouver d'autres bases pour ces charges sociales. Bien sûr, au bout du compte, c'est le travail qui en paiera une partie importante.

Mais l'enjeu est de répartir ces charges sur davantage d'emplois. Je propose d'offrir à toute entreprise la possibilité de création de deux emplois sans charges (à l'exception de 10 % pour les retraites) pendant cinq ans, quel que soit le niveau de qualification du contrat de travail concerné. Ce n'est donc pas une trappe à bas salaires de plus. C'est un ballon d'oxygène immédiat pour les diplômés au chômage, pour les jeunes sans qualification, pour les chômeurs âgés écartés de l'emploi parce qu'ils coûtent plus cher...

Faut-il revenir sur les 35 heures ?

La manière dont les 35 heures ont été imposées n'est pas seulement une erreur, c'est une faute.
On a voulu faire croire aux français qu’en travaillant moins, on gagnerait plus et on vivrait mieux.
Nous sommes le seul peuple qui travaille le moins en Europe avec le taux de chômage le plus élevé et on a accentué une inégalité sociale en France entre les salariés des PME et ceux des grandes entreprises.
Jacques CHIRAC a considéré les 35 heures comme un acquis social.
La société française en a été profondément marquée, même si beaucoup de salariés ont trouvé un nouvel équilibre de vie dans cette organisation du temps de travail. La gauche a donc réalisé une œuvre antisociale
Nous défendons depuis 2002 une solution simplissime et non agressive pour sortir de cette impasse : ouvrir les heures supplémentaires à qui le souhaite, les rendre plus attractives pour le salarié et neutres pour l'entreprise.
Il faut arrêter d’accuser la France qui travaille mais au contraire l’encourager en incitant les efforts et ne plus dénigrer le mérite. C’est aussi ça la justice sociale, que celui qui travaille dur, que celui qui prenne des risques soit favorisé par rapport à l’assistance.

Comment ?


D'abord par l'égalité de tous devant le travail. Si vous travaillez dans une entreprise de plus de 20 salariés, l'heure supplémentaire vous rapporte 25 % de prime. Mais si l'entreprise compte moins de 20 salariés, l'heure supplémentaire ne rapporte que 10 % de prime ! De quel droit sous-payer le travail des uns par rapport aux autres ? Nous proposons donc l'égalité devant le travail et l'amélioration de ce droit : une prime égale pour tous à 35 %, mais défalquée des charges sociales. Si l'heure normale rapporte 100, elle coûte à l'entreprise à peu près 200. Je propose que l'heure supplémentaire rapporte 135 au salarié, mais qu'elle coûte toujours 200 à l'entreprise.

Et qui paie ?

Pourquoi y aurait-il à payer ? Le salarié a déjà assuré sa part de la solidarité nationale par ses cotisations sur les 35 premières heures. Et comme il y a lieu de croire que l'on fera davantage d'heures supplémentaires, cela devrait au contraire rapporter davantage. L'emploi n'est pas une question arithmétique, c'est une question dynamique.
Dernier point et non des moindres faciliter l’embauche et la simplifier
Une majorité d’entre vous et je les comprends hésitent à embaucher pour deux raisons principales :

 La peur de ne pas pouvoir licencier en raison du coût et de la complexité
 L’existence de trop de contrats de travail possibles

Aussi, nous à l’UDF n’aimons pas trop la notion de contrat unique mais on parle de « CDI universel à droits progressifs ». Il faut que le contrat de travail soit adaptable à la diversité des situations d'emploi, notamment en fonction des branches. Mais il faut rendre plus accessible et plus attractive l'entrée dans le CDI, qui devrait être la forme normale du contrat de travail.
Aujourd'hui, le CDI fait peur aux employeurs, et il arrive même que des salariés le trouvent moins attractif que le CDD. Ce n'est pas normal. Il s'agit par une clarification des modalités de la période probatoire et de l'indemnité de licenciement de lever ces obstacles et d'encourager à la multiplication des CDI.

Réagir à cet article

Filtered HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <blockquote> <ul> <ol> <li> <p> <br>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.