Vendredi 24 février j’ai assisté au cortège de manifestants contre la guerre en Ukraine. Cette protestation était organisée par l’association Agen, Amis d’Ukraine. Le cortège s’est déplacé en nombre, de la place Wilson jusqu’à celle de la Mairie. Nous avons ensuite organisé une réception au sein de la Salle des Illustres pour faire un bilan de ces 12 mois de Guerre en Ukraine et recevoir les témoignages touchants de femmes ukrainiennes exilées en France. A ce titre, voici mon discours :
Chers collègues élus,
Monsieur le Président d’Agen, Amis d’Ukraine,
Mesdames, Messieurs les membres de l’association,
Amis ukrainiennes et ukrainiens,
Chers toutes et tous,
Il y a un an, l’Europe et le monde entier entraient en état de choc face à l’agression du territoire Ukrainien par la Russie, qui rapidement se transforma en une Guerre ; du jamais vu en Europe depuis près de 80 ans.
Elle réveilla en nous une profonde peur mais aussi une indignation : si la guerre est en Europe, il nous appartient de ne pas répéter les erreurs du passé et d’agir nous aussi, où que l’on soit, pour soutenir la victoire de l’Ukraine.
Mais après un an de Guerre, que peut-on retenir ?
D’abord, que la Guerre n’est pas un phénomène archaïque réservé aux manuels d’Histoire. C’est une réalité, une réalité qui frappe nos valeurs, qui ré-ouvre des plaies de notre histoire et qui appelle autant à notre lucidité sur les enjeux du conflit, qu’à notre compassion.
En ce jour, je veux saluer avec beaucoup d’admiration, le courage héroïque d’un peuple souverain, qui se bat pour le rester. Les Ukrainiens et les Ukrainiennes font collectivement preuve d’une force et d’une fierté qui ont fait ployer son agresseur et permet de protéger, un peu plus chaque jour, ce pays désormais au cœur de l’échiquier international.
Ensuite, je retiens que l’Ukraine n’a pas été seule.
L’Europe et ses leaders ont rapidement fait consensus sur les enjeux de la situation et la caractérisation de cette agression. Malgré les controverses relayées dans chaque pays par des groupuscules politiques et militants pro-russe, la communauté européenne a fait front, en sanctionnant la Russie économiquement – et cela a très bien fonctionné si on analyse les récentes déclarations de Vladimir Poutine qui peine à maintenir l’économie Russe à flot. Par-delà les sanctions, je note la fraternité des Européens offrant un soutien massif à l’Ukraine.
Un soutien matériel, avec des vivres, des produits de soins, des vêtements, etc.
Un soutien militaire avec la fourniture d’armes, de chars, de moyens humains pour accompagner et former les armées ukrainiennes.
Un soutien financier très important.
Un soutien politique en acceptant l’Ukraine comme pays candidat à l’entrée dans l’Union Européenne.
Et puis un soutien humain, avec tous ces pays, toutes ces villes, ces communes de la proche Pologne jusqu’aux confins du Lot-et-Garonne, qui dans un élan de générosité, d’empathie et d’altruisme ont ouverts leurs portes à des familles ukrainiennes qui cherchaient à fuir la mort.
A cet égard, Agen n’a pas été en reste et je remercie Baya KHERKHACH, mon adjointe en charge du défi social et solidaire, d’être revenue sur les actions menées par notre municipalité.
Je souhaite ici saluer le travail de toute l’équipe d’Agen, amis d’Ukraine, Jean-Michel, Julia, Yana, Pauline qui, après les premiers jours de sidération ont dignement pris leur destin en main et ont travaillé d’arrache pieds !
De cette année de guerre, je retiens aussi que le monde change.
Si la crise du COVID et la crise climatique n’avaient pas encore convaincu certains irréductibles gaulois du changement irrémédiable de nos sociétés, maintenant ils savent. Ils savent qu’il y aura, un avant et un après.
Cet après, je crois qu’il se dessine en toile de fond : monté de la radicalité, relativisme des valeurs démocratique, société de l’image et du conflit, etc. Alors je vous appelle, toutes et tous, vous qui êtes des témoins privilégiés de l’horreur de la guerre, de l’abjection des choix de régimes totalitaires et belliqueux, je vous appelle à être les fers de lance de la démocratie, de l’Europe, d’expliquer autour de vous à quoi mène la violence, à quoi mène la radicalité, l’extrémisme et la folie des égos.
Cette réception, pour être honnête, j’aurai préféré ne jamais la célébrer. J’aurai préféré croire que ce n’était qu’un coup de bluff politique, qu’aucune limite ne seraient dépassées, que la raison l’emporterait et que nous pourrions retourner nous coucher sur nos deux oreilles.
Mais la triste vérité est là : un an après la guerre est toujours là.
Mais un an après : l’espoir est toujours là aussi. L’espoir d’une victoire de l’Ukraine, victoire de l’Europe et des démocraties, l’espoir d’une déroute totale de la Russie, l’espoir pour vous de retrouver en vie et bien portant vos proches, de retrouver l’Ukraine, de retrouver la paix.
Alors mes amis, aux noms de celles et ceux victimes des maux de la guerre,
Au noms de la résistance du peuple ukrainien,
Au nom de l’espoir qui demeure,
Je vous invite à faire une minute de silence avec moi.
Merci à tous.